La morte accarezza a mezzanotte
Autres titres: La mort caresse à minuit / Death walks at midnight
Real: Luciano Ercoli
Année:
Origine: Italie / Espagne
Genre: Giallo
Durée:102mn
Acteurs: Nieves Navarro, Simon Andreu, Pietro Martellanza, Claudie Lange, Carlo Gentili, Ivano Staccioli, Alessandro Perrella, Anna Recchimuzzi, Luciano Rossi, Guido Spadea, Vincenzo De Toma, Claudio Pellegrini, Raul Aparici, Elio Veler, Alessandro Perrella, Giuliana Rivera...
Résumé: Après avoir expérimenté une nouvelle drogue hallucinogène, une jeune modèle nommée Valentina est victime d'une vision dans laquelle elle voit un homme muni d'un poing d'acier garni de pointes tuer une femme. Peu de temps après l'assassin essaie de l'éliminer dans l'immeuble qui se dresse face à son appartement. Elle apprend par la police que la femme qu'elle a vu se faire tuer s'est en fait suicidée six mois plus tôt dans ce même immeuble. Son meurtrier est aujourd'hui interné dans un asile. Personne ne croit donc Valentina d'autant plus que la presse a révélé la pseudo expérience dont elle a été le cobaye. Cependant l'assassin de sa vision la poursuit. C'est alors que la soeur de la victime lui rend visite, apparemment terrifiée. Elle n'est autre que l'épouse du directeur de l'hôpital ou est enfermé le prétendu tueur...
Troisième et dernier giallo que réalisa quasiment à la suite Luciano Ercoli, La mort caresse à minuit est très certainement le moins réussi, le plus farfelu également. Coproduction espagnole l'ultime volet de cette trilogie ouverte en 1970 par un divertissant Foto proibite di una signora per bene suivie d'un inégal La mort marche à talons hauts s'intéresse à une jeune mannequin, Valentina, qui après avoir expérimenté une nouvelle drogue hallucinogène, est victime d'une hallucination dans laquelle elle voit une femme se faire tuer par un homme effrayant dissimulé derrière de larges lunettes de soleil et muni d'un poing d'acier garni de
pointes. Ce qui au départ ne devait être qu'un coup de publicité pour son ami journaliste, Giovanni Baldi, va pour Valentina se transformer en cauchemar. très vite, l'assassin qu'elle a vu en rêve tente de la tuer dans un immeuble vide où on lui avait donné rendez-vous. Elle découvre également que le meurtre qu'elle a vu s'est en fait déroulé six mois plus tôt. Bien difficile pour elle d'être prise au sérieuse par Stefano, son fiancé, et surtout par la police d'autant que l'inspecteur lui apprend que le meurtrier est en fait un jeune musicien drogué aujourd'hui interné en hôpital psychiatrique et que la victime n'est pas la femme de sa vision. Et c'est dans ce même immeuble que les faits ont eu lieu. Pourtant Valentina continue d'être
persécutée par l'homme qu'elle a vu lors de son rêve. Elle est alors contactée par Veruschka, la soeur de la jeune femme massacrée. Il se trouve qu'elle est l'épouse du directeur de l'asile où est soigné le meurtrier. De fil en aiguille, Valentina va mettre à jour tout un réseau de drogues, source de ces assassinats dont le véritable investigateur veut la faire accuser. Plus étonnant pour la pauvre femme, l'identité du coupable qui tombera le masque après avoir organisé son faux suicide.
La mort caresse à minuit débute comme un giallo à la Dario Argento avec ce meurtre sadique qui donna au film sa réputation, une jeune femme défigurée et tuer par un tueur
muni d'un poing d'acier garni de longues pointes métalliques qui s'enfoncent dans le visage de la malheureuse victime, une scène culte, une des rares séquences sanglantes d'un thriller prometteur dont les références à Argento vont s'arrêter pourtant là. La mort caresse à minuit, titre qui n'a aucun rapport avec l'intrigue, s'amuse en fait à mélanger les genres, giallo, film d'espionnage, polar noir, comédie, le tout arrosé d'un zeste de fantastique pour le coté faussement visionnaire. Ercoli s'amuse visiblement et signe au final un film parodique, une sorte de Hitchcock sous acides dans laquelle il égratigne une certaine presse populaire souvent coupable de bien des maux pour mieux vendre et ridiculise la police.
