La dottoressa ci sta col colonnello
Autres titres: L'infirmière a le bistouri facile
Réal: Michele Massimo Tarantini
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 84mn
Acteurs: Lino Banfi, Nadia Cassini, Alvaro Vitali, Malisa Longo, Bruno Minniti, Lucio Montanaro, Enzo Andronico, Dino Cassio, Thomas Rudy, Luciano Amodio, Valentino Simeoni, Salvatore Furnari, Maria Grazia Smaldone, Laura Levi...
Résumé: Lors d'un colloque le médecin-colonel Anacleto Punzione tombe sous le charme de la jeune et séduisante doctoresse ès-transplantations Eva Russel. Le coup de foudre est semble t-il réciproque mais il y a un souci. Anacleto est horriblement gêné par la taille son pénis, bien trop petit à son gout. Il n'ose donc pas coucher avec Eva par peur de la décevoir. Lui vient une idée. Se faire transplanter le sexe particulièrement énorme d'un bidasse petit et niais, Arturo...
Michele Massimo Tarantini outre ses polars pour lesquels il est célèbre s'est également pas mal investi dans la sexy comédie tout au long de sa carrière. Il est à l'origine en 1975 d'une aventure de notre lycéenne préférée, Gloria Guida (La liceale / A nous... les lycéennes) suivi dés l'année suivante d'un épisode de notre fliquette incarnée par Edwige Fenech, La flic chez les poulets, puis d'un second volet La flic a la brigade des moeurs. Il s'intéresse par la suite à un autre corps de métier très demandé dans ce type de cinéma populaire ultra coquin, le corps professoral, et réalise La prof du bahut et La prof connait la musique. Il
aurait été étonnant qu'il ne donne pas à vie à son tour à un opus de la longue série des Infirmières. Chose faite en 1980 puisque déboule sur nos écrans La dottoressa ci sta col colonnello / L'infirmière a le bistouri facile avec dans le rôle titre la nouvelle star du genre Nadia Cassini.
Le médecin-colonel Anacleto Punzone doit se rendre à un colloque médical auquel assiste la très réputée scientifique américaine Eva Russel spécialisée dans les transplantations. Lorsqu'il la rencontre Anacleto est totalement subjugué par sa beauté. Plus étonnant la belle Eva tombe de suite amoureuse du colonel même s'il est loin d'être un canon de beauté. Le
fait qu'il partage une chambre double dans l'hôtel où ils séjournent les rapproche. Malgré les signaux que lui envoie Eva Anacleto fait tout pour éviter de succomber et coucher avec elle. Il complexe en effet sur la taille de son sexe qu'il trouve bien trop minuscule. Lui vient alors une idée. Il projette de se faire greffer le sexe particulièrement impressionnant d'Arturo, un bidasse petit et très niais que Mère nature a majestueusement bien doté. Il feint de devenir son ami, l'invite chez lui afin que son épouse Giovanna en prenne soin et l'engraisse. Elle en profite d'ailleurs pour coucher avec lui ce qui déculpabilise Eva lorsqu'elle les surprend au lit. Elle pourra ainsi à son tour coucher avec son mari sans remord. Arrive le jour de la
transplantation. Tout se passe bien mais il faut attendre quelques temps avant que le sexe transplanté retrouve toute sa vigueur. Lorsque le phallus est enfin prêt à entrer en action Anacleto emmène Eva afin de lui faire l'amour mais lorsqu'il enlève son caleçon les testicules bien trop lourdes se détachent. Arturo a tout gagné, il récupère malgré son petit zizi Giovanna mais aussi Eva. Le pauvre Anacleto finit castrat dans le choeur d'une église.
