Quella provincia maliziosa
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Real: Gianfranco Baldanello
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 85mn
Acteurs: Karin Well, Andrea Nova, Gianluigi Chirizzi, Daniele Vargas, Dina Castigliego, Lidia Costanzo, Daniela Grassini, Achille Grioni, Vittorio Joderi, Filippo La Neve, Franca Mantelli, Antiniska Nemour, Gianna Doris Rota...
Résumé: Fabrizio, 18 ans, invite sa fiancée, Antonella, une jeune fille libérée et très peu pudique, chez ses parents. Outré par le comportement des jouvenceaux, le père s'indigne d'autant plus qu'ils ont l'intention de perdre leur virginité la nuit même de leur arrivée dans la chambre parentale. Antonella prend ses aises à la grande joie de la mère du jeune homme qui trouve en elle une alliée. Femme soumise au machisme de son époux, elle peut ainsi enfin se rebeller. C'est alors que débarque le frère ainé de Fabrizio qui compte bien se venger du bonheur du jeune garçon. Il va tout mettre en oeuvre pour séduire Antonella et la lui voler, Ils apprennent alors que la jeune fille pose pour des revues pornographiques...
Après s'être fait essentiellement connaitre pour ses westerns Gianfranco Baldanello s'est comme beaucoup de ses confrères orienté dés le milieu des années 70 vers la sexy comédie et le petit film érotique. Si Quella provincia maliziosa est la première que tourna le metteur en scène c'est peut être également celle qu'on retiendra non pour son originalité mais pour son innocente fraicheur qui bien souvent désamorce la salacité du propos.
La belle Antonella, une jeune vierge, fait connaissance avec sa future belle-famille. Elle s'apprête également à passer sa première nuit d'amour avec son fiancé, Fabrizio, au grand dam du père de ce dernier, un homme machiste et conservateur qui accepte mal que son fils devienne un homme. Il a d'autant plus de mal à l'accepter qu'ils ont tout deux décidé de perdre leur virginité dans le lit parental. Jeune fille libérée et bien peu pudique, Antonella met la demeure sens dessus dessous ce qui n'est pas pour déplaire à la mère de Fabrizio qui
voit là un joli moyen de calmer le machisme de son mari. Malheureusement, ce dernier découvre par hasard que Antonella pose nue pour des revues pour adultes au moment même où Andrea, le frère ainé de Fabrizio, revient à la maison. Contrarié par tous ces changements et le laisser-aller moral qui envahit sa famille, Andrea, sournois, décide de séduire Antonella. La jeune fille reste insensible à ses multiples tentatives, fidèle à Fabrizio, jusqu'au jour où elle succombe et couche avec. Andrea devient son amant. Lorsque Fabrizio découvre cette trahison, il est trop tard. C'est avec Andrea que Antonella se marie. Fou de douleur, il songe à assassiner le couple le jour de leur mariage.
Le scénario est simple, très simple, et rien ne vient réellement différencier cette gentille comédie érotique de toute une production du même acabit qui déferlait alors sur les écrans italiens. Il y a certes un léger discours qui pointe du doigt un certain machisme, l'image stéréotypée du mâle dominateur et de la femme soumise, réduite à être l'esclave de son époux, incarnée ici par le père de Fabrizio qui en outre a du mal à accepter la liberté d'esprit de son fils cadet. Fabrizio ne souhaite en aucun cas suivre les traces de son paternel et encourage Antonella dans ses frasques. La jeune fille représente quant à elle la femme
libérée, celle qui refuse la soumission et met en avant sa féminité, impudique et désinhibée, encouragée par une belle-mère qui ose enfin se rebeller. Cette mise en avant de la libération des moeurs reste malheureusement assez superficielle à l'instar même du discours que tente de soulever le réalisateur illustrée par quelques scènes certes amusantes mais loin d'être hilarantes encore moins percutantes.
