Sebastian Harrison: L'INTERVIEW / Sebastian Harrison: THE INTERVIEW
Tout arrive à point à qui sait attendre. Le Maniaco vous l'avait promise il y a quelques mois. Il nous a fallu un peu de temps pour vous la concocter. Aujourd'hui elle est enfin prête. Voici l'interview de Sebastian Harrison, le fils du légendaire Richard Harrison. Sebastian nous avait contacté ce printemps après avoir découvert l'existence du Maniaco et lu avec grand intérêt sa biographie disponible ICI. Charmé il nous avait alors proposé que nous la traduisions en anglais tandis qu'il s'occuperait lui même de la version italienne, un moyen selon lui d'élargir notre lectorat à échelon international. Dans la foulée il a gentiment accepté cette interview, sa toute première en France, ce dont il n'est pas peu fier, puisqu'il était loin d'imaginer qu'il y était connu et y avait un public. Éminemment sympathique, très ouvert, d'un naturel désarmant il revient avec lucidité sur sa carrière d'acteur plus particulièrement sur Bianco apache et Les fantômes de Sodome, les deux films pour lesquels il est essentiellement connu chez nous. Avec humour et beaucoup de naturel il nous parle de ses souvenirs et partage les moments clé de son parcours. Et c'est le Maniaco qui aujourd'hui est heureux de partager avec vous ce moment convivial réalisé au cours du mois d'aout 2024, le bon moment pour nous également de vous annoncer qu'il devrait y avoir prochainement une seconde interview, là encore une première française, celle d'une star du roman-photo à l'italienne et l'un des plus séduisants jeunes acteurs du cinéma Bis transalpin des années 70-80. Patience. Le Maniaco vous en informera en temps et en heure.
Pour l'instant nous vous laissons en compagnie de Sebastian que nous remercions encore pour sa gentillesse et sa disponibilité. L'interview est disponible en français et dans sa version originale anglaise.
Commençons par le commencement. Tu es né dans une famille d’artistes. Ton père est le très célèbre Richard Harrison, une légende de la série B et des films d’action. Ta mère est la fille d’un producteur. Quels souvenirs gardes-tu de ton enfance passée entre l’Amérique et l’Italie?
J’ai de merveilleux souvenirs d’avoir grandi à Rome, de ces allers-retours entre Rome et Los Angeles. Quand j’étais petit mon père travaillait tout le temps mais il nous emmenait souvent mes deux frères et moi sur les plateaux. Je me souviens très bien d’une fois où nous étions à Almeria, en Espagne. Mon père y tournait un western. Gilbert Roland était là et jouait aux cowboys et aux indiens avec nous. On ne peut que rêver de jouer un jour aux cowboys et aux indiens avec quelqu’un déguisé en vrai cowboy, qui utilise une arme à feu au lieu de ses doigts et avec un vrai cheval plutôt qu’un cheval imaginaire.
La seule chose que je n’aimais pas c’était d’attendre mon père pendant qu’il signait des autographes et parlait avec ses fans. Je me revois vers trois ans, assis sur le sol jouant avec des pierres pendant que mon père signait des autographes. J'avais l'impression d'être là depuis des heures et je pensais combien je détestais jouer, que je ne voudrais jamais devenir acteur. Je n’aimais pas qu'il détourne son attention de moi, qu'il la dirige vers des étrangers alors que moi je l'attendais.
Regardais tu les films de ton père? Voulais tu aussi faire des films quand tu étais enfant?
Nous allions voir ses films dans les cinémas de Rome où nous habitions alors. Je vais te raconter une anecdote. Nous étions en plein milieu d’un film quand mon père a entendu un peu de bruit, des jurons et des rires. Il s’est retourné et a remarqué que j’étais parti. Quand il est allé me chercher je marchais dans les rangées, enlevait les cigarettes de la bouche des gens et les jetais par terre. Tout le monde a compris que ce petit trouble-fête était le fils de l'acteur principal et ils ont interrompu le film. Bien que j’étais très fier que mon père puisse vaincre à l'écran dix personnes à la fois, qu'il soit un héros, je ne voulais pas être acteur.
À 18 ans tu joues dans deux films aux cotés de ton père dont un réalisé par Richard lui-même. Quels souvenirs as tu de cette première expérience? Comment est-ce de jouer avec son père? Ont-ils influencé ton choix d’être acteur?
Mon père a toujours mis ses fils dans ses films... "talent gratuit"! Je ne sais pas à quels films tu fais référence mais peut-être à Backfire et Three men on fire aka Commando force terror / Chasse à l'homme comme je ne suis crédité que dans ces deux films et non dans d'autres que j'ai pu tourner à ses cotés (NDLR: il s'agit bien de ces deux films).
Fireback a été tourné aux Philippines et j’y suis resté plus de trois mois car mon père y tournait plusieurs films l’un après l’autre. Je vais te raconter une histoire amusante sur la scène avec mon père dans Fireback. La scène où je me fais livrer un paquet contenant une bombe. Lorsqu'il remarque que le paquet fait tic-tac il me le lance et je suis alors projeté en l'air. Il court ensuite vers moi et, alors que je suis à terre, il me secoue par le col en me demandant qui me l'a envoyé. Eh bien, je ne m’attendais pas à ce que je me fasse si violemment secouer. Lorsque ce fut mon tour de dire mes répliques en gros je les ai oubliées, j’avais vraiment du mal à m'en rappeler... mais j'y suis arrivé. En tout cas le hasard
a bien fait les choses, ma réaction et mon timing ont bien fonctionné sur cette scène, à tel point que toute l’équipe a commencé à applaudir. Ils ne savaient pas que si je n’avais pas été aussi choqué par le jeu, les réactions de mon père, j’aurais eu un gros blanc et ils auraient probablement dû la refaire.
En ce qui concerne Three men on fire ma seule scène était avec un ami proche de la famille, un acteur nommé Gordon Mitchell. Nous avons tourné à l’extérieur de Naples dans une ville appelée Benevento et, pour ce film, toute la famille a contribué au film, donc moi-même, mes deux frères, ma belle-mère Francesca et bien sûr mon père. Il y a toujours beaucoup d’aventures quand on tourne des films, surtout des films d’action. Je me souviens d’une scène où ils nous ont laissé filmer dans un tout nouvel hôpital qui n’avait pas encore ouvert ses portes, pour ainsi dire. La scène impliquait une personne se faisant tirer dans la tête. Dire que les effets spéciaux sanglants étaient exagérés n'est en rien un euphémisme, il y avait tellement de faux sang sur tous les murs et le plafond de cette nouvelle chambre d’hôpital. Ce fut intéressant, amusant d'empêcher le personnel de l’hôpital d’entrer dans la pièce pendant que nous nettoyions le sang des murs et du plafond.
Dans Three men on fire tu as joué aux côtés de Gordon Mitchell, une star des films B adorée en France par tant de fans, une "vraie gueule". Tu dis qu’il était un ami proche de ta famille. Que peux-tu nous dire sur Gordon? Quel genre d’homme était-il?
Oui, Gordon était un ami proche de la famille, quelqu’un que je connaissais littéralement depuis ma naissance. Il était un peu comme un oncle pour moi. J’ai encore beaucoup de ses effets personnels, y compris des photos et des affiches de films que j’ai reçues après son décès. Gordon était l’une des personnes les plus gentilles, douces et généreuses que j’ai jamais rencontrées. Quand il travaillait au World Gym à Los Angeles pendant la dernière partie de sa vie je le voyais presque tous les jours.
Tu as aussi joué avec une autre star des films d’action/guerre/ninja, Romano Kristoff, un ancien légionnaire espagnol, maître en arts martiaux. Te souviens-tu de lui?
Non seulement je me souviens de lui mais nous sommes toujours en contact. C’est aussi un être humain extraordinaire. Je l’ai bien connu car il a habité chez nous à Rome pendant plusieurs mois alors que lui et mon père travaillaient sur un film ensemble.
