Frau Wirtins tolle töchterlein
Autres titres: Leva lo diavolo tuo... dal convento / Devils in the convent / The countess died of laughter
Real: Franz Antel
Année: 1973
Origine: Allemagne / Italie
Genre: Comédie érotique
Durée: 80mn
Acteurs: Gabriele Tinti, Femi Benussi, Galliano Sbarra, Paul Löwinger, Christina Losta, Marika Mindzenthy, Sonja Jeannine, Maja Hoppe, Kurt Groskurth, Teri Tordai, Margot Hielscher, Hans Terofal, Franz Muxeneder, Alena Penz, Erich Padalewski, Dolores Schmidinger, Raoul Retzer, Raimund Folkert, Jacques Herlin, Joanna Jung...
Résumé: L'insatiable comtesse Susanne meurt avant d'avoir pu révéler le nom de son héritière, sa fille illégitime. Son exécuteur testamentaire part à sa recherche au couvent de San Gregorio. Il retient le nom de cinq pensionnaires qui pourraient être l'héritière. Il va mettre à jour leur passé pour tenter de découvrir laquelle est la fille de Susanne. De leur coté les jeunes filles mènent aussi l'enquête...
Avec son titre italien qui évoque les décamérotiques, très inspiré d'ailleurs par celle de Bitto Albertini, Metti lo diavolo tuo ne lo mio inferno, ce film n'en est absolument pas une. C'est en fait le dernier volet d'une série de cinq films débutée en 1968 sous la houlette du réalisateur allemand Franz Antel, celle des Frau Wirtin dans laquelle apparait d'ailleurs une Edwige Fenech toute jeune et encore quasi inconnue. Les Frau Wirtin raconte les aventures extravagantes et fort coquines de la très volage comtesse Susanne dans l'univers napoléonien, déjouant complots et machinations amoureuses sans jamais oublier de
prendre du plaisir. Susanne, Lady Wirtin Von Der Lahn de son nom originel, devient selon les traductions Sexy Susan, Susanne Delberg, et Susan Dalet dans la version italienne, celle qui nous intéresse ici. Cet ultime chapitre, le plus facilement visionnable aujourd'hui, les autres volets étant bien plus difficiles à trouver, clôt de manière assez logique cette pentalogie devenue en Allemagne un classique de la comédie légère puisqu'elle s'ouvre sur la mort de la marquise Susanne.
A la mort de son pauvre mari, la marquise Susanne Dalet devient la seule héritière de son immense fortune. Malheureusement elle meurt de rire en découvrant sa domestique Paulette
faire l'amour dans le placard du salon. Susanne morte c'est sa fille illégitime qui hérite de ce bel argent. Mais nul ne sait qui elle est. Vincent, l'exécuteur testamentaire de la marquise, va devoir découvrir seul qui est cette fille. Le seul indice qu'il possède est qu'elle est une des jeunes pensionnaires du couvent de San Gregorio réputé pour recueillir toutes les filles illégitimes des plus grandes putains de la région. A son arrivée au couvent Vincent en accord avec la Mère Supérieure retient cinq noms: Clarissa, Françoise, Anselma, Piroschka et la benjamine Susanne, les plus indisciplinées. Personne ne sait en effet qui paie chaque mois leur scolarité, un paquet étant simplement déposé au couvent. Cachées dans une pièce
adjacente les cinq jeunes filles, très portées sur la chose, ont tout entendu de cette conversation et vont elles aussi mener leur enquête. Vincent dont toutes sont amoureuses, hormis Susanne follement éprise de Florian, le professeur de musique, va les interroger une par une et leur demander de lui raconter leur enfance et la raison pour laquelle elles ont été envoyées au couvent. Au bout de ses investigations Vincent est obligé d'admettre que son enquête n'a rien donné. Un retournement de situation va faire toute la lumière sur cette affaire. Le nom de l'héritière était inscrit dans un carnet déposé dans une grosse cassette contenant tous les papiers secrets de la marquise. La débauchée Susanne n'avait pas une
fille illégitime mais elle en avait en fait cinq: Clarissa, Anselma, Piroschka, Françoise et Susanne. Devenues riches elles peuvent quitter le couvent et suivre les traces de leur glorieuse mère. Françoise de son coté épouse Vincent et Susanne le professeur de musique.
