Raiders of the sun
Autres titres:
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1992
Origine: Philippines
Genre: Post nuke
Durée: 81mn
Acteurs: Richard Norton, William Steiss, Joseph Zucchero, Rick Dean, Nick Nicholson, Henry Stralzkowsky, Blake Boyd, Ray Bacho, Birgitta Stengerg, Ramon D'Silva, Tony Carreon, Fred Esplana, Judy Greene, Robert Ginnivan, Paul Holmes, Nigel Hogge, Lani Lobangco...
Résumé: Ravagée par l'Holocauste la terre n'est plus qu'un vaste désert où différents clans s'affrontent violemment, plus spécialement deux: les pacifistes qui possèdent la poudre de potassium, l'enjeu de ces affrontements, et les troupes de l'abominable Clay. Deux mercenaires vont tenter de mettre fin à ces assauts en éliminant Clay et ses hommes...
Septième et ultime post nuke d'une série certes inégale mais toujours intéressante débutée en 1986 avec Stryker Raiders of the sun malgré une réalisation tardive s'avère une agréable distraction post atomique même si ce dernier opus ne présente aucune surprise scénaristique. Cirio H. Santiago, le créateur de la saga, se contente tout simplement de reprendre une bonne vieille recette déjà bien éculée, celle d'une guerre sanglante entre deux clans de survivants, une horde de guerriers impitoyables contre le clan des pacifistes, dont l'enjeu n'est ni l'eau, ni l'essence, ni une arme surpuissante mais tout simplement de la
poudre de potassium..
Suite à l'Holocauste nucléaire une gigantesque catastrophe écologique a ravagé notre Terre qui s'est transformée en un désert aride. La poudre de potassium est devenue l'enjeu d'un conflit sans pitié entre deux tribus de survivants, l'armée populaire ou ligue pacifiste appelée Tuniques jaunes dirigé par le vieux général Shelton et une bande d'insurgés sanguinaires menée par le cruel colonel Clay et son frère Hoghead qui passe son temps à massacrer les populations. Posséder cette fameuse poudre c'est s'assurer non seulement la victoire contre ses ennemis mais également obtenir le pouvoir suprême. Deux mercenaires, Brodie et
Talbot, décident de mettre un terme aux exactions des insurgés. Aidés par une bande de nains et une tribu d'indigènes ils vont leur livrer une guerre d'autant plus féroce que Vera la petite amie de Talbot a été kidnappée par Clay. Pendant que Brodie roucoule avec Sierra, la fille du chef de la tribu indigène qui l'initie à la lutte, Talbot réussit à s'infiltrer dans la base ennemie, délivre Vera et parvient à tuer Clay. Fou de rage Hoghead reprend le commandement des troupes et lance l'assaut finale contre les pacifistes qui se terminera par un duel à mort entre Brodie et Hoghead.
En ce début de nouvelle décennie le post nuke né du succès de Mad Max 2 s'essouffle. Le
genre n'a plus grand chose à offrir si ce ne sont des scénarii basiques qui finissent tous par se ressembler à l'instar des intrigues des films de Santiago. Après en avoir tourné six que pouvait il encore bien imaginer? Raiders of the sun se contente de reprendre une trame qui a fait maintes fois ses preuves. Voilà qui donne à Santiago l'occasion de filmer durant quasiment 90 minutes toute une suite de combats, d'explosions, de cascades, de poursuites et autres batailles. Le rythme est alerte, aucun temps mort ne vient ralentir l'action, on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Cet ultime volet est un pur film d'action explosif à qui les
esprits chagrins reprocheront d'être un copier-coller de Stryker, des Roues de feu et Dune warriors. On y retrouve en effet la désormais traditionnelle bande de nains des montagnes prête à combattre, toujours menée par l'infatigable Ray Bacho dont les cheveux ont bien blanchi au fil des années, la capture de la compagne du héros aux muscles bandés, son infiltration dans la base ennemie, son initiation au combat calquée sur celle des Roues de feu justement, la fascination du cinéaste pour le feu et les corps carbonisés (il brule même son méchant sur un bucher cette fois), les incessants assauts entre les deux clans et un final en forme de duel à mort qui rappelle celui de Dune warriors. Santiago se permet
également un clin d'oeil à Mad Max 3 lors du combat mortel de Talbot et d'un guerrier, tous deux suspendus dans le vide, attachés à une corde. L'oeil exercé de l'amateur remarquera assez vite que par fainéantise ou peut être pour des raisons financières Santiago pique de temps à autre quelques brèves séquences essentiellement de courses-poursuites à ses Roues de feu qu'il insère ça et là au fil du métrage, une petite triche qui prouve bel et bien que le post nuke s'éteint de sa belle mort et n'a plus rien à dire... Santiago non plus.
Aussi décevants que soient ces emprunts et ce manque d'originalité Raiders of the sun demeure cependant un bon petit post nuke que l'amateur saura apprécier, le spectacle
faisant vite oublier la pauvreté scénaristique de l'ensemble. On se laisse une fois de plus prendre au jeu, on se laisse aller emporté par ce tourbillon de violence et d'effets pyrotechniques. Tout a un gout de déjà vu, de réchauffé mais la magie fonctionne encore. On se divertit toujours autant face à cette guerre qui oppose des gentils très gentils défendant contre vents et marrées paix et justice et ces vilains de pacotille vêtus de cuir noir, de chaines, de cagoules; une casquette allemande comme très souvent vissée sur la tête.
Au générique là encore aucune surprise. On retrouve le peu charismatique Richard Norton déjà à l'affiche de Equalizer 2000, le troisième film de la saga, qui semble ici un peu fatigué.
A ses cotés Rick Dean, un habitué des productions Corman, s'en donne visiblement à coeur joie dans la peau de Clay impayable et très souvent souvent imbibé d'alcool lorsqu'il maltraite la pauvre Vera ou harangue ses troupes affublé d'une tête de sanglier, le vétéran Joseph Zucchero, un proche de Santiago, qu'on a pu voir dans la plupart des post nuke du metteur en scène et le regretté William Steis (Equalizer 2000, Killer instinct) sous la casquette nazi de Hoghead, le frère du méchant. Comme pour Dune warriors c'est Blake Boyd qui fait office de beau gosse en endossant le cuir de Talbot, n'hésitant jamais à exposer son buste aux pectoraux saillants. L'atout féminin se présente sous les traits de la blonde
Birgitta Stengerg à laquelle Santiago avait déjà eu recours pour Killer instinct et de la philippine Lani Lobangco.
Si Cirio H. Santiago aurait pu faire preuve d'un peu plus d'imagination pour clôturer en beauté sa saga ne boudons pas notre plaisir. Apprécions cet épisode final à sa juste valeur, c'est à dire un pur divertissement post atomique où se croisent le feu et le fer qui met un terme de manière toute honorable à toute une époque post Holocauste.