Aurais tu aimé faire plus de films d’action comme ceux-ci dans ta carrière?
Les films d’action sont vraiment amusants à faire mais j’ai arrêté de jouer... du moins pour le moment mais ne jamais dire jamais.
BIANCO APACHE:
Parlons maintenant de Bianco apache mais avant un mot sur Scalps, le premier western de Mattei-Fragasso: ton père avait écrit le scénario avec l’idée que tu en serais le personnage principal mais c'est à Vassili Karis que revint le rôle principal. Pourquoi n’as tu pas été choisi? As tu vu ce film?
Ce n’est pas le cas. Mon père a écrit Scalps car il voulait le produire et en être la vedette mais il a fini par le vendre à la Beatrice Films qui voulait produire deux westerns simultanément. Ils ont demandé à mon père s’il avait les coordonnées de Christopher Atkins, la star de Blue Lagoon / Le lagon bleu mais mon père ne les avait pas. Même s’il les avait eu il aurait été probablement trop cher. Les producteurs lui ont donc demandé s’il connaissait d’autres jeunes hommes blonds aux yeux bleus âgés de 18 à 20 ans et il a répondu: «oui, mon fils». J’ai rencontré les producteurs, je me suis présenté et ils m’ont choisi. Je n’essayais même pas d’être acteur.
Je n’ai pas encore vu Scalps mais je le verrai maintenant que tu m'en as parlé et m'a fait m'en souvenir.
Tu es ainsi choisi pour être le héros de ce western de Mattei-Fragasso, Bianco apache. Qu’as tu pensé du scénario, as-tu hésité à accepter ce rôle sachant que le western spaghetti était un style de film mort depuis longtemps ? Était-ce risqué?
À l’époque je n’avais fait que quelques petits rôles et je n’essayais pas du tout d’être acteur. J’avais fait quelques publicités et joué quelques petits rôles que mon père m’avait donné. Quand on m’a proposé de faire un western tourné à Almeria où beaucoup des westerns de mon père ont été tournés, de jouer un indien qui monte à cheval toute la journée – et être payé – je n’ai pas hésité. Pas d’hésitation du tout. J’étais ravi de décrocher un premier rôle à 18 ans surtout que je ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie. Je savais seulement qu'après être allé dans une école privée pour garçons rigide à Rome je ne voulais pas retourner à l’école. White apache m’a évité ce triste destin... du moins temporairement.
De White apache et Scalps lequel fut tourné en premier? Une question que beaucoup de gens se posent et dont la réponse n’est jamais la même. Peut-être pourrais-tu mettre tout le monde d'accord sur cette éternelle question.
Ils ont été tournés en même temps dans les mêmes décors et quasiment les mêmes acteurs. Vassili Karis, le principal protagoniste de Scalps, et moi sommes devenus amis.
Etais-tu fan de westerns à la base?
Je regardais des westerns spaghetti d’un point de vue différent de celui de beaucoup de gens parce que je connaissais beaucoup d’acteurs et c’est toujours très amusant de voir vos amis, et bien sûr votre père, dans des films en général mais si j’étais un fan des westerns spaghetti à cet âge, je dirais non, mais je le suis aujourd'hui dans une certaine mesure. À l’époque je regardais surtout Rambo et Rocky et d’autres films de ce genre, ceux que n’importe quel autre jeune de 18 ans regardait.
T'es tu entrainé physiquement avant le tournage car tu as beaucoup de scènes de combat, beaucoup de scènes physiques?
J’avais fait beaucoup de musculation l’année précédente mais pas pour la préparation du film mais ce que j’ai fait pour le film c’est d’essayer de maigrir car j’étais un peu trop musclé. Pendant le tournage je pense encore avoir perdu 7 kilos. En fait dans certaines scènes j'apparais assez maigre mais de manière générale dans le film ça ne ressort pas trop mal. La seule vraie préparation pour le film fut l'équitation afin d'améliorer mes compétences en la matière.
Où a été tourné le film, en Espagne? Combien de temps a duré le tournage? Était-il tourné en anglais ou en italien?
Nous avons tourné quatre semaines à l’extérieur de Madrid au Pedriza qui est un magnifique parc protégé puis trois semaines à Almeria donc sept semaines au total. Toutes les scènes ont été tournées en anglais, plus ou moins. Certains acteurs ne parlaient pas vraiment anglais. Je me souviens qu’un acteur parlait si mal que je ne savais jamais quand il avait fini ses répliques, alors je lui ai juste dit de bouger son doigt pour indiquer quand il avait terminé... et oui sa main était hors cadre!
Qui a vraiment réalisé le film, Mattei ou Fragasso? Que peux tu nous dire d'eux, comment étaient ils?
La question est intéressante car j’ai lu et entendu différentes histoires à ce sujet. Je peux te dire avec précision que Fragasso a entièrement tourné le film, à 100% sûr. Mattei n'a tourné qu'une seule scène, celle où je suis dans la grange et que le méchant, Charly Bravo, me casse le bras. Mattei avait un style de prise de vue complètement différent avec beaucoup plus d’angles et de gros plans, il était beaucoup plus technique. Il était aussi plus décontracté que Fragasso. C'était très facile de travailler avec lui, du moins ce jour là.
Connaissais tu Fragasso et Mattei avant le tournage?
Non, je ne les connaissais pas.
Ton père était-il présent sur le plateau durant le tournage de tournage de White apache?
Non malheureusement. J’aurais aimé lui poser beaucoup de questions mais il était au Cameroun pour faire un film.
Quelles ont été les scènes les plus difficiles à tourner? Les plus drôles?
La scène la plus difficile a été lorsque je «découvre» que je suis un homme blanc et non pas un Indien. Ma réplique était: «Je suis un homme blanc, je suis un homme blanc». Je me disais: «Je suis aussi un blanc stupide parce que je viens de le découvrir.» Je ne pense pas qu’un acteur aurait pu faire grand chose avec une telle réplique.
En ce qui concerne la plus drôle, il y a eu un jour où pratiquement toute l’équipe a gravement souffert d'une intoxication alimentaire. Ainsi, toute la journée soit un acteur ou un membre clé de l’équipe comme le caméraman devait courir dans les buissons en plein milieu d'une scène.
As-tu des anecdotes ou des histoires amusantes ou inattendues à nous raconter qui se sont produites pendant le tournage?
Je ne m'attendais pas à la première scène que j'ai du tourner. Il s’agissait de la scène du baiser avec Lola Forner qui tenait le rôle féminin principal et avait été Miss Espagne. Elle venait de se marier et son mari était sur le plateau. Je ne l’avais rencontré que cinq minutes avant le tournage et elle s’est assurée que je ne doive pas l’embrasser avec la langue. Avec toute la pression de la première scène le premier jour avec une actrice semi-célèbre plus âgée et toute la troupe y compris son mari qui nous regardaient fixement, j’étais extrêmement nerveux. J'ai voulu me précipiter, faire très vite. Lola n’arrêtait pas de dire : «Doucement! Doucement!». Pas un très bon début. Aujourd'hui encore je me demande pourquoi ils ont voulu tourner cette scène en premier.
Que penses-tu de la violence stupéfiante (surtout à la fin des années 80) dont le film fait preuve?
Je n’y ai pas beaucoup réfléchi à l’époque. Ce que j'en pense c’est qu’il aurait été mieux que mon personnage ne ressemble pas autant à Rambo, d’utiliser une approche plus intelligente pour vaincre les méchants dans l’histoire. Je n'avais que 19 ans lors du tournage mais j’étais censé être plus jeune dans le scénario. Donc pour moi vaincre physiquement vingt personnes à la fois ça ne fonctionne pas.
Que peux-tu nous dire sur ta partenaire, l’actrice espagnole Lola Forner?
