La clinica dell'amore
Autres titres: The love clinic
Real: Renato Cadueri
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 89mn
Acteurs: Mario Colli, Ria De Simone, Alena Penz, Eva Maria Gabriel, Sofia Dionisio, Gina Giuri, Gino Pagnani, Dario De Grassi, Gianni Solaro, Eolo Capritti, Giovanni Carpinteri, Roberto Verrocchi, Giovanna Chemeri, Aldo Sisti, Tommy Polgar, Aldo Valletti...
Résumé: Amalia soupçonne son mari d'avoir une maitresse car ils ne font plus l'amour depuis quelques temps déjà. Lorsqu'il s'absente pour un soi-disant congrès Amalia demande à un détective privé de le suivre et le prendre en flagrant délit d'adultère. Elle ignore en fait que son époux est devenu impuissant et a décidé de séjourner dans une clinique spécialisée dans les problèmes de sexe pour soigner son mal...
Ingénieur du son durant quelques trente années Renato Cadueri eut un jour l'idée saugrenue de passer derrière la caméra et mettre en scène son seul et unique film, une délirante sexy comédie écrite avec l'aide de Sergio Garrone (Horreurs nazies, SS camp 5 enfer de femmes). Ainsi naquit La clinica dell'amore, une sorte d'OVNI dans l'univers de la comédie populaire égrillarde.
Mariés depuis déjà bien des années la pauvre Amalia a bien du mal depuis quelques temps à attiser la libido de son époux Angelo, avocat de profession, qui chaque soir se contente de
se coucher à ses cotés et de simplement lui dire "Bonne nuit". Elle en arrive à le soupçonner de la tromper. Lorsqu'il doit s'absenter pour un congrès elle demande les services d'un détective privé admirateur de James Bond afin qu'il le suive et le prenne en flagrant délit d'adultère. Ce que Amalia ignore c'est qu'en fait son mari souffre d'impuissance et n'a pas osé lui dire. Ce congrès est l'occasion pour lui de faire un séjour dans une clinique spécialisée dans les problèmes de sexe qu'ils oient d'ordre physique ou psychologique afin de retrouver toute sa virilité. Le détective privé flanqué de son fidèle assistant le suivent jusqu'à ce mystérieux endroit et vont tenter de résoudre cette affaire qu'ils ont nommé le cas
"Bonne nuit". Ils vont enquêter dans cet établissement sous divers déguisements pensant que Angelo trompe sa femme avec le personnel. Pendant ce temps Angelo est le fruit d'expériences scientifiques afin qu'il puisse le plus vite possible être de nouveau excité par une femme et entrer en érection. Malheureusement les divers traitements échouent. Il va falloir chercher la cause de cette panne qui serait peut être de nature religieuse dans son subconscient. Angelo aurait en effet été traumatisé par un ange à force de cumuler les mauvaises actions dans son travail. Après avoir appris l'arrivée à la clinique de l'éminent professeur allemand Ludwig Von Stronfen, auteur du très réputé livre 'Le parfait orgasme",
les détectives bien décidés à mener à bien leur enquête le kidnappent. Le détective va se faire passer pour lui et entrer ainsi dans l'établissement de soins où patients, docteurs et infirmières ne se privent pas de compter fleurette entre eux et plus si affinités... ou pas. Après s'être bien amusés le détective et son acolyte réalisent que l'avocat est bel et bien là pour se faire soigner. Comme aucun traitement physique ne marche il va falloir passer au traitement psychologique. L'assistant du détective se déguise en ange afin que Angelo se confesse. Sa libido revient comme par magie. Il ne tarde pas à engrosser sa femme à l'arrière de leur voiture. Tout est bien qui finit bien.
Bien difficile de raconter ce film, d'en donner une idée au spectateur tant il s'agit en fait d'une succession de délires, de mésaventures foldingues, de gags tous plus énoooooormes et crétins les uns que les autres dans une ambiance de pure folie. Pour son unique réalisation Renato Cadueri signe une comédie singulière, un délire érotique déchainé sans queue ni tête même si culs et queues sont bel et bien à l'honneur. Des épouses et des maris cocus, frigides ou impuissants la comédie populaire italienne en a vu défiler pour le meilleur comme pour le pire. Dans quelle catégorie ranger La clinica dell'amore? Chacun verra midi à sa porte. Cette bande est bel et bien un véritable OVNI qui débute pourtant de manière bien
banale: un mari ne parvient plus satisfaire sa femme et préfère éviter de lui faire l'amour plutôt que de lui avouer son mal. De là à ce qu'elle imagine qu'il la trompe il n'y a qu'un pas qu'elle franchit en cinq minutes sonnantes. D'où sa décision de le faire suivre par un détective privé, une sorte d'inspecteur Gadget farfelu dont le bureau, un incroyable capharnaüm, est envahi d'affiches de James Bond. Nous sommes dés lors partis pour quelques 80 minutes de n'importe quoi filmé n'importe comment, une sorte de bande dessinée ébouriffée totalement idiote menée tambour battant. Tout s'enchaine à un rythme infernal. As du déguisement absurde, le détective et son assistant aussi maladroit que bête,
passent d'un personnage à un autre et jouent les espions en multipliant erreurs, gaffes, bévues et lourdeurs, source de gags incroyables, d'un niveau parfois tellement bas qu'ils en deviennent consternants tous accompagnés de bruitages extravagants: sifflements, cris, borborygmes, onomatopées... qui les rendent encore plus puérils mais l'ensemble est tellement bon enfant qu'on arrive presque à pardonner même lorsque tout s'accélère puisque Cadueri aime les prises à la Benny Hill baignant dans des musiques de cirque (de village).
