La ragazzina
Autres titres: La lycéenne découvre l'amour
Réal: Mario Imperioli
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Sexy com
Durée: 90mn
Acteurs: Gloria Guida, Colette Descombes, Andres Resino, Gianluigi Chiruzzi, Lucia Catulo, Gianni Bortoletti, Piera Viale, Umberto Scaglione, Giancarlo Costa, Mariano Arnosti, Armando Vecchio...
Résumé: Monica vient d'avoir 16 ans. Son père est quasiment toujours absent, elle vit avec sa mère dont les meilleurs amis sont un couple à la dérive et un avocat qui se fait livrer des adolescentes à qui il fait l'amour. Monica ignore que son petit copain les recrute pour lui. Elle ignore également qu'elle est la suivante sur la liste...
Spécialiste de la comédie dramatique adolescente italienne, Mario Imperioli signa non seulement quelques unes des oeuvres les plus pointues du genre mais fut également à l'origine de la carrière de la somptueuse Gloria Guida qui apparaissait ici pour la première fois à l'écran du haut de ses dix-sept printemps.
Comme la majorité des comédies qu'elle tourna, La ragazzina sorti chez nous sous le titre La lycéenne découvre l'amour est un film avec Gloria, fait pour Gloria, mettant en scène Gloria. Et le moindre qu'on puisse dire c'est que Mario Imperioli a brillamment réussi tant elle crève l'écran de sa fraîcheur nubile et de son impétueuse innocence. Elle incarne parfaitement la jeune fille en fleur, pétulante, éclatante de vie, croquant à pleine dents ce que celle ci lui apporte sous le soleil d'été. Elle court et virevolte lors de somptueux ralentis sur la plage, sa longue chevelure blonde s'éparpille sur le sable, ses yeux candides bleu lagon pétillent de mille étoiles tandis que la caméra d'Imperoli explore de sa caméra son corps de jeune fille plus vraiment innocente mais pas tout à fait femme, glissant de façon coquine sous ses mini-jupes ultra courtes.
La ragazzina reprend une fois de plus le thème de la virginité et la perte de l'innocence dans une Italie en pleine révolution sexuelle. Si toutes les copines de Monica, interprétée par Gloria, profitent des joies de l'amour et du sexe au fil des opportunités qu'offre le lycée, la jeune fille préfère se réserver pour celui qu'elle aura choisi. Si Monica drague et allume, la gifle est de rigueur si le prétendant se fait trop pressant. Mais on lui pardonne en succombant à son sourire et à sa gentillesse naturelle. Monica n'a que seize ans et l'amour n'est encore pour elle qu'un jeu.
Comme bien souvent chez Imperioli, la légèreté du sujet cache des thèmes plus graves qu'il dissimule sous le couvert de la comédie. La ragazzina nous plonge dans l'univers d'une bourgeoisie décadente où les rapports familiaux sont précaires et les adolescents laissés pour compte: le père de Monica est absent, les meilleurs amis de ses parents est un couple à la dérive, l'époux indigne est un avocat qui pour satisfaire ses fantasmes pervers se fait livrer par un des soupirants de Monica de jeunes adolescentes dont il profite tandis que sa femme se donne sans honte à l'un de ses professeurs. Monica ignore encore qu'elle est la prochaine cible de l'avocat.
Comme pour Blue jeans, Imperioli traite à nouveau d'un sujet grave, la prostitution adolescente avec cette légèreté qu'on lui connaît. Sous ses airs de comédie inoffensive, La lycéenne découvre l'amour n'est pas exempt de cruauté. Le jour de ses seize ans, Monica sera humiliée publiquement lors de sa fête d'anniversaire et sera violée en fin de film. Mais toujours plein d'optimisme, ce viol la conduira pourtant vers sa vie de femme même si Monica n'en sort pas indemne. C'est pourtant avec autant de candeur qu'elle voguera vers de nouvelles aventures après que le destin ait puni son agresseur. L'innocence triomphe toujours de la perversion semble vouloir dire le réalisateur.
La ragazzina est une très belle réussite dont le dernier atout et pas des moindres est la bande musicale signée Nico Fidenzi, l'une des plus belles qu'il ait signé, véritable enchantement, ritournelle légère qui colle comme un gant à la beauté nubile de Gloria courant au ralenti sur la plage, le soleil se reflétant dans la blondeur de ses cheveux.