La minorenne
Autres titres: Polissonnes excitées
Real: Silvio Amadio
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 85mn
Acteurs: Gloria Guida, Rosemary Dexter, Marco Guglielmi, Luciano Rossi, Fabrizio Moroni, Giacomo-Rossi-Stuart, Gabriella Lepori, Silvio Spaccesi, Nino Scardina, Giulio Donnini, Luigi Antonio Guerra, Giorgio Lopez, Nicoletta Amodio...
Résumé: Valérie est pensionnaire dans un établissement religieux très strict. Afin d'échapper à une élévation spirituelle qu'elle refuse au détriment d'une certaine libération sexuelle, Valérie se laisse aller à ses fantasmes. Ainsi elle rêve qu'elle se fait violer par trois motards, qu'elle castre le docteur du pensionnat avant d'imaginer être fouettée nue par les nonnes. Une fois son diplôme en poche, Valérie retourne chez elle. Elle découvre les infidélités de ses parents avant de se laisser choir dans les bras du meilleur ami de la famille, un pervers qui doit se déguiser en officier SS pour prendre du plaisir. Déçue, elle se donne à un étudiant qui la rejette car elle est encore vierge...
Surtout connu pour ses sexy gialli et et ses sexy comédies douces-amères, Silvio Amadio fut également celui qui fit tourner pour la deuxième fois une toute jeune Gloria Guida après le succès de La ragazzina / La lycéenne découvre l'amour cette même année.
Lancée nouvelle lolita de cette nouvelle décennie, Gloria à tout juste 17 ans se retrouvait donc face aux caméras pour ce film qui une fois de plus se situe entre la comédie sexy à l'italienne et la dramatique aigre-douce puisque derrière les aventures de la jeune Valeria Amadio tente de dessiner non seulement un portrait plutôt décapant d'une certaine bourgeoisie et le mal être de l'adolescence tout en fustigeant les institutions religieuses et l'ordre moral.
Plus que La ragazzina ou Quell'età maliziosa / La lycéenne a grandi qui traitaient entre autre de l'inceste et de prostitution adolescente, La minorenne sorti en nos contrées sous le titre fort ridicule de Polissonnes excitées provoqua lors de sa sortie en Italie un véritable scandale après que le film ait subi les foudres de la censure qui le retira de l'affiche. Durant toute la première partie du film, Amadio enchaîne en fait des scènes de fantasmes souvent blasphématoires mettant en scène une adolescente mal dans sa peau collégienne dans un pensionnat religieux très strict. C'est ainsi que Valeria prend plaisir à rêver qu'elle se fait violer par trois motards, qu'elle castre le docteur de l'établissement après s'être donnée à lui lors d'une visite gynécologique ou d'imaginer être ligotée et fouettée nue par une horde de nonnes vindicatives avant que le directeur du pensionnat, un religieux en tenue de cérémonie, ne soit pendu.
A travers ces fantasmes débridés Valeria exprime à sa façon son refus d'une élévation spirituelle pour une vie sexuelle libérée de toute forme de contrainte. Ce sont également les frissons d'une sexualité toute neuve, les premiers émois d'une jeune fille frustrée qui d'une part vit mal cette vie stricte dans un univers d'interdits mais également l'éloignement de sa famille notamment de son père, trop absent, qui revient sans cesse dans ses songes humides, menaçant, comme pour la ramener à l'ordre. Enfin libre après avoir obtenu son diplôme, Valeria retourne chez elle pour y découvrir un père toujours aussi absent mais également infidèle, une mère prude et protectrice tout aussi infidèle tandis que le meilleur ami de la famille, un pervers qui se déguise en officier SS pour assouvir sa libido, convoite les charmes de la jeune fille qui refait connaissance avec son frère aîné, un luron obsédé qui sort en cachette avec la bonne. C'est dans cette ambiance que
Valeria découvre cette liberté sexuelle tant désirée, le sexe mais aussi l'amour dans les bras d'un ami de son frère qui préfère l'abandonner lorsqu'il découvre qu'elle est encore vierge. C'est alors dans les bras d'un pêcheur d'âge mûr qu'elle trouvera enfin le bonheur après tant de désillusions.
Sous couvert d'une comédie salace plus ou moins drôle, Amadio tout comme Mario Imperoli s'attaque à des sujets graves, aux tabous d'une société en pleine révolution sexuelle mais toujours aussi prisonnière de ses idées rétrogrades. Il égratigne l'Eglise, la morale mais également la famille et la bourgeoisie, porteuse de tous les vices. On reste toujours dans le léger
mais derrière cette légèreté et parfois l'humour, comme beaucoup d'autres réalisateurs d'alors Amadio gifle les institutions d'un revers de la main en prenant une fois de plus comme protagoniste principale une adolescente merveilleusement bien incarnée par Gloria Guida. A 17 ans, Gloria, un des visages les plus malicieux du cinéma de genre italien, campe une Valérie aussi innocente que perverse avec toute la candeur qu'on lui connaît. Si on n'atteint pas la fraîcheur du personnage qu'elle incarnait dans La raggazina, Gloria, les courbes parfaites, le regard angélique, irradie une fois de plus l'écran.
Si La minorenne n'est pas le meilleur film que Gloria ait tourné durant cette période “adolescente” puisqu'on lui préférera grandement La ragazzina et Blue jeans, plus attachants et surtout beaucoup plus sombres et morbides. Là où Imperoli maniait un humour souvent noir et incisif, Amadio a recours à un humour beaucoup plus facile et léger proche de la sexy comédie traditionnelle ce qu'on pourra regretter.
Il est important de noter que le film fut pour sa fort tardive distribution française, plus de cinq ans après sa réalisation, honteusement agrémenté de nombreux inserts hardcore dans lesquels on reconnaîtra quelques stars du X d'alors, invités à leur insu par quelques distributeurs vénaux aux aventures de notre polissonne.