La dottoressa sotto il lenzuolo
Autres titres: La toubib au cours du soir / Under the sheets
Real: Gianni Martucci
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 86mn
Acteurs: Karin Schubert, Orchidea de Santis, Eligio Zamara, Alvaro Vitali, Angelo Pellegrino, Ely Galleani, Rita Forzano, Enea Ferrario, Enzo Andronico, Gabriella Lepori, Fiorella Masselli, Elizabeth Turner, Gastone Pescucci, Gigi Ballista...
Résumé: Trois cancres en faculté de médecine passent leur temps à faire des farces et trousser jupons. Leurs victimes favorites sont les professeurs Ciotti et Chichirinni. Lorsqu'ils font la connaissance de la fiancée de Ciotti, Laura, l'un d'eux en tombe follement amoureux et veut absolument la séduire. Cela tombe bien car Laura est toubib à la fac. Aidé de ses camarades qui de leur coté poursuivent leurs facéties le cancre va inventer une ruse pour qu'elle s'intéresse à lui...
Un film réalisé par Gianni Martucci n'est jamais un signe de gageure. Bien peu prolifique réalisateur à qui on doit un petit film d'horreur raté hilarant (Démence), une sexy comédie anti bourgeoise sans grand intérêt si ce n'est pour la présence de Femi Benussi au générique (La collégienne en vadrouille) et un anodin petit polizesco avec Marc Porel (Milano... difendersi o morire), Martucci après avoir marché sur les plates-bandes de La minorenne avec La collegiale tente de s'infiltrer à son tour dans le riche filon de la série des Toubib et autre Professeur et Flic qui sévissait alors avec succès sur les écrans italiens. Il signe donc
en 1976 La dottoressa sotto il lenzuolo devenu pour sa sortie française La toubib au cours du soir, des cours du soir qui brillent par leur absence.
Si cette longue série est assez inégale quant à la qualité des différents épisodes il faut reconnaitre que la plupart des films qui la composent sont des farces érotiques toujours sympathiques, parfaits exemples d'un cinéma populaire égrillard, incongru qui ne dépasse jamais le niveau de la ceinture. Devenue reine du genre Edwige Fenech n'est pas étrangère au succès de ces paillardises, un flambeau qu'elle passa le temps d'un ou deux films à notamment Lili Carati, Dagmar Lassander, Femi Benussi ou encore Anna Maria Rizzoli.
Cette fois c'est la voluptueuse teutonne Karin Schubert qui lui emprunte son rôle fétiche pour sa première incursion dans le genre, une tentative qui se solde par un échec retentissant tant cette nouvelle aventure de notre chère Toubib avoisine le niveau zéro.
De scénario cette fois il n'y en a point. La dottoressa sotto il lenzuolo se contente d'aligner quasiment 90 minutes durant une suite de gags éculés imaginés par trois étudiants en médecine, Sandro, Alvaro et Benito, qui ne pensent qu'à draguer et faire les fous. Il n'y a aucun véritable fil conducteur si ce n'est que l'un d'entre eux, Sandro, a jeté son dévolu sur la fiancée d'un de ses professeurs, la plantureuse Laura, qui n'est autre qu'une des toubibs de
la fac. Cette absence de véritable intrigue ne serait pas bien grave si les gags fonctionnaient ce qui n'est malheureusement pas le cas. Vus, revus, archi vus, éculés jusqu'à la corde les gags composants cette consternante (dé)pantalonnade sont d'une telle niaiserie qu'ils désespèrent plus qu'ils n'enthousiasment, l'indigence de la mise en scène les rendant encore plus pathétiques. Martucci et humour semblent être deux choses très différentes, une parait être cependant évidente: il a une certaine attirance pour les fonctions intestinales. Bon nombre de gags se rapportent en effet aux flatulences, aux dérangements intestinaux, aux hémorroïdes... Désolante apothéose de cet humour pétaradant la scène où, enlevé par
nos trois farceurs lors d'un faux kidnapping, le professeur terrorisé défèque dans son pantalon. Obligé de rentrer en stop il va bien entendu parfumer la voiture des trois paysans qui l'ont accepté à bord. Certaines farces de cette ignominie donnent la curieuse impression d'avoir été tournées à l'arrache-pied, de manière totalement imprévues, dans la plus totale hystérie. Pour preuve la poursuite du faux aliéné au pied de la Tour de Pise au milieu de la foule médusée.
Aucune histoire, aucune mise en scène, un alignement de gags pitoyables jamais drôles, y a t-il au moins de véritables protagonistes et surtout qu'en est il de l'érotisme, éléments majeur
comme son nom l'indique de la sexy comédie? A la première question nous répondrons non si ce n'est Alvaro Vitali qui nous offre un festival d'âneries, ses habituelles pitreries qui ont fait sa réputation. Déchainé il pourrait cette fois très bien être seul au générique que cela ne changerait pas vraiment la donne. Le gros souci c'est que malgré ses efforts son numéro tombe à l'eau tant la réalisation et surtout Martucci ne suivent pas. Certes ses inconditionnels devraient être contents de le retrouver même s'il fait peine à se débattre ainsi pour que le spectacle fonctionne.
Quant à l'érotisme Martucci nous avait déjà prouvé avec La collegiale qu'il n'était pas un
expert en la matière. Il se résume ici à un défilé de lingerie féminine filmé sans aucune originalité ni charme et à un gros plan hideux à la limite du porno mauvais gout du sexe de Ely Galleani à travers le trou d'une serrure. Voilà qui laisse loin derrière les égrillardises salaces des films de la série.
Et Karin Schubert dans tout cela? Ceux qui espéraient la voir nue devront attendre les dix dernières minutes du film. Pas forcément à sa place dans ce type de film elle n'est guère convaincante dans la blouse blanche d'une toubib aux airs sérieux, lunettes chic et coiffure à la Margaret Thatcher, horrible, Elle ne découvrira qu'un sein lors d'une séquence de rêve. Le
film est à l'image de la carrière de la malheureuse alors en lent déclin. Elle devra se contenter par la suite de rôles dans des productions érotiques de plus en plus osées jusqu'à sa chute dans le porno hard dés le milieu des années 80, une chute qui amorçait une longue descente aux enfers, l'humiliation, la misère, la ruine et le suicide. La présence de Orchidea De Santis en infirmière coquine et les grands Gigi Ballista et Gastone Pescucci, les seuls à véritablement se décarcasser au milieu de cette catastrophe comique jamais comique, donnent un infime intérêt à cette bande où on retrouve également Ely Galleani entourée de comédiens particulièrement laids et peu talentueux, Alvaro Vitali qu'on ne présente plus,
Angelo Pellegrino et ses faux airs de Coluche raté, l'anodin Eligio Zamara,jeune inconnu qu'on reverra dans La supplente, et un acteur non identifié non crédité à la coupe ébouriffée improbable vêtu d'une formidable salopette en jean!
Ni drôle encore moins hilarante, jamais très érotique, réalisée avec les pieds, balourde, dépourvue de récit, cette crétinerie tournée à Pise est à des années lumière des films avec Edwige Fenech qui popularisa la série. Elle prouve simplement une chose: ce ne sont pas nos trublions idiots qui auraient eu besoin de cours du soir mais bel et bien Martucci pour sérieusement réviser son métier de metteur en scène!