Quant à l'histoire si on peut appeler ça une histoire puisque rien ne se tient elle est tout
bonnement hallucinante à l'image du film en lui même, prétexte à un enchainement de scènes par moment surréalistes. Il faut tout simplement imaginer cette clinique au décor coloré kitchissime et sa cohorte de pseudo scientifiques façon Dr Maboul et ses sexy assistantes coiffées à la Crazy Horse, poitrines à l'air, devant leur console, clignotants et vu-mètres digne d'une série Z de science-fiction et surtout le fameux "erektonmetron" qui mesure l'ampleur du désir du malade, son état d'excitation et la taille de l'érection! En poussant les ressemblances on pourrait presque croire à une imagerie empruntée à un vieux film de science-fiction à la Margheriti ou à une des futures pellicules stellaires de
Alfonso Brescia. Quant aux fameuses expériences sur les patients elles donnent lieu à d'hallucinantes scènes érotiques souvent téméraires, la clinique étant plus un lieu d'orgies. Tout est ici prétexte à déshabiller les comédiennes qui nous offrent des nus intégraux à volonté durant quasiment 80 minutes, des ébats sexuels de toutes sortes qui ont pour excuse de raviver la libido des malades. Tout est fait en sorte que la majeure partie des scènes comportent au moins un nu y compris masculin puisque nos hommes dont notre cher avocat sont très souvent en slip ou uniquement porteurs d'une micro coquille. Cadueri ne fait jamais dans la dentelle et semble avoir un gros faible pour la
puérilité, l'obscénité et la vulgarité y compris dans les dialogues d'une débilité absolue et les situations d'une crétinerie abyssale. On a encore en tête la séquence où le détective lave les fesses de son assistant que la caméra filme en gros plan avant de lui faire une piqure à califourchon sur le malheureux. Le scénario tournant court assez vite on oublie l'avocat pour s'intéresser aux galipettes et folies des différents patients dont un général de l'empire romain (!) sodomite, hystérique devant un cul, et un cuisinier égorgeur de poules qui passe son temps à courir un couteau à la main.
On peut se demander comment certains acteurs de renom ont pu se commettre dans cette
farce de potaches décérébrés, en tête les vétérans Mario Colli, Gino Pagnani figure générique de la comédie italienne, et Gianni Solaro, ex-gloire du péplum, respectivement le détective, son assistant foufou surnommé Cretino et Angelo l'avocat. C'est la toujours opulente et très charnelle Ria De Simone qui incarne l'épouse, uniquement présente en ouverture du film et lors du final, autour de la quelle gravitent quelques starlettes érotique du moment, toutes très peu avares de leurs charmes dont la tchèque Alena Penz, Sofia Dionisio, la soeur de Silvia, cachée ici sous son pseudonyme récurrent Flavia Fabiani, la blonde et angélique teutonne Eva Maria Gabriel habituée aux décamérotiques, et Gina Giuri.
La grosse curiosité est l'apparition inattendue car non créditée de l'ineffable Aldo Valletti, l'inoubliable président de Salo et les 120 journées de Sodome, hirsute dans le tablier ensanglantée du cuisinier égorgeur de poules.
Cette petite aberration démentielle aujourd'hui bien oubliée, inédite en DVD, boudée des éditeurs, est si niaise, tellement sidérante de stupidité qu'elle en devient un véritable gemme d'un genre qui en a vu de toutes les couleurs. Cerise sur le gâteau ou boursouflure prurigineuse de la sexy comédie cet OVNI vaut essentiellement pour son coté délirant, son amas de tout et n'importe quoi immergé dans un contexte supra érotique où la distribution en
roue libre fait elle aussi tout et n'importe quoi. C'est certainement ça qui en fait une sorte de perle rare qu'on déguste de manière coupable et sans aucune honte. Une petite visite dans cette clinique de l'amour histoire de tester si elle nous donne du plaisir et nous fait atteindre l'orgasme du rire ou de la consternation.