Bakterion
Autres titres: Panic / Panique / Panico / I vivi invidieranno i morti / The sewer zombies / Panic: the deadly bacteria
Real: Tonino Ricci
Année: 1982
Origine: Italie / Espagne
Genre: Horreur
Durée: 91mn
Acteurs: David Warbeck, Janet Agren, Roberto Ricci, José Lifante, Miguel Herrera, Eugenio Benito, Ovidio Taito, José Maria Labernié, Fabian Condé, Vittorio Calo...
Résumé: Un scientifique travaille sur une dangereuse bactérie destinée à une nouvelle arme bactériologique. Ses expériences tournent mal. Attaqué par les bactéries, il se transforme en un abominable monstre sanguinaire. Il s'échappe à travers la ville, semant la terreur là où il passe. Un agent du gouvernement et une jeune scientifique possédant une antidote se mettent à sa recherche avant que l'armée ne le tue...
Après s'être essayé à quasiment tous les genres tout au long de sa carrière, Tonino Ricci s'attaque cette fois à un genre alors en vogue le cinéma d'horreur dit écologique avec Bakterion joliment retitré pour sa distribution en France Panic, un titre bien mensonger puisqu'il ne risque guère malheureusement de créer chez le spectateur la moindre panique!
Derrière un scénario flou et incohérent qui reprend l'idée de base de The crazies de Romero en la mélangeant à l'horreur à l'italienne proche de Anthropophagous, on assiste à la métamorphose d'un homme en monstre due à un virus échappé d'un laboratoire où des scientifiques mettaient au point semble t-il une nouvelle arme bactériologique. Il va alors semer la terreur dans les rues de Londres ou plutôt de Rome puisque le film fut bien entendu entièrement tourné dans la ville éternelle qui a bien du mal à ressembler à la capitale du Royaume Uni.
Oscillant sommairement et de façon totalement anarchique entre dénonciation écologiste et le pur fantastique tendance gore, Panic semble ne jamais trouver son équilibre. Dénué de toute mise en scène, le film coproduit par l'Espagne s'étale en interminables dialogues creux débités par des acteurs transparents qui semblent s'ennuyer dans cette histoire de monstre... dénué de monstre! Ricci cache en effet la pauvreté de ses effets spéciaux en filmant le plus souvent dans la pénombre sa créature interprétée tout simplement par son propre fils.
Le reste du temps Ricci se contente de nous montrer une silhouette ou une main putride jusqu'au moment où enfin le temps d'une séquence qui se veut émouvante, il nous fait enfin découvrir ce malheureux monstre, un pauvre homme au visage écarlate, rongé et boursouflé, véritable pizza vivante d'où émerge un oeil. Efficace le temps d'un instant mais trop bref.
Le gore reste lui aussi discret faute de moyen là encore. On dissimule comme on peut des maquillages sommaires et ceux qui attendaient de Panic des flots d'hémoglobine seront fortement déçus puisque Ricci demeure désespérément sage.
Pour le reste, on nage en pleine hallucination, le réalisateur voulant nous faire croire que l'armée, soit quatre figurants en costumes, va bombarder une ville entière afin de tuer un seul homme bien mal en point!
Reste au crédit de cette production italo-ibérique son ambiance un peu particulière puisque l'action ne se situe pas en Italie mais à Londres, donnant ainsi à l'ensemble une petite touche british aussi agréable qu'inattendue.
Film éminemment transparent qu'on pourrait rapprocher sans mal de L'avion de l'apocalypse de Umberto Lenzi, Panic est une petite série Z bien ennuyeuse mais que sa médiocrité rend par instant attachante pour l'amateur qui en outre aura le plaisir de retrouver un héroïque David Warbeck toujours aussi flegmatique qui se débat comme il peut dans ce marasme aux cotés de Janet Agren, inexpressive au possible, totalement perdue dans cette aventure insipide.