Malheureusement je n’ai pas eu beaucoup d’interaction avec Lola sauf pendant nos scènes. Je pense qu’elle m’a tellement intimidé que je n’ai même pas essayé de la connaître. Nous sommes sortis une fois à Madrid avec plusieurs autres membres de l’équipe. Je me souviens avoir été dans quatre ou cinq clubs en l'espace d'une heure environ. En gros à peine assis, c’était déjà l'heure de partir. Tout le monde la connaissait et elle pouvait faire entrer autant de personnes qu’elle le voulait.
Les scènes de violence étaient-elles difficiles à filmer, la torture et les mauvais traitements qu’elle subit à la fin du film sont assez spectaculaires. Était-ce un peu gênant à jouer?
Je me souviens très bien d'une scène où Charly Bravo verse de la poudre à canon sur sa poitrine et l’enflamme. Elle hurlait de toutes ses forces et je me disais: «Quelle performance impressionnante». Le problème était qu’une partie de la poudre s’est retrouvée sous la gaine en cuir qui devait la protéger et l’a vraiment brûlée. Je me suis senti vraiment mal pour elle car cela a pu lui faire très mal en plus de lui laisser des cicatrices.
Charly Bravo joue un méchant impressionnant. Quelque chose à nous dire sur lui?
Ses scènes sont mes préférées du film, un des acteurs que j'aime le plus. Extrêmement gentil et très efficace tout au long du film.
Que peux tu nous dire dire du vétéran Charles Borromel qui joue le vieux sage indien? C’est juste une impression mais il semble être "stone" tout au long du film.
J’aimais bien Charles et je pense qu’il était la seule autre personne sur le plateau qui parlait couramment anglais. Nous avons été colocataires dans un des hôtels d’Almeria pendant quelques jours. En gros il y avait un hôtel fantastique sur la plage mais la production n’était pas prête à payer. Quelques-uns d’entre nous ont donc décidé d'y rester mais à nos frais. Je ne me souviens pas si c’était dû à un manque de disponibilité mais nous avons fini par être colocataires. C’était aussi à l’époque où beaucoup de membres de l’équipe ont souffert de cette intoxication alimentaire. Je pense qu’il a dû souvent utiliser le tapis en allant de son lit à la salle de bain.
Concernant le fait d’être stone pendant le film son personnage était censé être lunatique, mystique, donc je pense que c’est juste ça.
Cinzia de Ponti est une de tes amies proche. Tu l’as rencontré sur le plateau et vous êtes rapidement devenus amis.
Cinzia et moi sommes devenus amis et sommes restés en contact depuis. Elle a été aussi Miss, Miss Italie. J ai également eu une scène de baiser avec elle. Après la réflexion de Lola le premier jour de tournage à propos de ne pas mettre la langue j’avais l’intention de faire de même avec Cinzia lors de notre scène de baiser mais si tu regardes bien le film tu peux clairement voir que ce n’était pas un problème pour Cinzia.
Chose surprenante: l’acteur qui joue ton demi-frère n’est crédité nulle part. Te souviens-tu de son nom?
Je ne me souviens pas de son nom mais je me rappelle que quand je l’ai vu pour la première fois, je me suis dit qu'un de nous deux n'était pas à sa place. A mon avis c'était moi car il était plus âgé que moi et extrêmement musclé. Un gars sympa et un très bon cascadeur mais très probablement la première et dernière fois que j’ai vu un body builder jouer un indien.
Quelle était l’atmosphère sur le plateau?
Il y avait une très bonne ambiance. Tout se passait bien et il n’y avait pas de contraintes budgétaires ou de querelles. Je dois cependant dire qu’à un moment donné j’ai voulu frapper Claudio au visage. Voici ce qui s’est passé. Une jeune actrice ne parvenait pas à correctement se placer et Claudio, très énervé, a dû refaire la scène plusieurs fois à cause de ça. Vu son comportement j'ai voulu le frapper mais je l'ai manqué de quelques centimètres. Claudio m’a attrapé le bras et tiré avec une telle force jusqu'à ma place que le lendemain j’avais littéralement cinq bleus au bras. Elle l'avait énervé mais comme elle n'avait qu'environ 12 ans il ne pouvait pas s'en prendre à elle. Mis à part ce moment-là nous avons eu une bonne relation.
En y repensant aujourd'hui que penses-tu de Bianco apache, du message qu’il essaie d’apporter, de ta performance? Aimes-tu ce film / Est-ce un film dont tu es fier?
Comme c'était mon premier rôle, oui, j'en suis fier même si je pense qu’ils auraient pu faire un meilleur film. Ils avaient le temps, le casting et les lieux pour y parvenir. En ce qui concerne ma performance j’ai essayé d’être un indien stoïque, d'avoir l'attitude qu'aurait probablement eu un indien de 18 ans dans la vraie vie. Cependant, être stoïque, censé ne ressentir aucune émotion n'est pas en soi une performance intéressante donc en y repensant je l’aurais joué complètement différemment. Je regrette aussi qu’ils n’aient pas écrit le scénario autour d'un jeune garçon beaucoup plus naïf. Je pense que cela aurait mieux fonctionné auprès du public plutôt que de jouer un héros presque invincible.
Il n'est jamais sorti en Italie (tout comme Scalps), les distributeurs estimant qu’il était trop risqué de sortir un western à la fin des années 80. Que penses tu du succès critique et populaire de ces films aujourd’hui particulièrement en France où ils ont tant de fans même parmi la nouvelle génération qui les découvre?
Je ne savais pas qu'il n'était pas sorti en Italie. Une fois, je suis tombé sur les producteurs lors d'un salon professionnel à Milan et j’ai demandé comment le film se portait et ils ont dit "bien". En ce qui concerne le succès en France c’est la première fois que j’entends parler de cela. Qu’est-ce que j'en pense? Je trouve ça assez intéressan, surtout parce qu’en France le public est généralement attiré par les films artistiques. Je suis aussi surpris par les millions de vus sur YouTube et le fait que White Apache ait été sur Amazon pendant un certain temps.
LES FANTOMES DE SODOME:
Parlons maintenant des Fantômes de Sodome, le deuxième film dans lequel tu as joué et obtenu un des rôles principaux.
Comment t'es tu retrouvé sur ce film? C’était un an après White Apache, en 1988. Il paraît que tu n'as même pas lu le scénario avant d’accepter le rôle.
Je venais de terminer une série télévisée italienne qui a duré trois ans (NDLR: Bee Hive) et mon agent de l’époque m’a fait rencontrer les producteurs des Fantômes de sodome. Je me souviens qu'un jour ou deux après je suis allé en Grèce pour des vacances bien méritées. Quelques semaines plus tard j’ai décidé de me rendre chez mon agent. Il était furieux contre moi car il m’a dit que je devais commencer à tourner le lundi et qu’on était déjà vendredi. J’ai donc pris un avion dés le lendemain et le lundi suivant j’étais sur le plateau. Pour répondre à ta question, je n’avais en effet pas eu le temps de lire le script avant d’arriver sur le plateau.
Avais-tu déjà rencontré Fulci, connaissais-tu ses films? Quel genre d’homme était-il, même s’il était déjà malade à l’époque? Il était connu pour être capricieux, plutôt grossier et exigeant envers ses acteurs. Il pouvait s’énerver très vite et être odieux, ce que confirme Luciana Ottaviani, l’une de tes partenaires, dans une interview donnée en 1999.
Je n’avais jamais rencontré Fulci auparavant mais je savais qui il était. Oui, il était malade à ce moment-là. Je me souviens que nous tournions dans la chaleur étouffante de Rome à la fin de l’été et lui, il portait encore des pulls en laine et même des chaussures en laine. Oui, il était capricieux. Je me souviens qu’un jour il pouvait faire un gros plan de moi et me dire que j’étais le prochain Alain Delon puis la scène suivante il se plaignait de moi et me demandait ce que je faisais sur le plateau. Il m’appelait «gigante buono» ce qui veut dire «le bon géant». Je l’aimais bien. Il avait beaucoup de personnalité.
On dit que Mario Bianchi aurait coréalisé le film. Est-ce vrai?