Malheureusement pour le spectateur, parmi tous les genres brassés un seul ressort majoritairement: la comédie. Voilà qui n'est guère étonnant lorsqu'on sait que le scénario fut écrit entre autres par Sergio Corbucci. Très vite le film devient donc irritant d'autant plus que les personnages sont insupportables, celui de Valentina et du journaliste avant tout. Rarement avait-on vu Susan Scott autant cabotiner et ne pas se prendre au sérieux, peu aidée par des dialogues souvent stupides. Certes, le film se veut ironique mais il semblerait que Ercoli n'ait pas su mettre le holà sur l'aspect comique, au spectateur de subir les tribulations horrifiques de Valentina. Cette légèreté est aggravée par un rythme inégal qui
alterne petites scènes d'action et longs temps morts, une mise en scène en dents de scie qui aggrave les défauts du film et l'irritation qu'il peut engendrer. Cerise sur le gâteau, Ercoli accumule les improbabilités qui rendent l'histoire peu convaincante jusqu'au final où il multiplie les coups de théâtre grossiers qui finissent par détruire le peu de crédibilité de l'ensemble. On reste dans le ton de la comédie, la boucle est bouclée, Ercoli ne fait que confirmer le fait qu'il n'a jamais réellement pris le genre au sérieux en signant ce troisième volet qui en est une preuve brillante. Il faut donc aimer la parodie, la stupidité et le rire pour apprécier à son juste titre La mort caresse à minuit, un exercice qui n'est pas à la portée de tous.
A force de cabotinage, Nieves Navarro (Susan Scott à l'écran), épouse du metteur en scène, est très vite exaspérante dans la peau de son personnage et prouve qu'elle n'est guère douée pour la comédie ce qui se confirmera quelques années plus tard dans les quelques sexy comédies dans lesquelles elle tournera. Reste sa rousseur que ses admirateurs seront heureux de retrouver, ils le seront peut être moins en constatant qu'elle n'a ici aucune scène de nu ou déshabillée, l'érotisme état totalement absent du film. A ses cotés Simon Andreu, cigarettes aux lèvres, un whisky à la main, est insupportable, tout aussi facétieux que sa partenaire. Leurs incessantes prises de bec donnent tout simplement envie d'en prendre un pour frapper l'autre.
Quant au personnage qu'incarne Pietro Martellanza il ne fonctionne tout simplement pas encore moins lors du final où il sombre dans le ridicule. La palme du rôle le plus énervant revient au pauvre Luciano Rossi qui n'apparait fort heureusement qu'en fin de film en interprétant un tueur lanceur de fléchettes qui passe son temps à bêtement ricaner, hystérique, avant de finir le visage couvert de plâtre, transformé en joker, sorte de clown dans un numéro de cirque à l'image même des scènes finales.
Rythmé par une partition musicale très "easy listening" vite énervante signée Stelvio Cipriani, ce dernier opus de la trilogie d'Ercoli prise sous l'angle de la comédie parodique devrait
certainement plaire aux amateurs de non sérieux qui quelque soit le genre cinématographique qu'ils regardent aiment s'amuser, se divertir et rire ce qui semble être le but du film. Ceux qui n'aiment guère les mélanges ou n'apprécient pas l'intrusion de la farce ou de la cocasserie seront assez rapidement irrités voire exaspérés par cette mort qui caresse surtout la gentille imbécilité dont on retiendra avant tout les superbes décors estampillés 70s.
Après un détour par la case film historique (Il figlio della sepolta viva, Lucrezia giovane) Ercoli tournera un très bon petit polar La police a les mains liées également connu sous le titre affreux Boite à fillettes.