C'est avant tout le coté érotique auquel Baldanello semble s'être intéressé et profite au maximum des charmes de son héroïne qu'il déshabille le plus possible. Les inconditionnels
de la blonde Karin Well seront aux anges. Deux ans après sa prestation dans L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e i cornuti contenti l'actrice d'origine vénitienne de son véritable nom Wilma Truccolo allait être lancée nouvelle starlette érotique par Sergio Bergonzelli qui lui offre le premier rôle de La cognatina / Voluptés érotiques . Sa facilité à se mettre nue face à l'objectif séduit le réalisateur qui en fera son actrice fétiche même si Karin n'a jamais eu ni la candeur ni l'aisance encore moins la spontanéité d'une Gloria Guida qu'elle ne parviendra jamais à égaler. Cantonnée dans des rôles de lolita et autres filles légères dont les prestations frisèrent le plus souvent le hardcore, Karin est ici à
l'honneur et passe le plus clair de son temps en petite tenue ou à exhiber sa totale nudité sans retenue aucune ce qui fait oublier son jeu parfois gauche. Il faut avouer que Baldanello a le sens de l'esthétique et du visuel. C'est là un des gros atouts du film si ce n'est son principal qui bien souvent prend des airs de roman-photo pour jeunes filles en fleur. Le cadre de la propriété familiale est idyllique. L'immense demeure se dresse au milieu d'un véritable jardin botanique baigné de soleil dans lequel Baldanello filme ses deux jouvenceaux, profitant au maximum de ce fabuleux cadre naturel pour les mettre en valeur tout en leur faisant prendre la pose de manière tout à la fois coquine mais si innocente, l'ensemble
souligné par une jolie partition musicale synthétique très fleur bleue signée Amedeo Tommasi. Il faut bien avouer que nos deux tourtereaux ont la beauté lumineuse de ces couples de feuilleton-photo. D'un coté, la blondeur éclatante et les courbes nubiles de Karin, à la fois tendre et aguicheuse, de l'autre coté, le visage angélique et le regard bleu azur du jeune et filiforme Andrea Nova, tout deux irradient l'écran de leur insolente jeunesse. Quant à l'érotisme il sait se faire salace et c'est là encore à Karin qu'on doit les scènes les plus osées, seule devant son miroir, s'admirant nue ou se donnant du plaisir, langoureuse et
sensuelle, ou lors de ses ébats avec Fabrizio, passionnée et gourmande, dévorant le corps de son bel éphèbe à coups de langue voraces. premiers pas de la future doublure de la diva Raffaella Cara vers un cinéma où la limite entre le softcore et le hardcore devenait de plus en plus floue.
L'humour est léger comme une brise d'été, on sourit plus qu'on ne rit cette fois mais on retiendra cependant quelques scènes plutôt amusantes (la première nuit d'amour de nos deux amoureux au son d'une bande magnétique sur laquelle une voix chaude récite l'abécédaire du strip-tease, la musique qui aide décupler l'orgasme, les ébats sexuels sur le
toit près d'un mange-disques sous les vociférations de mécontentement des voisins...) alors que le final se veut quant à lui beaucoup plus sombre et tragique, notre fiancé éconduit, emporté par le désespoir, s'imaginant tuer sa dulcinée le jour de son mariage lors d'un songe morbide. Qu'on se rassure comme dans tout bonne romance, tout est bien qui finit bien même si la morale ne sera pas sauve. Sur les conseils d'une prostituée, Fabrizio ira retrouver Antonella qui l'accueillera à bras ouverts pour mieux l'enlacer et l'embrasser fougueusement. Pourquoi n'avoir qu'un frère quand on peut avoir les deux....
Petite comédie anodine à "la Guida" (le film est sorti la même année que Quell'età maliziosa) totalement inoffensive, Quella provincia maliziosa ne fera certes pas date dans les annales de la comédie friponne mais elle se laisse visionner avec un certain plaisir pour sa fraicheur, la beauté de ses décors joliment photographiés par Romano Scavolini, le corps de Karin Well qui compte de nombreux admirateurs et la présence du jeune Andrea Nova, véritable découverte du film, dont ce fut l'unique prestation à l'écran. Il sera bien difficile de ne pas succomber à son charme, véritable incarnation de la beauté adolescente au regard vert presque translucide dans lequel on ne cessera de plonger pour mieux s'y noyer lors des nombreux gros plans que Baldanello fait de son visage angélique.
Gageons que nombreux seront ceux qui feront de malicieux arrêts sur image afin de prolonger le fantasme qui atteindra la zone rouge lors d'un superbe gros plan dorsal sur son petit fessier velu. Aux cotés de Karin et Andrea, on retrouvera Gianluigi Chirizzi, le frère odieux de Fabrizio, qui fut justement l'amant perfide de Gloria Guida dans La ragazzina et Blue jeans, Daniele Vargas, le père, et la présence furtive de la pasolinienne Antinesca Nemour.
Voilà tout simplement un petit plaisir coupable qui ne mange pas de pain... qui ne fait donc pas grossir... on peut donc en user et en abuser sans danger ce qu'on ne pourra malheureusement pas dire des autres comédies du metteur en scène, Aïe toubib ne coupez pas! et L'ingenua que la présence de Ilona Staller ne parvient pas même à sauver de l'ennui.
Totalement inédit, Quella provincia maliziosa n'a plus été diffusé sur les chaines italiennes depuis les années 90 ce qui en fait donc une rareté comme on aime tant en dénicher.