Una tomba aperta, una bara vuota
Autres titres: La casa de las muertes vivientes / Il cadavere di Helen non me dava pace
Real: Alfonso Balcazar Granda
Année: 1972
Origine: Italie / Espagne
Genre: Giallo
Durée: 87mn
Acteurs: José Antonio Amor, Gioia Desideri, Osvaldo Genazzani, Carlo Gentili, Teresa Gimpera, Daniela Giordano, Alicia Tomás, Nuria Torray...
Résumé: Helen, l'épouse de Oliver, est morte en tombant du haut d'un escalier. Totalement ivre,cette nuit là, Oliver est persuadé qu'il l'a poussé. Rongé par la culpabilité, il s'est vite remarié à une jeune fille, Ruth, qu'il amène vivre au manoir familial. Elle va devoir cohabiter avec Sara, la belle-mère de Oliver, une femme odieuse et frustrée qui est éperdument amoureuse de Oliver, sa soeur Jenny qui ne lui cache pas son mépris et la jeune domestique Clara. Tout au manoir rappelle à Ruth la fantomatique présence de Helen. Mal à l'aise, elle accepte tout de même de rester par amour pour Oliver que Sara ne cesse de poursuivre de ses assiduités.Des faits étranges commencent à se produire jusqu'à ce qu'un assassin décime peu à peu l'entourage de Oliver...
Una tomba aperta, una bara vuota dont on doit le scénario à José Ramon Larraz fait partie de ces nombreuses coproductions italo-hispaniques qui virent le jour au début des années 70 qui tentaient de voguer sur la vague de succès remporté alors par le giallo. Force est de reconnaitre que bien peu surent égaler l'Italie en ce domaine. Le film de Alfonso Balcazar Granda caché sous l'acronyme Al Balcran ne fait pas exception à la règle, loin de là.
Situé dans en Angleterre de pacotille, Una tomba aperta una bara vuota tente de recréer une ambiance typiquement britannique digne des grands thrillers tendance gothique dont Rebecca tout en lorgnant furieusement vers les oeuvres de Emilio Miraglia, plus précisément La notte che Evelyn usci dalla tomba. La jeune épouse de Oliver est morte dans des circonstances restées énigmatiques. Trop ivre pour se souvenir de ce qui s'est réellement passé cette nuit là, il doit se contenter des affirmations de sa belle-mère. Il aurait poussé involontairement Helen du haut des escaliers après qu'il ait découvert qu'elle entretenait une relation saphique avec la domestique. Rongé par la culpabilité, il épouse en seconde noces la jeune Ruth et l'amène vivre au vaste manoir familial. Elle va devoir affronter Sara, la belle-mère frustrée éperdument amoureuse de son beau-fils, sa soeur Jenny, passionnée d'entomologie, froide et distante et l'énigmatique domestique Clara. Tout au manoir rappelle la présence de la défunte. Ruth doit vivre avec cette présence jusqu'au jour où l'entourage de Oliver est décimé par un tueur ganté de noir.
L'intrigue maintes fois vue n'est guère originale mais le plus déroutant ici est la platitude de la mise en scène. Si les principaux éléments du thriller gothique sont bel et bien réunis Balcazar est incapable bien malheureusement de créer la moindre atmosphère tant et si bien que son film tourne dans le vide. Aurait il crée le giallo catatonique? Le doute s'insinue très vite dans l'esprit du spectateur qui vainement attend qu'il se passe quelque chose. Durant les 60 première minutes Balcazar accumule de longues scènes où les personnages se dévisagent, se toisent, s'évitent, se lancent des regards accusateurs remplis de haine ou de frustration lorsque la belle-mère n'épie pas les ébats du jeune couple par un système installé sur le mur de sa chambre tout en se donnant du plaisir. Morbide certes mais on ne crée pas une ambiance par cet unique procédé à moins d'en avoir les réelles capacités ce qui n'est pas réellement le cas de Balcazar. Ses tentatives tombent vite à plat et engendrent plus l'indifférence qu'un sentiment de malaise d'autant plus que le dernier des idiots aura dés les premières minutes deviné le pourquoi du comment et par conséquent l'identité de l'assassin et la reconstitution de la mort de Helen.
C'est lors dés 15 dernières minutes que le réalisateur se souvient soudainement qu'il est censé tourner un giallo horrifique. Il tue alors à la chaine tous les protagonistes dont il se débarrasse en cinq minutes tapantes d'une manière particulièrement stupide. On appréciera les meurtres plutôt sanglants tous perpétrés au couteau mais une telle précipitation faisant fi de tout bon sens finit de saborder un projet déjà bien mal mené. Les ultimes minutes et les confessions du meurtrier ne surprendront personne, elles ne feront que confirmer d'une part l'indigence de l'intrigue d'autre part ce qu'on avait tous soupçonné. Dépourvu de toute tension narrative, Una tomba aperta una bara vuota n'a guère de raison d'exister si ce n'est pour la relative beauté des décors du manoir, inquiétant, son joli thème musical, son soupçon
d'érotisme et ses quelques effets sanglants mais cela ne suffit pas à élever le niveau d'un film rongé par l'ennui. L'interprétation est à l'avenant. Le fort velu bellâtre Jose Antonio Amor hormis lancer des regards apeurés vers son passé semble réciter sous sédatif, Nuria Toray est une odieuse belle-mère voyeur et frustrée rongée par un amour impossible dont la principale fonction est de dévisager avec envie ou violence le pauvre Oliver tandis que la candide Daniela Giordano, mal employée ici, est la fragile épouse, plus belle que bonne actrice car mal dirigée.
Soulignons que la version espagnole, régime franquiste oblige, fut autrefois expurgée des plans de nudité et des effets sanglants soit quelques dizaines de minutes. La version italienne est quant à elle intégrale.