Il a réalisé au moins une journée de tournage mais il n’était pas coréalisateur dans le sens où ils étaient tous les deux sur le plateau en même temps à réaliser les scènes ensemble.
Comment s’est déroulé le tournage et combien de temps a-t-il duré? Vous êtes-vous amusé, était-ce amusant à faire? Quelle était l’atmosphère sur le plateau?
Je suis presque sûr que ça a duré trois semaines. Ça s’est passé sans problème. Je me souviens qu’il faisait assez chaud mais dans l’ensemble tout s’est bien passé.
Où avez-vous tourné? Te souviens tu où se trouvait cette maison?
C'était un petit château à l’extérieur de Rome, à côté de Via Pontina.
Le budget était si faible qu'on dit que vous avez tourné le film avec vos propres vêtements, que vous n’aviez pas du tout de garde-robe, d'habilleur.
Je crois que nous avions la possibilité d’utiliser nos propres vêtements et je sais que je l’ai fait mais je ne pense pas qu on y était obligés.
Tu as dit un jour que tu te souvenais du film surtout à cause de ses effets spéciaux et de ses scènes sanglantes. Es-tu fan de films d’horreur?
Je me souviens que Fulci se délectait des effets spéciaux et je trouvais ça drôle mais j’étais heureux qu’un réalisateur qui tourne un film d’horreur soit si passionné. Je ne l'étais certainement pas. Je ne suis vraiment pas un fan de films d’horreur, désolé de le dire. En fait, je n’ai vu celui-ci que dix ans plus tard même si j avais la VHS en ma possession.
Que penses tu de l’âge d’or des films d’horreur italiens et quels sont tes réalisateurs préférés?
Je n’ai jamais été fan de films d’horreur mais j'apprécie le talent de Bava, Argento et Fulci.
Parlons maintenant de tes partenaires dans le film. Te souviens-tu de Robert Egon, le jeune homme aux cheveux blonds qui joue le nazi? (Robert est décédé assez jeune, à 44 ans, après avoir mis fin à sa carrière il est devenu un peintre célèbre en Amérique et en Italie.)
Je me souviens de lui mais il n'est resté sur le plateau que quelques jours vers la fin du tournage. Je ne me souviens pas avoir beaucoup parlé avec lui mais il avait un beau visage.
L'ex-mannequin et star du roman-photo Claudio Aliotti interprétait Paul. Que peux tu nous dire de lui?
Claudio et moi sommes devenus des amis proches sur le plateau et nous sommes toujours amis à ce jour. C’est un homme brillant et drôle. Lui et moi avons passé 90% de notre temps à parler sur le plateau quand nous n’étions pas en train de tourner.
L'américain Joseph Alan Johnson (NDLR: il joue Mark) vu également l'année suivante chez Umberto Lenzi (La casa delle anime erranti) nous a malheureusement quitté en juin 2020. Que peux tu nous dire de lui hormis le fait qu’il se transforme en un monstre bleu dégoûtant et visqueux à la fin du film?
Je ne savais pas qu’il était décédé. C’était un type bien mais lorsque je ne tournais pas je passais la plupart de mon temps libre à discuter sur le plateau avec Claudio Aliotti.
Une scène qui fonctionne particulièrement bien dans Les fantômes de sodome, à mes yeux du moins, c'est la longue scène de la roulette russe entre Robert Egon le jeune nazi et Joseph Allan Johnson justement. Te souviens-tu de cette scène?
Crois-le ou non je n’ai vu le film qu’une fois et c’était il y a environ vingt ans donc non, je ne me souviens pas de cette scène. Même si j’ai apprécié avoir joué dans ce film et avoir travaillé avec Lucio Fulci je n’ai malheureusement pas beaucoup de choses positives à dire dessus.
Tu as une courte scène d’amour avec la future star de l'érotisme Luciana Ottaviani. Te souviens-tu d’elle?
Je me souviens de Luciana mais cette scène était avec Teresa Razzautti qui est maintenant directrice de casting en Italie. Je crois que c’est la dernière scène que nous avons tourné et les effets spéciaux n'étaient toujours pas au point quand on l'a terminé. Toute l’équipe a remballé le matériel et est partie. Je me souviens m'être dit: «C’est tout? Nous n’allons pas tourner cette scène correctement?» Je ne sais pas comment ils l’ont ensuite monté mais ils ont probablement du garder les effets spéciaux tel quel. Je pense que je vais devoir me forcer à voir le film une fois de plus pour le savoir!
La star de l’horreur Zora Kerova (elle a joué dans des films cultes tels que Cannibal ferox, Anthropophagous, The New York ripper de Fulci, La vera storia della monaca di Monza...) joue le fantôme féminin, le succube. L'as tu rencontré sur le plateau?
Probablement mais je ne me souviens pas d'elle sur le plateau. J’ai tendance à rester loin du plateau si je ne suis pas sur scène pour donner de l’espace à tout le monde.
Le film est plutôt mauvais mais souvent il est involontairement drôle. Cependant l’intrigue était originale et non pas inintéressante : l’idée du film à l’intérieur d’un film qui mêle plusieurs genres (ghostmovie, horror et nazisploitation, sous-genre qui a eu sa notoriété à la fin des années 70 en Italie). Avec beaucoup plus d’argent et un Fulci en meilleure santé, penses-tu que Il fantasma di Sodoma aurait pu être différent, beaucoup plus sérieux, accrocheur?
Je dois te dire que c’est drôle. La seule fois où je l’ai vu j’ai ri de façon hystérique. Je pense avoir même un peu trop pleuré de rire. Je pense que n’importe quel film avec un budget plus important aurait été bien meilleur mais cela aurait-il suffi pour vraiment faire la différence ? Peut-être en partie.
Lucio Fulci t'a dit que tu étais le prochain Alain Delon, un des plus beaux compliments qu’un acteur puisse recevoir. Cela m’amène à te demander ce que tu penses du cinéma français en règle générale?
Permet moi de clarifier quelque chose. Comme je l’ai dit Lucio Fulci me dit un jour que je suis le prochain Alain Delon puis la scène suivante il me traite comme un chien, me dit que je n'ai rien à faire sur son plateau. Peu importe ce que disait Fulci il ne m'a jamais pris pour le prochain Alain Delon, pas plus qu’il ne me prenait pour un chien, un bon à rien. J'ai déjà parlé du caractère difficile de Fulci lors d'une de tes questions précédentes.
J’aime beaucoup le cinéma français car il est souvent unique en son genre en terme de narration et de qualité. Je ne suis pas fan des films américains du type Marvel.
TES AUTRES TRAVAUX:
J’ai lu que tu aurais dû jouer Sinbad dans Sinbad of the seven seas de Enzo Castellari mais au final Lou Ferrigno (Hulk) a été choisi et a obtenu le rôle juste parce que tes cheveux étaient blonds. Est-ce vrai? As-tu vu ce film?
Je ne devais pas jouer Sinbad mais le prince qui était le second rôle. Je traversais Rome plusieurs fois par semaine en mobylette pour les costumes, les essayages, le maquillage, pour apprendre aussi à manier le sabre. Au bureau de la production il y avait une photo de Lou Ferrigno, de moi et de l’actrice principale, Alessandra Martinez, et du reste du casting. J’ai demandé à Enzo, le réalisateur, quand je signerais le contrat. Une semaine avant la date de début du tournage je n'avais toujours rien signé. Ils m’ont finalement dit qu’ils choisissaient un autre acteur qui correspondait mieux au rôle car il avait les cheveux foncés. Je ne crois pas que ce soit la véritable raison mais au final heureusement qu'ils ont choisi quelqu’un d’autre parce que sinon je n’aurais pas pu faire cette fameuse série télévisée italienne qui fut extrêmement populaire et sur laquelle j’ai travaillé pendant trois ans. De plus, Sinbad était plutôt mauvais.
Tu as ensuite fait un film avec Christian De Sica, une comédie intitulée Fratelli d’Italia, un tout petit rôle au cours duquel tu voles sa petite amie sur son yacht. Un grand succès en Italie. Des souvenirs de ce film et de Christian?