La taille ne fait pas tout! Voilà ce qu'on pourrait retenir de cette nouvelle aventure de la série des Infirmières et autres Toubibs qui n'est pas comme on pourrait le croire à juste titre une
énième bidasserie. Pas de bidasse donc, juste un médecin-colonel qui lors de la visite médicale remarque parmi les recrues un vilain gnome particulièrement bien membré à qui il va "voler" ce pénis qu'il compare aux chutes du Niagara! A partir de cet incipit Tarantini nous concocte une comédie survoltée dont le chef d'orchestre est Lino Banfi. L'infirmière a le bistouri facile pourrait même être vu comme un one man show de 80 minutes où le célèbre acteur s'en donne à coeur joie entre gags, pitreries, hurlements, situations cocasses et répliques fracassantes et improvisation. Il fallait bien ça pour faire oublier le ridicule de l'intrigue, voire sa quasi inexistence. Outre la transplantation elle même le fait qu'une femme
comme Eva puisse tomber amoureuse d'Anacleto est en soi impensable. En fait l'intrigue n'est qu'un beau prétexte pour que Banfi nous livre un tel numéro de clown. La transplantation sexuelle a déjà été traitée dans la comédie populaire (Il trapianto, La calandria et même Horreurs nazies), rien de bien nouveau ici donc. Il fallait bien un acteur de la trempe de Banfi pour que le film tienne solidement debout. C'est pour lui une véritable apothéose et le duo qu'il forme avec Alvaro Vitali (Arturo, le Rocco Siffredi de sa caserne) fonctionne à merveille. C'est certes un grand n'importe quoi mais on rit et certaines idées, certains gags même attendus, certains calembours fonctionnent parfaitement. Certaines
séquences sont même aujourd'hui cultes (l'engraissement de Vitali, le rêve d'Anacleto façon petite pépée...), quelques idées inattendues sont plutôt bien trouvées (avoir fait jouer le rôle des deux nonnes éléphantesques par deux acteurs à savoir Lucio Montanaro et Valentino Simeoni et bien évidemment le fameux "couillonel", Eva n'arrivant pas à bien prononcer colonel) et appuie l'aspect comique. Tarantini a le sens de la mise en scène. Aucun temps mort ni de baisse de régime. L'énergie et la bonne humeur fusent durant 80 minutes. En ce sens L'infirmière a le bistouri facile est un moment d'anthologie et possède tous les ingrédients pour se positionner en tant que comédie trash culte. Voilà un épisode des
"Toubibs" et autres bidasseries à ne pas manquer, certains disent même qu'il pourrait s'agir d'un des meilleurs si ce n'est le meilleur.
Peut-être pourrait-on juste regretter le choix de Nadia Cassini lancée nouvelle égérie de la sexy comédie italienne à l'aube des années 80 lorsque ses consoeurs Edwige Fenech, Gloria Guida et autres Barbara Bouchet et Karin Schubert9/03/27/27-karin-shubert-le-tragique-destin-d-une-reine] raccrochèrent leur tablier après des années de bons et loyaux services. Nadia n'a jamais vraiment eu leur talent ni leur spontanéité encore moins leur resplendissante beauté. Certes Nadia est belle mais a tendance à un peu trop appuyer le coté nunuche de ses personnages. Elle est plus la
parfaite jeune idiote que la belle à faire damner tous les saints du Paradis. Cela se confirme ici encore. Mais Nadia a un joli corps et surtout un fessier de rêve. Tarantini le sait et ce doit être pour ça qu'il ne cesse de le filmer sous toutes les coutures. Une vraie visite guidée. On pourrait même dire que Banfi et le postérieur de Nadia sont les deux principaux protagonistes du film. On regrettera par contre l'accent faussement américain de Nadia qui ne sonne pas très juste et peut devenir facilement exaspérant surtout dans la version française où il ressemble à une imitation clairement ratée de Jane Birkin.
Aux cotés du trio gagnant Banfi-Vitali-Cassini on retrouve Malisa Longo toujours piètre actrice qui joue l'épouse du colonel et ose un plan seins nus (on ne lui demandait que ça), Bruno Minniti, loin de Thor le conquérant, est le séduisant assistant du colonel au sourire carnassier, Thomas Rudy (le patient excité) et, petite curiosité, deux futures stars du X italien de la première heure en simples figurantes ici, Laura Levi (la seconde danseuse dans le rêve du colonel) et Maria Grazia Smaldone (la pute qui câline le nain).