L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e i cornuti contenti
Autres titres:
Real: Enrico Bomba
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Décamérotique
Durée: 83mn
Acteurs: Joyce Geraldine Stewart, Karin Well, Marisa Traversi, Franca Gonella, Fiorella Masselli, Giuliana Giuliani, Luciano De Ambrosis, Giancarlo Badessi, Claudia Magli, Giorgio Favretto, Silvio Spaccesi, Nino Scardina, Pier Maria Rossi, Vinicio Sofia, Diego Della Valle...
Résumé: Madre Violante a eu quatre filles dont une, Florinda, née d'un viol, qu'elle a abandonné très jeune dans un couvent car elle était noire. Là voilà venue de Rome pour leur rendre visite et retrouver Florinda. Elle s'arrête en chemin chez son amie Donna Antonia et profite de l'occasion pour lui narrer quatre récits concernant la vie de débauche que mènent ses filles...
Sorti au début de l'année 1972, L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e i cornuti contenti fait directement suite au film de Silvio Amadio distribué quatre mois plus tôt en Italie, E si salvo solo L'Aretino Pietro con una mano avanti e l'altra dietro. Comme dans ce dernier, on y retrouve en chair et en os le personnage du célèbre romancier à la
différence près que cette fois il ne se contente plus de narrer les récits mais il en est également un des acteurs. Comme toute décamérotique qui se respecte, ce premier opus signé Enrico Bomba, auteur d'un autre film du genre Le mille e una notte e un'altra ancora et scénariste de l'opus de Amadio, chaque segment est relié par un fil conducteur. C'est ici Madre Violante qui venue de Rome rend visite à son amie Donna Antonia. Elle en profite pour lui parler de la conduite scandaleuse de ses quatre filles, Vanna, Lorenza, Armida et Florinda,
une fille de couleur. Elle confie à Antonia un secret qu'elle a jusqu'à présent toujours gardé pour elle. Lorsqu'elle était jeune, elle fut engrossée par un sarrasin et donna naissance à une métisse. Honteuse, elle l'abandonna alors dans un couvent. Vingt ans plus tard Violante tente de la retrouver ignorant qu'elle s'est faite nonne. Elle confie également à Donna Antonia que Vanna s'est donnée au jeune ermite du village qui prétendait être possédé par le Diable pour excuser sa conduite, Lorenza a quant à elle couché avec le maitre de diction de son benêt de fils tandis que Armida feint des crises de somnambulisme pour cocufier le plus
possible son malheureux mari. De son coté, Florinda s'est enfuie du couvent pour échapper aux avances d'un cardinal lubrique. Elle rencontre alors Pietro L'Aretino et sa bande de joyeux dépravés auxquels elle se joint.
Cette première décamérotique de Bomba qui reprend les personnages principaux de E si salvo solo L'Aretino... est malheureusement assez décevante et fait définitivement des plus faibles du genre. Les trois premiers récits s'ils respectent les règles du genre dans leur narration sont beaucoup trop insipides pour retenir l'attention. Mollement mis en scène, sans
aucune originalité, ils se contentent de reprendre sans grande imagination les éléments inhérents à la décamérotique et garantissent le rythme nécessaire aux films à épisodes. Malgré cela, la sauce ne prend pas et l'ennui gagne lentement le spectateur.
Jamais très drôle, jamais très érotique, L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e i cornuti contenti ne se rattrape guère dans sa seconde partie qui tourne autour de Florinda, la mulâtre, puisqu'on tombe maintenant dans la farce franchement ridicule agrémentée d'accélérés façon Benny Hill. Bomba tente d'y analyser bien maladroitement les
mésaventures de la pauvre fille, Florinda ou les tristes infortunes de la vertu, qui se veulent le corps même du film. Malheureusement il fait avouer que c'est là un bel échec. Privé de rythme, sans aucun intérêt particulier le film de Enrico Bomba n'est qu'un amas de scènes de récupération, d'idées prises ça et là qu'on a mélangé tant bien que mal tout en y insérant des images empruntées à d'autres films notamment lors du viol de Madre Violante par un pirate noir. Les plus curieux tenteront de reconnaitre à quel film de pirates appartiennent ces inserts, cela leur fera passer le temps! Voilà bien la preuve que L'Aretino e i suoi ragionamenti... est bel et bien un film au rabais. Une décamérotique agrémentée de stock-
shots, cela était jusque là inédit!
On ne pourra pas même se rattraper sur l'érotisme puisque cet Aretino est quasiment dépourvu de scènes de nu voire de nudité tout court, un comble pour un film de ce genre. Quant au comique, difficile cette fois d'esquisser le moindre petit sourire. On soupire plus qu'on ne rit. Reste comme raison de visionner cette décamérotique d'une foudroyante pauvreté la présence au générique de Franca Gonella et, petite curiosité, de Karin Well,
créditée ici sous son véritable nom, Wilma Truccolo. C'était la première apparition à l'écran de la future sexy starlette, encore brune et plutôt gauche, quelques années avant qu'elle n'explose comme doublure officielle de Raffella Cara. Les admirateurs de Vénus noire se rabattront sur l'éphémère et malheureusement bien ingrate Joyce Geraldine Stewart dont on pourra cependant découvrir le derrière sous toutes les coutures qui succède malheureusement à Carla Brait. Quant à nous, messieurs, nous aurons la joie de retrouver le christique Pier Maria Rossi, l'ermite, lui aussi à ses tout débuts. Voilà une jolie mais bien maigre consolation dans cet océan de pauvreté et d'ennui.