Si cet ultime volet de la série est réputé être le moins bon c'est essentiellement parce qu'il est composé de nombreuses scènes empruntées aux précédents chapitres qui servent à narrer le passé des cinq jeunes filles. Le film est une sorte de patchwork, un collage auquel Franz Antel a rajouté de nouvelles scènes afin de concocter une toute dernière histoire qui
débute donc sur la mort de l'insatiable marquise. Une jolie mort puisqu'elle meurt de rire comme le dit lui même son exécuteur testamentaire, le séduisant Vincent, à la Mère Supérieure du couvent où va se dérouler cette aventure qui va à son tour nous faire beaucoup rire. Si Frau Wirtins tolle töchterlein s'apparente aux décamérotiques italiennes c'est avant tout pour sa manière d'enchainer les histoires de fesses, de maris cocus, d'amants en tout genre (on a même ici une chèvre), dans un climat de complète légèreté, dans un lieu récurrent au genre, un couvent rempli de soeurs coquines, de jeunes pensionnaires qui ne pensent qu'à la chose et de moines pudibonds qui voient le diable partout. Et le Diable a ici
la forme d'une ravissante pensionnaire, Françoise, qui passe son temps à escalader nue le mur du couvent exposant son intimité au moine qui à chaque fois la voit passer devant sa fenêtre. On comprendra mieux ainsi le titre italien Leva lo diavolo tuo... dal convento.
Le film est donc composé de cinq segments qui s'enchainent les uns aux autres. Ils nous content le passé des cinq péronnelles toutes plus coquines les unes que les autres à l'exception peut être de la plus jeune qui n'a d'yeux que pour le professeur de musique qui volera sa virginité en fin de film avant de fuir avec elle. Les histoires sont menées tambour battant, narrées sans aucun temps mort avec force et énergie et beaucoup d'humour.
Joyeuses, enjouées, libertines, elles sont un véritable petit régal même si beaucoup de scène sont issues des volets précédents. Voilà qui explique notamment l'apparition de Napoléon et l'attentat qui se trame contre lui, déjoué par l'intrépide Piroschka. La nudité est omniprésente, de quoi encore plus apprécier le film, nos cinq charmantes pensionnaires n'étant jamais avare de leurs charmes, exposant sans pudeur leur derrière à la caméra tout en multipliant les plans de poitrines nues et de nus dorsaux. Contrairement aux bandes italiennes la nudité masculine est par contre absente ici ce qui pourra en frustrer certains. La parité n'est pas respectée! Mais on a tout de même droit en fin de film à une séquence
hilarante et très bien agencée, celle de l'érection tueuse. La vision d'une femme nue a pour effet de faire bander de plus en plus dur l'amant de Piroschka jusqu'à faire exploser les boutons de sa culotte qui sont alors projetés, transformés en arme redoutable, un bon moyen pour échapper à la potence en éborgnant son bourreau.
Frau Wirtins tolle töchterlein doit également beaucoup à sa distribution. Aux cotés de Teri Tordai qui incarne pour la dernière fois la fameuse marquise, essentiellement présente en flash-back, on retrouve comme pour les précédents épisodes quelques actrices italiennes Femi Benussi en tête (qui était déjà au générique du premier violet), en pleine forme,
entourée de la rousse Sonja Jeannine (une habituée des films érotiques allemands repérée en Italie dans La figliastra, La verginella, Le corsaire noir, Mannaja), la tchèque Alena Penz une autre habituée des bandes polissonnes germaniques remarquée en Italie dans Salon Kitty, La clinica dell'amore et La liceale, la hongroise Marika Mindzenthy qui nous offre un nu frontal en gros plan stupéfiant et la blonde Christina Losta, la plus affriolante de toutes, dont ce fut le seul et unique film malheureusement. C'est Gabriele Tinti qui se glisse dans les vêtements de l'exécuteur testamentaire Vincent. On comprend que nos jeunes filles ont la tête qui tourne et les sens en alerte.
Même sans connaitre les précédents volets cette comédie en costumes légère se laisse visionner avec grand plaisir. Voilà une véritable bouffée d'air frais tellement coquine, un cocktail de nudité et de bonne humeur que les amateurs de polissonneries... et les autres... apprécieront. Il faudrait être fou pour cracher sur une telle grivoiserie... même si certains pourront éventuellement cracher mais pas forcément de la manière à laquelle on pourrait penser de prime abord!