Scalps
Autres titres:
Real: Bruno Mattei
Année: 1987
Origine: Italie / Espagne
Genre: Western
Durée: 90mn
Acteurs: Mapy Galan, Vassili Karis, Alberto Farnese, Charly Bravo, Lola Ferner, Beni Cardoso, Emilio Linder...
Résumé: Le commandant d'une garnison de sudistes refuse de se rendre aux Nordistes. Il essaie d'acheter la fille du chef d'une tribu d'indiens mais le vieux chef refuse. Les troupes du commandant décime alors la tribu et enlèvent la jeune squaw qu'ils violent et torturent. Elle parvient à s'échapper et trouve refuge chez un cow boy qui déteste autant les indiens que les sudistes. Ils vont pourtant s'unir et joindre leur force et leurs ruses afin de mettre hors d'état de nuire les troupes du commandant. Mue par la haine, la jeune squaw sera sans pitié...
Bruno Mattei, caché cette fois sous le pseudonyme de Robert Knox, allait le temps de deux films redonner vie au western italien avec en un premier temps Bianco apache puis Scalps qui fut ses seules incursions dans ce genre bien spécifique. Voilà qui était risqué, si risqué que le film ne fut pas distribué en Italie, à l'instar de Bianco apache tourné l'année précédente, même si tous deux connurent un joli succès grâce aux sorties vidéo et aux passages télévisés.
L'une des originalités de Scalps, basé sur un scénario de Mattei d'après une idée de Richard Harrison qui l'avait imaginé pour son fils Sebastian alors en début de carrière, est d'avoir fait d'une jeune apache l'héroïne du film. Si l'intrigue assez dépouillée mais plus consistante que celle de Bianco apache - une jeune squaw dont la famille a été massacrée est traquée par un groupe de confédérés qu'elle va tenter de tuer avec l'aide d'un ancien soldat- la réalisation est quant à elle soignée et plutôt maîtrisée tandis que le spectateur se laissera séduire par la beauté du décor naturel.
S'il est beaucoup moins violent que Bianco apache, Scalps regorge cependant de séquences gore qui devraient satisfaire les amateurs d'effets sanguinolents. Aux différents scalps plutôt réussis qui donnent le titre au film s'ajoutent ainsi une décapitation, un corps qui explose, un supplicié sur lequel on enfonce des crochets sur tout le corps sans oublier les massacres d'indiens et quelques viols lors de l'attaque du village assez réussie qui ouvre le film. Ce préambule n'est d'ailleurs pas dépourvu d'un certain souffle de folie malgré le nombre peu élevé de soldats qui dénote un manque de moyens évident. Rarement a t'on vu une garnison réunissant si peu de soldats, une dizaine de figurants faisant bien pâle figure. On sourira également devant certains anachronismes notamment lors du discours d'ouverture et cet étalage de jurons et autres vulgarités qui forment une bonne partie des dialogues appuyé par une version française qui en joue au maximum. Si jurer et être particulièrement obscène semble être pour Mattei une preuve de méchanceté cela peut devenir un temps particulièrement drôle puis énervant au bout d'un moment d'autant plus lorsque l'ensemble se veut sérieux.
Si les seconds rôles batifolent et surjouent parfois à l'excès, on saluera par contre l'excellente interprétation de l'actrice principale, l'espagnole Mapy Galan revue par la suite dans moult films espagnols et français. Elle fut également une des héroïnes de Highlander la série. Elle délivre ici un jeu d'actrice particulièrement convaincant aux cotés de Vassili Karis et Alberto Farnese en capitaine de garnison cruel et déterminé.
Malgré ses défauts, Scalps est un retour au genre plutôt réussi et intéressant de la part d'un réalisateur dont on aurait pu craindre le pire. Plutôt inspiré par cette histoire de vengeance somme toute assez classique, il offre un film réaliste au profond message anti-raciste qui par instant tente avec succès de renouer avec les origines du genre et ses grands classiques notamment dans sa violence. Une totale réussite.