Oui, ce film a été un grand succès et bien que j'avais un tout petit rôle mais il était important. J’ai vu ce film plusieurs fois et je pense que c’est l’un des meilleurs du genre. Le réalisateur, Neri Parenti, m’a personnellement choisi pour le rôle et je dois dire qu'il a eu raison.
Malgré tous les films que tu as fait, si tu es encore célèbre en Italie aujourd’hui, c’est grâce à ta participation dans la version live de Bee hive, un manga de la Toei décliné en trois séries: Licia dolce Licia, Teneramente Licia et Baliamo e cantiamo con Licia, qui a connu un grand succès. Comment t'es tu retrouvé impliqué dans ce projet (Tu jouais Satomi, le claviériste du groupe) ? Au départ, tu es fan de manga, d’animation japonaise et connaissais tu celui-ci?
Le manga et les versions live ont eu un énorme succès en Italie mais quand j’ai été choisi pour jouer le rôle de Satomi je n’avais aucune idée de ce qu'était ce manga. Je savais que j’auditionnais pour jouer le rôle d’un personnage de dessin animé qu’ils voulaient refaire avec de vrais acteurs. Ca ne me semblait pas très intéressant. La vérité est que j’ai auditionné quelques jours après avoir découvert que je ne faisais pas Sinbad. Déçu je boudais toujours. Je ne me suis donc pas beaucoup soucié de cette audition. Dès que je suis entré dans la salle les yeux du réalisateur se sont illuminés et il a dit que pour lui j’étais parfait mais qu’il devait tout de même envoyer la cassette à Milan aux producteurs. Ce que j’ai découvert plus tard c’est qu’ils étaient prêts à tourner et avaient tout le casting prêt mais ils n’avaient pas encore trouvé l’acteur pour jouer Satomi à Milan où ils ont fait toutes les auditions. Ils sont donc venus à Rome.
Je ne suis pas vraiment fan d’animation japonaise même si j’ai grandi avec ce dessin animé appelé "Speed Racer".
Jouais tu vraiment du clavier ou as-tu appris uniquement pour la série?
Je voulais apprendre quand j’étais sur le plateau mais les producteurs m’ont dit de ne pas m’inquiéter car personne ne s'en apercevrait, qu’ils feraient des gros plans avec quelqu’un d’autre qui jouerait pour de vrai. Par la suite j’ai cependant un peu appris à jouer.
T'attendais-tu à un tel succès? Comment as-tu vécu cette période?
Je ne m’attendais pas à un tel succès. La première fois que je suis sorti après que la série ait été diffusée durant plusieurs semaines, je me promenais dans le centre de Milan avec un des autres acteurs et nous avons été assaillis par des centaines de fans. Nous avons dû fuir mais ils nous ont poursuivis jusqu’à ma voiture. Je me souviens que ce jour là il y avait foule sur Piazza San Babila dans le centre de Milan. Un motard a voulu prendre un virage mais il ne s’attendait pas à tous ces gens au milieu de la route. Il a dû baisser sa moto au milieu de la foule mais il a fauché quelques personnes au passage comme des quilles dans un bowling. Mon ami et moi nous nous sommes regardés et nous nous sommes demandés : «Qu’est-ce qui vient de se passer? J’imagine que tous ces gens regardent la série».
Comment ai-je vécu cette période? Je suis quelqu'un de plutôt discret et je n’aimais pas toute cette attention. En fait, je ne sortais jamais pendant la journée parce que j’étais harcelé. Nous sortions après les heures de travail lorsque les jeunes étaient à la maison. J’ai aimé les avantages: les invitations, les repas gratuits, l’accès aux clubs etc.. Bien sûr je gagnais pas mal d’argent pour un jeune de 20 ans c'était agréable.
Après Bee Hive, tu as encore fait quelques films en Amérique puis tu as mis fin à ta carrière d’acteur. Pourquoi cette décision?
Quand durant quelques mois je n’ai plus eu de travail en Italie j’ai décidé de rentrer à Los Angeles et de retourner à l’université. Dés mon retour j’ai tout de même tourné quelques films mais c'était surtout un hasard. J’ai donc décidé de prendre des cours de comédie, un professeur. Cependant les cours et auditions interféraient avec mes études. J’ai finalement décidé de me concentrer sur elles. De plus je n’avais pas vraiment envie de devoir tout recommencer à zéro en termes d’interprétation puisque tous les rôles que j’ai joué en Europe étaient soit doublés soit en italien. Aucun directeur de casting ne voulait les voir.
Avec le recul quel regard portes-tu sur ta carrière d’acteur, tes films? As-tu des regrets?
Je n’ai pas de gros regrets mais j’aurais certainement fait les choses différemment pour certains films du moins. Par exemple, pour le film de Lucio Fulci, même si à la base ce n’était pas un bon film j’aurais dû faire plus d’efforts. Parfois il est difficile de donner le meilleur de soi, de ne pas être démoralisé quand on sait que tout le film est nul.
Si tu devais ne garder qu’un seul de tes films, lequel serait-il ? Celui dont tu es le plus fier ? Les regardes-tu encore aujourd’hui, les montres-tu parfois à tes amis...?
En matière de films c'est de loin White apache mais néanmoins c'est pour cette fameuse série télévisée que je suis le plus connu en Italie. Parfois je regarde White apache avec des amis mais seulement s’ils insistent.
Es-tu heureux, peut-être devrais-je dire fier, que certains d’entre eux, surtout Bianco apache et Les fantômes de Sodome, soient aujourd’hui des films cultes pour beaucoup de fans en particulier en France ?
Je ne le savais pas avant cette entrevue, mais surtout, je suis un peu choqué parce que c’est difficile à croire.
Quelques mots que tu aimerais adresser au public français, à tes fans?
J’adore la France et je suis heureux que certaines personnes en France aiment ces films. Quand j’étais comédien, j’avais toujours espéré pouvoir faire un film en France, une jolie excuse pour pouvoir passer un mois ou plus en France.
Avec quels réalisateurs/acteurs auriez-vous aimé travailler? Peut-être Alain Delon?
En ce qui concerne les acteurs et réalisateurs avec lesquels j’aurais aimé tourner il y en a beaucoup mais parmi tous les gens avec qui j’aurais aimé travailler il y a surtout Roman Polanski que je considère comme un véritable maestro.
Cher Sebastian, merci beaucoup pour cette interview. Tous tes fans français, nos lecteurs, te sont vraiment reconnaissants d’avoir pris un peu de ton temps pour répondre à ces questions.
Je te remercie pour ces questions bien pensées, cette interview et l'intérêt que tu me portes. Je reçois souvent des demandes d'Italie mais en dehors de l’Italie, c'est très rare donc... merci!
SEBASTIAN HARISSON: THE INTERVIEW (ENGLISH VERSION):
Let's start by the beginning. You are born in a family of artists. Your father is the very famous Richard Harrison, a legend of B. Movies and action movies. Your mother is a producer's daughter. What memories do you keep of your childhood spent between America and Italy?
I have great memories of being raised in Rome and later going back and forth between Rome and Los Angeles. When I was little my father was always working but he often took his three sons on the sets. I remember vividly one time when we were in Almeria, Spain, where my father was shooting a western. Gilbert Roland was there and he played cowboys and Indians with us. One can only imagine playing cowboys and Indians with someone really dressed up as a cowboy and using a gun instead of his fingers and with a real horse as opposed to an imaginary horse.
The one thing that I didn’t like is having to wait for my father while he was signing autographs and talking with his fans. I remember when I was around 3 years old just sitting on the ground playing with rocks while my father was signing autographs. It seemed like I was there for hours and I was thinking how much I hated acting and that I would never want to become an actor. I didn’t like the fact that attention was drawn away from me and toward complete strangers while I had to wait.
Did you use to watch your father's films? Did you want to make movies too when you were a child?
