La notte degli squali
Autres titres: Night of the sharks / La nuit des requins
Real: Tonino Ricci
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 90mn
Acteurs: Treat Williams, Janet Agren, Antonio Fargas, Christopher Connelly, John Steiner, Salvatore Borghese, Stelio Candelli, Egidio Termine, Carlo Mucari, Ivano Silvari ...
Résumé: Une bande malfaiteurs tente de récupérer un disque qui contient toutes les preuves de leurs méfaits. Ils parviennent à tuer celui qu'il le détient mais ce dernier a eu le temps de le confier à son frère, un chasseur de requins, qui devient dés lors leur cible...
Troisième incursion pour Tonino Ricci dans l'univers du film d'aventures et de requins avec La notte degli squali demeuré inédit en salles après Bermudes: triangle de l'enfer et Encounters in the deep qui déjà n'avaient guère laissé de traces dans les annales du cinéma.
La notte degli squali n'est jamais qu'une banale aventure qu'on qualifiera de tropicale, une distraction ensoleillée sur fond de mer bleue et de palmiers derrière lesquels se cachent quelques malfaiteurs qui cherchent à récupérer un disque contenant les preuves de leurs exactions.
Pourquoi passons nous des oceanoriums de Miami aux plages de Mexico? Car celui qui détient le disque va y retrouver son frère, un chasseur de requins notable, afin de lui confier le compromettant objet juste avant d'être assassiné.
On devine la suite. Ricci a mis en scène la plus banale des histoires sans imagination aucune. Afin de pimenter l'ensemble, il alterne avec une précision d'horloger deux effets répétitifs: les explosions de bateaux et autres canots afin de se débarrasser de ses protagonistes et quelques attaques de requins qui nous réservent certaines séquences assez drôles.
Si les requins de Ricci sont les seuls à prendre des virages à 90° (merci les ailerons en plastique), ils sont surtout les seuls à être doués d'une intelligence canine. Il faut en effet voir ce squale taquin qui empoigne dans sa gueule la corde d'amarre d'un canot qu'il tire derrière lui comme on promène son caniche. Peu content de voir que le poisson lui vole son canot, le héros s'en va couper la corde que notre ami requin voit ainsi lui échapper. Tout aussi mécontent, il crie vengeance et fonce droit sur l'engin qu'il fracasse à coups de queue!
Les amateurs retiendront quelques bouillonnements sanguinolents dont la mort de Janet Agren dont Ricci se débarrasse au bout de 15 minutes de présence syndicale. Un sort fort cruel tant pour ses admirateurs que pour Janet qui finit en charpie dans un bain de sang avant de s'échouer au fond des eaux à l'image de sa carrière qui alors touchait elle aussi le fond.
Pour le reste, on aura droit à quelques poursuites au rabais filmées de façon apathique, quelques scènes de bagarres et de longs bavardages entre des personnages sans intérêt dont la palme revient au pauvre Christopher Connelly dans la défroque d'un moine totalement hagard et perdu. Cela pourrait être drôle si la maladie ne le rongeait pas, son visage portant les stigmates de la souffrance. Christopher s'éteindra quelques mois plus tard emporté par le cancer. A ses cotés Antonio Fargas refait pour la énième fois son numéro d'Huggy-les-bons-tuyaux, John Steiner demeure fidèle à son éternel flegme britannique lors des quelques séquences où il apparaît. Quant à Treat Williams, il donne l'impression d'être en vacances et semble pleinement en profiter, partageant son temps d'écran à prendre des bains de mer lorsqu'il ne tue quelques féroces requins entrecoupé de quelques beaux stock-shots de fonds marins.
Aussi insipide soit il, La notte degli squali reste tout de même un agréable plaisir coupable, un divertissant petit moment ensoleillé durant lequel, à l'aise, on profite des paysages exotiques que filme Ricci tout en riant devant le n'importe quoi de ce scénario qui accumule les invraisemblances. La notte degli squali n'est rien d'autre qu'un joli film de vacances un brin mouvementé qu'on regarde de préférence entre amis, un cocktail à la main. Voilà bien la seule raison d'être de cette bande inodore aux parfums iodés qui n'est ni pire ni meilleur que les nombreux autres ersatz italiens des Dents de la mer.