L'insegnante balla con tutta la classe
Autres titres: La championne du collège / Flotte Teens und Sex Nacht Noter
Real: Giuliano Carnimeo
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 86mn
Acteurs: Nadia Cassini, Lino Banfi, Alvaro Vitali, Paola Morra, Stefano Amato, Maurizio Interlandi, Francesca Romana Coluzzi, Mario Carotenuto, Renzo Montagnani, Mimmo Bua, Adriana Facchetti, Nicola Martucci, Teresa Rossi Passante, Maria Tedeschi, Adriana Bruno...
Résumé: Claudia, une très belle professeur de danse arrive au lycée pour révolutionner les règles de l'établissement. Si les autres enseignants et le directeur n'admettent guère ses pratiques venues d'Amérique, les élèves sont ravis. Si les filles s'en donnent à coeur joie durant les cours de danse les garçons sont quant à eux jaloux. Ils envoient donc leur tyrannique professeur de sport à l'hôpital pour avoir droit à leur tour aux cours de Claudia. Le directeur voit là une belle occasion de pouvoir payer ses dettes de jeu. Il demande à Claudia d'organiser un concours de danse disco...
Giuliano Carnimeo fait partie de ces réalisateurs qui durant toute leur carrière ont su sauter allégrement d'un genre à l'autre avec certes plus ou moins de bonheur en réalisant des oeuvres toujours digne d'intérêt. Après le western, le giallo et avant le cinéma d'horreur c'est à la sexy comédie que s'essaie Carnimeo avec L'insegnante balla con tutta la classe connu en France sous le titre La championne du collège. Sorti en pleine fièvre du samedi soir La championne du collège tente l'amalgame du film disco et de la comédie scolastique légère rendu fameux avec la fameuse série des Prof et des Lycéennes. Force est de constater que le mélange des deux s'il est assez inégal fonctionne cependant plutôt bien.
Comme dans la plupart de ce type de cinéma l'intrigue est des plus simples et prétexte essentiellement à une avalanche de gags et de situations farfelues toutes plus folles les unes que les autres. Claudia, jeune et superbe professeur de danse, va bouleverser les règles d'un lycée en tentant de mettre en place de nouvelles techniques d'enseignement venues d'Amérique. Si les filles sont ravies d'avoir des cours de danse, les garçons, jaloux, sous le charme de la belle professeur, envoient leur tyrannique prof de sport à l'hôpital pour pouvoir à leur tour profiter de ses leçons. Alors qu'un lycéen timide tombe amoureux de Claudia, le directeur de l'établissement souhaiterait que Claudia gagne un concours de danse disco afin de pouvoir régler les dettes qu'il a accumulé au tiercé.
Si La championne du collège n'est pas un chef d'oeuvre de la sexy comédie à l'italienne, le film de Carnimeo est une très honnête galéjade dont tout l'intérêt provient du trio Lino Banfi, Renzo Montagnani et Mario Carotenuto, les rois de la pitrerie transalpine qui cette fois, de façon collégiale, livre une interprétation des plus croustillantes. Si les gags ne sont guère plus originaux que dans n'importe qu'elle autre sexy comédie de cette époque, ils sont toutefois tous très bien amenés et souvent fort drôles arrosés de quelques jeux de mots (du moins dans sa version originale) qui pimentent encore un peu plus l'aspect cocasse de certaines situations. On retiendra surtout la longue séquence de massages durant laquelle Lino Banfi travesti en plantureuse masseuse doit bien malencontreusement pour lui s'occuper du fessier puis du sexe de Renzo Montagnani tombé sous son charme. Les inconditionnels de Alvaro Vitali retrouveront leur idole dans la peau du concierge dont on adore écraser les pieds. Egal à lui même Vitali nous délivre là encore toute sa panoplie de grimaces habituelles mais sans exagération aucune cette fois. Plus sage, plus contrôlé, il en est que plus agréable.
Cependant, le principal intérêt de La championne du collège est d'être une des très rares tentatives d'intégrer à la comédie italienne les bases du film de teenager américain d'alors en reprenant le cadre d'un lycée très américanisé et ses salles de sports tout en s'alignant sur le principe même du disco movie alors très en vogue depuis le succès mondial de La fièvre du samedi soir. Le résultat aussi intéressant soit il est cependant trop inégal pour vraiment séduire. Les scènes de danse au lycée menées par notre fort jolie professeur ne sont guère transcendantes, assez vite lassantes tandis que les séquences de concours en discothèque n'ont rien de spectaculaires. Les participants, piètres danseurs, tentent d'imiter tant bien que mal Travolta mais platement filmés, ces plans témoignent d'une part de la maladresse du réalisateur dans ce domaine bien précis d'autre part de la pauvreté des moyens, par extension des limites du film lui même. L'intrusion d'une certaine américanisation dans la culture italienne profonde n'en était pas à son coup d'essai. L'amateur se souviendra notamment de Virilità dePaolo Cavara avec Agostina Belli et Marc Porel, une comédie aigre-douce à la fois drôle et émouvante.
En tête d'affiche, on retrouvera cette fois Nadia Cassini. Si elle n'a jamais vraiment réussi à égaler ses consoeurs Edwige Fenech et Gloria Guida dans ce type de rôle, Nadia, également responsable de la partition musicale du film, n'en est pas moins désirable même si elle ne se déshabille que bien peu à la grande tristesse de ses admirateurs. Ce rôle revient avant tout à Paola Morra découverte dans Intérieur d'un couvent de Walerian Borowczyk. Fort malheureusement son histoire d'amour avec le jeune et divin ténébreux Maurizio Interlandi s'effiloche en cours de film pour finalement voir les deux personnages s'estomper sans raison comme oubliés des scénaristes.
On reverra l'éblouissant Maurizio dans l'ensoleillé Senza buccia dans le plus simple appareil cette fois, magnifique occasion d'admirer non seulement son corps d'éphèbe parfait mais également l'objet de tous les désirs. On appréciera la présence de la toujours colossale Francesca Romana Coluzzi à la tête d'une équipe de sportifs russes franchement ridicules.
Sans être extraordinaire encore moins un must du genre, La championne du collège est néanmoins un divertissement plutôt agréable qui se laisse voir sans déplaisir ne serait ce que pour la très bonne performance du trio Banfi, Carotenuto et Montagnani.