We used to go and see his films in the cinemas in Rome where we were mostly based. My father tells a story that we were once in the middle of a film when he heard a bit of commotion, some swearing and a bit of laughing. He turned around and noticed I was gone. When he went to find me I was going up and down the rows pulling cigarettes out of everyone’s mouths and throwing them on the ground. And then everyone figured out that the trouble maker was the lead’s son and basically they interrupted the film. Although I was very proud of my father beating up ten people at a time and being the hero I didn’t want to be an actor.
At 18 you played in two films along with your father, one of them directed by Richard himself. What memories do you have of this first expericences? What's it like playing along with your father? Did they influence your choice to be an actor?
My father always put his sons in his movies… free “talent!”. I am not sure which movies you are referring to but perhaps Fireback and Three men on fire aka Terror Force Commando as I am credited in both and not some of the other ones. Fireback was shot in the Philippines and I was there for over three months as my father was doing several films back to back. I will tell you a funny story about the scene with my father in Fireback. The scene involved me delivering him a package but it had a bomb in it. When I leave he notices the package is ticking so he throws it at me and I get blown off my feet. He then runs toward me and, while I am on the ground, he shakes my collar asking me who sent me. Well, he I didn’t expect me to grab me so violently and so when it was my turn to say my lines, I basically forgot them and I was really struggling to find them… which I eventually did. Anyway, as chance would have it, my reaction and timing worked great for the scene, so much so that the entire crew starting clapping. Little did they know that had I not been shocked by my dad’s actions I would have just blurted out my lines and they probably would have had to reshoot it.
Regarding Three men on fire, my scene was with a close family friend and actor named Gordon Mitchell. We were shooting outside of Naples in a town called Benevento and in this film, the entire family contributed to the film so myself, my two brothers, my stepmother Francesca and of course my father. There is always a lot of adventures when shooting movies, especially action movies. I remember one scene where they let us shoot at a brand new hospital that hadn’t yet opened for business so to speak. The scene involved someone getting shot in the head and to say that the special effects of the blood were exaggerated is to put it mildly, so much so that there was fake blood all over the walls and ceiling of this new hospital room. We had an interesting time stalling the hospital staff from entering the room while we were getting the blood off of the walls and ceiling.
In Three men on fire you played along with Gordon Mitchell, a star of B movies worshipped in France by so many fans, a "true face". You say he was a close friend of your family. What can you tell us about Gordon? What kind of a man was he?
Yes, Gordon was a close family friend, someone I had literally known since I was born. I considered him to be like an uncle to me. I still have many of his personal belongings including pictures and movie posters that I received after his passing. Gordon was one of the kindest, gentlest and generous persons I have ever met. When he was working at World Gym in Los Angeles during the later part of his life I would see him almost every day.
You also played along with another star of action/war/ninja movies Romano Kristoff, an ex-spanish legionary, a master in martial arts. Do you remember him?
Not only do I remember him but we are still in contact. He too is an amazing human being. I got to know him well as he stayed at our place in Rome for several months while he and my father were working on a movie together.
Would have you liked to do more action films like these two ones in your career?
Action films are definitely fun to do but I have quit acting… at least for now but never say never.
BIANCO APACHE:
Let's talk about Bianco apache now but before one word about Scalps, Mattei-Fragasso's first western: your father had written the script with the idea that you would be the main character but Vassili Karis played the main part. Why weren't you chosen? Did you see this film?
That’s not the case. My father wrote Scalps as he wanted to produce it and star in it but he ended up selling it to Beatrice Films, who wanted to produce two westerns simultaneously. They asked my father if he had a contact for Christopher Atkins, the star of Blue Lagoon but my father said he didn’t but if he did, he would probably be way out of their budget. Hence, the producers asked if he knew of any other blond, blue eyed 18-20 year old and he said, “yes, my son.” I met with the producers and I auditioned and ultimately they chose me. I wasn’t even trying to be an actor then.
I actually have yet to see Scalps but I will now that you have reminded me about it during this interview.
Which was finally shot first, White apache or Scalps? A question that many people ask and the answer is never the same. Maybe you will be able to get everyone to agree about this eternal question.
They were shot at the same time and using the same sets and many of the same actors. Vassili Karis, the lead in Scalps, and I became friends.
You will be finally chosen to be the hero of Mattei-Fragasso's second western: Bianco apache. What did you think about the script, did you hesitate to accept this role knowing that western-spaghetti was a film style dead for long? Wasn't it risky?
At the time I had only done a few small roles and I wasn’t trying at all to be an actor. I had done some commercials and a few small roles that my father threw me into so when I was offered a lead to do a western, shot in Almeria where many of my father’s westerns were shot and play an Indian who rides horses all day – and get paid – I didn’t think twice. No hesitation at all. I was thrilled to be able to do a lead at 18 especially since I didn’t know what I wanted to do in life. I only knew was that, after going to a rigid all boys private school in Rome, I didn’t want to go back to school. So, White Apache saved me from that fate…at least temporarily.
Were you a fan of westerns at the base?
I watched spaghetti westerns from a different perspective than many people because I knew many of the actors and it is always great fun to see your friends, and of course father, in movies in general but, if I were a fan of spaghetti westerns per se at that age, I would say no, not then but I am now to a certain degree. Back then I watched Rambo and Rocky and other genres that any other 18 year old would watch.
Did you do any physical training before the shooting as you have many fighting scenes, many physical ones?
I had done a lot of weight training the year before but not for preparation of the film but what I did do for the film was to try to slim down as I was a bit too muscular. During filming I think I also lost another 15 lbs. In fact, in some of the scenes I am quite skinny but usually on film it doesn’t look bad. The only real preparation for the film was to practice my horseback riding skills.
Where was the film shot, in Spain? How long did the shooting last? Was it shot in english or in italian?
The film was shot for four weeks outside of Madrid at the Pedriza which is a beautiful protected park and then three weeks in Almeria so seven weeks total. All the scenes were shot in English, more or less. Some of the actors didn’t really speak English. I remember one actor spoke so poorly that I never knew when he was done with his lines so I just told him to move his finger to indicate when he was done with his line… and yes his hand was out of frame!
Did you know Bruno Mattei and Claudio Fragasso before shooting White Apache? Had you already seen some of their films?
No, I did not know them.
Who did really direct the film, Mattei or Fragasso? What can you tell about us, How were they?
It’s interesting how this always comes up and I have read and heard different stories about this. I can tell you with 100% accuracy that besides one day of shooting Fragasso shot the entire movie. Mattei shot the scene where I am in the barn and the villain, Charly Bravo, breaks my arm. There was a completely different style of shooting with many more angles and close ups so Mattei was very much more technical. He also seemed to be more laid back than Fragasso and was very easy to work with, at least for this one day.
Was your father on the set of White apache during the shooting?
I wish as I would have had a lot of questions for him but at the time, he was in Cameroon doing a movie.
What were the most difficult scenes to shoot? The funniest?
The most difficult scene was when I “discover” that I am a white man and not an Indian. My line was, “I am a white man, I am a white man.” I was thinking, “I am also a dumb white man because I just figured this out now.” I don’t think any actor could have done much with that line. Regarding the funniest, there was a day that virtually the entire crew got a severe case of food poisoning. So, all day long, either an actor or a key crew member like the camera man would have to run for the bushes in the middle of the scene.
Do you have any funny or unexpected stories/anecdotes to tell us that occurred during the shooting?
The very first scene was definitely not expected. It was the one and only kissing scene with Lola Forner who was the female lead and had been Miss Spain. She had just gotten married and her new husband was on the set. I had literally just met her five minutes before and she firmly made sure I wasn’t supposed to kiss her with my tongue. With all the pressure of the first scene on the first day with an older semi-famous actress with everyone including her husband leering down on us I was extremely nervous and was rushing the scene so Lola kept saying, “tempo, tempo!” Definitely not a very good start. To this day I wonder why they had to do that scene first.
What do you think about the stunning violence (especially for the late 80s) throughout the film?
I didn’t think much about it at the time. What I thought was that it would have been better for my character to have been less of a Rambo-esque figure and use a more crafty approach to overcome the villains in the story. I think I turned 19 on set but I looked even younger so for me, to physically overcome twenty people at a time just didn’t work.
What can you tell us about your partner, spanish actress Lola Forner?
Unfortunately I didn’t have much interaction with Lola except for during our scenes. I think that she intimidated me so much that I just didn’t even try to get to know her. We did go out one time in Madrid with several other members of the crew. I remember going to about four or five clubs within about an hour. Basically, as soon as I sat down it was already time to go. Everyone at the door definitely knew her and she was able to get as many people as she wanted in.
Was it hard for her to shoot the violent scenes, the torture and mistreatments she suffers at the end of the film are rather spectacular. Wasn't it a bit disturbing to play?
I vividly remember that there was a scene where Charly Bravo pours gun powder on her chest and ignites it. She was screaming from the top of her lungs and I thought, “that’s impressive acting.” The problem was that some of the gun powder got underneath a leather sheath that was meant to protect her and really burned her. I felt really bad for her as it must have hurt, besides leaving scars.
Charly Bravo plays an impressive villain. Anything to tell us about him?
He is my favorite part of the movie. Extremely nice guy and very effective throughout the movie.
What about veteran Charles Borromel who plays the old wise indian? Is it just an impression but he seems to be high throughout the film.
I liked Charles and he was I think the only other person on set who spoke English. We were roommates at one of the hotels in Almeria for a few days. Basically, there was this fantastic hotel on the beach but the production wasn’t willing to pay for it so a few of us decided to stay there at our expense. I don’t remember if it was due to a lack of availability but somehow we ended up as roommates. It was also during the time when many of the crew got food poisoning so I think he wore out the carpet between his bed and the bathroom. Regarding being high during the film, his character was supposed to be whimsical so I think it was just that.
I've read that Cinzia de Ponti was a close friend of you. You met her on the set and quickly became friends.
Cinzia and I became friends and we are still in touch on occasion. She was also a Miss Italy and I also had a kissing scene with her. After my reprimand by Lola on the first day about no tongue, I was planning on going that same direction with Cinzia during our kissing scene but if you watch the film, you can clearly see that that was not an issue with Cinzia.
A surprising thing: the actor who plays your half brother is not credited, absolutely anywhere. Do you remember his name?
I don’t remember his name but I remember that when I first saw him that either I or him didn’t fit the part as he was older than I was and extremely muscular. Nice guy and a good stunt man but probably the first and last time I ever saw a body builder as an Indian.
How was the atmosphere on the set?
The atmosphere was very good. Everything was smooth and there didn’t seem to be budgetary constraints or any type of arguing. I do have to say that at one point I wanted to punch Claudio in the face. What happened was this. A young actress kept missing her mark and the director had to reshoot the scene several times because of this. At one point, I missed it by a few inches and Claudio grabbed my arm and pulled me to my mark so forcefully that the next day I literally had five bruises on my arm. He was frustrated with her but, as she was probably around 12, he couldn’t take it out on her. Other than that one moment, I think we had a good relationship.
In hindsight what do you think of Bianco apache, the message he tries to deliver, your performance? Do you like this film / Is it a film you are proud of?
Being my first lead, yes, I am proud of it although I think that they could have done a better film. They had the time, the cast and the location to do so. Regarding my performance, I was trying to be a stoic Indian which, in real life, is probably how an 18 year old Indian would have been. However, being stoic and emotionless doesn’t make for an interesting performance so in retrospect, I would have done it completely different. I also regret that they didn’t adapt the script a bit more for a young basically naïve boy. I think it would have resonated much better with the audience than playing an almost invincible hero.
It has never been released in Italy (just like Scalps), the distributors feeling it was too risky to release a western in the late 80s. What do you think of the critical and popular success of these films today particularly in France where they have so many fans even among the new generation who discovers them.
I had no idea that it wasn’t released in Italy. I once ran into the producers at a trade show in Milano and I asked how the film was doing and they said well. Regarding any success in France, this is the first time that I am hearing of this. What do I think of that? I find it quite interesting, particular because in France audiences typically gravitate toward artsy films. I am also surprised by the millions of views on YouTube and the fact that White Apache was on Amazon for a while.
IL FANTASMA DI SODOMA / SODOMA'S GHOST:
Now let's talk about Il fantasma di Sodoma / Sodoma's ghost, the second film you were involved in as one of the lead role.
How did you get involved in this film? It was one year after White Apache, in 1988. It is said that you didn't even read the script before accepting the part.
I had just finished three years of an Italian television series and my agent at the time had me meet the production for Il fantasma di Sodoma / Sodoma's ghost. I think one day or two later I went to Greece on a much needed vacation. A couple of weeks into my vacation I decided to check in with my agent who was furious with me as he said that I was supposed to start shooting on monday and it was already friday. So, I caught a plane then next day and the following Monday I was on the set so, to answer your question, I hadn’t read the script until I was on the set.
Have you ever met Fulci before, did you know his films? What kind of man was he, even if he was already ill at the time? He was known to be temperamental, rather rude and demanding towards his actors. He could infuriate very fast and be odious what Luciana Ottaviani, one of your partners, confirms in an interview given in 1999.
I had never met Fulci before but I did know who he was. Yes, he was ill at the time. I remember that we were shooting in the sweltering heat of Rome at the end of summer yet he was wearing wool sweaters and even wool shoes. Yes, he was temperamental. I remember one day he was doing a close up of me and was saying how I was the next Alain Delon and then the very next scene he was complaining me asking how I was even on the set. He used to call me, “gigante buono” which means the “good giant.” I actually liked him. He had a lot of personality.
It is said that Mario Bianchi co-directed the film. Is it true?
He directed at least one day of shooting but he wasn’t co-director in the sense that they were both on set at the same time directing the scenes together.
How did the shooting go and how long did he last, two weeks I read. Is it true? Did you have fun, was it entertaining to do? How was the atmosphere on the set?
I am pretty sure that it lasted three weeks. It went pretty smoothly. I remember it being quite hot but all in all, everything went smoothly.
Where did you shoot it? Do you remember where was this house?
The location was a small castle outside of Rome off of the Via Pontina.
The budget was so low that I was told you shot the film with your own clothes, you didn't have any wardrobe at all.
I think we had the option to use our own clothes and I know that I did but I don’t think it was mandatory.
A thing I've noticed about Il fantasma di sodoma: you are not credited either in the french version or in the english version. Do you know why?
I didn’t know I wasn’t credited. My understanding at the time was that I was to get top billing.
You once said that you remember the film mostly because of his special effects and gory scenes. Are you a horror movies fan?
I remember Fulci relishing over the gore and special effects and I just thought it was kind of funny but was happy that a director shooting a horror movie was so into it. I certainly wasn’t. I really am not a fan of horror movies sorry to say. As a matter of fact, I didn’t even see this one until 10 years later despite having had the VHS in my possession.
What do you think about the golden age of italian horror films and what are your favourite directors?
I was never into horror films but I can appreciate the talents of Bava, Argento and Fulci.
Now let's talk about your partners in the film. Do you remember Robert Egon, the fair haired young guy who plays the nazi? (Robert passed away rather young, at 44yo, after he put an end to his career he became a famous painter in America and Italy)
I remember him but he was only on set a few days toward the end of the shoot. I don’t remember talking to him much but he had a great face.
Ex-model and photo-novel star Claudio Aliotti played Paul. Anything about him?
Claudio and I on the other hand became close friends on the set and continue to be friends to this day. He is a very bright and funny person. He and I spent 90% of our time talking on set when we weren’t actually shooting.
American actor Joseph Alan Johnson (he played Mark) seen the following year in Umberto Lenzi "La casa delle anime erranti", passed away in june 2020. Anything you remember from him except he turns into a slimy disgusting blue monster at the end of the film?
I didn’t know he passed away. He was a nice guy but I spent most of my extra time on set talking with Claudio Aliotti, one of the other actors.
A scene particularly works well in Il fantasma di Sodoma, to my eyes at least, the long scene of the russian roulette between Robert Egon the young nazi and Joseph Allan Johnson. Do you remember that scene?
Believe it or not, I have only seen the movie once and that was about twenty years ago so no, I don’t remember that scene. While I appreciate having been in a film and having worked with Lucio Fulci, unfortunately I don’t have many positive things to say about the outcome of the film.
You have a short and soft love scene with sexy star Luciana Ottaviani. Do you remember her?
I do remember Luciana but the scene was with Teresa Razzautti who is now a casting director in Italy. I think this was the last scene of the movie and the special effects weren’t working out well yet when it was time to go it was time to go and all of the crew just packed up and left. I remember thinking, “that’s it? We’re not going to get this scene right?” I don’t remember how they edited it together but they probably left out the special effects. I guess I will have to force myself to see the movie one more time to find out!
Horror star Zora Kerova (she was in cult movies Cannibal ferox, Anthropophagous, Fulci's The New York ripper, La vera storia della monaca di Monza...) plays the female ghost, the succubus. Did you meet her on the set?
I probably did but I don’t remember anything from when she was on set. I tend to stay away from the set if I am not in the scene as to give everyone some space.
The film is rather bad but most often unwillingly funny. However the plot was original and not uninteresting: the idea of the film inside a film which blends several genres (ghostmovie, horror and nazisploitation, a sub-genre that had its fame in the late 70s in Italy). With much more money and a healthier Fulci do you think Il fantasma di Sodoma could have been different, much more serious, catchy?
I have to agree with you as to it being funny. The one and only time I saw it I laughed hysterically… I think I may have cried a bit too though at the same time. I think any film with a bigger budget would be better but would it have been enough to really make a difference? Maybe marginally.
You say Lucio Fulci once told you that you were the next Alain Delon, one of the most beautiful compliment an actor can receive. This leads me to ask you what you think about french cinema?
Let me clarify this. As I mentioned Lucio Fulci one day said I was the next Alain Delon and then the very next scene he said I was a dog and didn’t belong on his set. Regardless of what Fulci said, he didn’t think I was the next Alain Delon any more than he literally thought I was Labrador or a Poodle. I mentioned this to give you a sense of Fulci’s character at the time that we were on set. I love French cinema as it is often unique story-telling and great cinematography. I am not a fan of American Marvel type movies.
YOUR OTHER WORKS:
I've read that you must have played Sinbad in Castellari's Sinbad of the seven seas but in the end Lou Ferrigno (Hulk) was chosen and played the part just because your hair was blond. Is it true? Did you see this film?
I wasn’t going to play Sinbad but the prince which was the second lead. I was riding my moped across Rome several times a week for the costume and make up fittings and also to learn how to sword fight. In the office, there was a picture of Lou Ferrigno, then me, then the lead actress, Alessandra Martinez and then the rest of the cast. I kept asking Enzo, the director when I was going to sign the contract and up until maybe not even a week until the start date I didn’t have a contract. Finally they told me that they choose another actor who better fit the part as he had dark hair. I hardly believe that was the reason but regardless, thankfully they cast someone else because otherwise I wouldn’t have been able to do an Italian television series that was extremely popular and I worked on for three years. Plus, Sinbad was pretty bad.
You then made a film along with Christian De Sica, a comedy called Uccelli d'Italia, a small part during which you stole his girl friend on his yacht. A big success in Italy. Any memories of this film and Christian?
Yes, that film was a big hit and, while my role was small, it was an important role. I have seen this film several times and I think it is one of the better ones of that genre. The director Neri Parenti cast me personally for the role and I have to agree, I was right for the role.
In spite of all the films you did if you are still famous in Italy today it is because of your part in the live version of Bee hive, a Toei's manga, declined in three series: Licia dolce Licia, Teneramente Licia and Baliamo e cantiamo con Licia, which was a big success . How did you get involved in this project (you played Satomi, the keyboardist of the band)? At the base are you a fan of Manga, of japanese animation and did you know this one?
The manga and real life versions were hugely successful in Italy but when I was cast to play the role of Satomi, I had no idea nor about the cartoon at first. All I knew what that I was auditioning to play the role for a cartoon that they wanted to redo with real people and that it certainly didn’t sound like anything interesting. The truth is that I auditioned a few days after I found out that I wasn’t doing the Sinbad movie and I was still sulking so I didn’t care much about the audition. As soon as I walked into the room the director’s eyes lit up and he said that for him I was perfect but he needed to send the tape to the producers in Milano. What I found out later was that they were ready to shoot and had the entire cast ready but they couldn’t find the actor for the role of Satomi in Milano where they did all the auditions so they came to Rome. I am not really a fan of Japanese animation although growing up I did like this one cartoon called “Speed Racer.”
Did you really play keyboard or did you learn just for the series?
I wanted to learn when I was on set but the producers said not to worry about it as nobody could tell and that they would do close up with someone else who could play. Afterwards however, I studied a bit.
Did you expect such a success? How did you live this period?
I did not expect such a success at all. The first time I went out after the show had aired for a couple of weeks, I was walking in the center of Milano with one of the other actors and we got completely mobbed by hundreds of fans. We actually had to run away and they chased us back to my car. I remember there was a huge crowd in Piazza San Babila, right in the center of Milano and a motorcycle went around the bend, not expecting all these people in the middle of the road and he had to lower the motorcycle into the crowd, taking out a few people like bowling pins in a bowling alley. My friend and I looked at each other and said, “what the hell just happened?! I guess people are watching this.”
So, how did I live this period? I am a very private person and I didn’t like all the attention. In fact, I never went out during the day because I would get mobbed. We would go out after hours when the younger people were home. I did like the perks – the invitations, free meals, access to clubs and so forth and of course, I was making decent money for a 20 year old so that part was nice.
After this experience you did a few films in America then you put an end to your acting carreer. Why this decision?
When I didn’t have any work in Italy for a few months I decided to come back to Los Angeles and go to university. I did a few acting jobs almost immediately pretty much just by chance so I decided that I would try acting here and I got a manager. However, the auditioning process was interfering with my studies so I decided just to focus on that. Plus, I really wasn’t in the mood to have to start from scratch in terms of acting since all the roles I did in Europe were either dubbed or in Italian and none of the casting directors wanted to see them.
In hindsight what glance do you relate about your acting career, your films? Do you have any regrets?
I don’t have huge regrets but I certainly would have done things differently in many occasions. For example, for the film that Lucio Fulci directed, even though it wasn’t a good film, I should have put more effort into it. Sometimes it’s hard not to get demoralized when you know that the whole project is trash.
If you had to keep only one of your films which one would it be? The one you are the proudest of? Do you still watch them today, do you sometimes how them to your friends?
White Apache by far in terms of films but the television series in Italy is what I am known for best – in Italy at least. Sometimes I watch White Apache with friends but only if they insist.
Are you happy, maybe I should say proud, that today some of them, mostly Bianco apache and Sodoma's ghost, are cult movies for many fans especially in France?
I was not aware of this until this interview but more than anything, I am a bit shocked because it is hard to believe.
Do you have any final words you would like to share with your french public?
I adore France and I am happy that some people in France have embraced these films. When I was acting I had always hoped that I would be able to do a movie in France mostly as an excuse to be able to spend a month or more in France.
What directors/actors would have you liked to work with? Maybe Alain Delon?
Regarding who I would have liked to have worked with, there are many actors that I would have loved to have worked with but, of all people, I would have loved to work with Roman Polanski whom I consider a true maestro.
Dear Sebastian thank you so much for this interview. All your overseas fans, our readers, are really grateful to you to have taken a little of your time to answer these questions.
I am grateful for the well thought out questions as well as the interest in even wanting to interview me. I get requests from Italy often but outside of Italy, very seldom so… thank you!