L'adolescente
Autres titres: La gioventù è bella / Sweet teen
Real: Alfonso Brescia
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 93mn
Acteurs: Tuccio Musumeci, Daniela Giordano, Sonia Viviani, Maria Bosco, Gaetano Balestrieri, Aldo Cecconi, Marcello Martana, Giacomo Furia, Adriano Cornelli, Raffaele Sparanero, Franca Scagnetti, Nello Pazzafini, Malisa Longo, Dagmar Lassander, Aldo Giuffrè, Roberto Giraudo...
Résumé: Vito vient de quitter l'Italie du nord pour la Sicile. Il fait très vite connaissance de la jeune pharmacienne, Grazia, dont il tombe fou amoureux. Il se marie avec mais il ignore que celle ci doit rester vierge si elle veut hériter de la colossale fortune de son père. Au décès de ce dernier, il se retrouve à la tête d'un empire financier mais il ne peut en profiter. Comble de malchance, Grazia se refuse à lui. C'est alors qu'arrive Serenella, la jeune nièce de Grazia. Vito n'a plus d'yeux que pour l'adolescente. Serenella va alors l'aguicher, machiavélique, afin que Grazia divorce. L'arrivée de la maitresse de Vito va arranger les plans diaboliques de l'adolescente...
Alors qu'en ce milieu d'années 70 la sexy comédie italienne est à l'apogée de son succès certains réalisateurs vont en profiter pour y inclure des thèmes beaucoup moins légers que d'accoutumée, plus sulfureux en brisant certains tabous par le biais de la comédie érotique. En ces années bénies où l'Italie ne reculait devant rien, la sexualité adolescente et ses diverses perversions font alors recette. Inceste, relations interdites qui parfois frisent la pédophilie sont ainsi bien souvent au coeur de bon nombre de scénarii tandis qu'apparait toute une vague de lolita dont Eleonora Fani, Gloria Guida, Lara Wendel ou encore Eleonora Giorgi font partie.
Alfonso Brescia, sympathique et besogneux réalisateur touche-à tout, se mit à son tour au genre dés 1975 en réalisant trois sexy comédies dont L'adolescente qui comme son titre l'indique appartient à ce courant bien spécifique de ce cinéma coquin.
Si L'adolescente parfois retitré La gioventù è bella ne dépasse jamais les limites de la bienséance et s'apparente beaucoup à la sexy comédie traditionnelle, son principal défaut reste l'inégalité de son scénario et de sa mise en scène. Brescia alterne en effet de très bons moments avec d'autres beaucoup plus faibles tout en donnant l'impression de ne pas réellement savoir quelle direction réellement prendre avant tout simplement sombrer dans son ultime quart d'heure dans la farce grossière à la limite du vaudeville.
Cette constante inégalité donne au film un aspect assez curieux. Les trente premières minutes sont plutôt originales. On fait la connaissance du pauvre Vito qui après avoir quitté le nord de l'Italie pour la Sicile tombe éperdument de Grazia, la jolie pharmacienne d'une petite ville. Fille d'un des hommes les plus riches du pays, elle doit cependant rester vierge pour hériter de la fortune de son père. Une fois mariés, le mariage ne peut donc être consommé au grand dam de Vito qui part se consoler dans les bras de sa secrétaire venue le rejoindre quelque temps. Vito se retrouve en outre à la tête d'un empire financier dont il ne peut bénéficier. C'est alors qu'apparait Serenella, la splendide nièce de Grazia venue s'installer chez elle. L'adolescente peu farouche va faire perdre la tête à cet oncle peu désiré mais surtout tenter de le mener à sa propre perte en l'aguichant de plus en plus ouvertement afin qu'il divorce.
Par la suite, on va franchement tendre vers la sexy comédie conventionnelle avec sa suite de gags et de situations convenues, son lot de grimaces et de déconvenues puis l'arrivée de la secrétaire jusqu'au final explosif qui tire sérieusement cette fois vers le théâtre de boulevard. Surnagent surtout ici les stratégies perverses de l'adolescente, diaboliquement angélique, même si on est loin, très loin de la noirceur d'oeuvres plus amères telles que par exemple Peccati di gioventu ou certaines oeuvres de Mario Imperoli ou Salvatore Samperi.
L'attrait principal de L'adolescente est d'une part l'abondance de séquences érotiques légères et bien entendu la présence de la fameuse adolescente du titre. La sensuelle Daniela Giordano dans le rôle de Grazia se dévêt à tout va au gré d'une multitude de scènes érotiques exhibant un superbe corps qui devrait en faire chavirer plus d'un mais c'est bien évidemment la prestation de la jeune Sonia Viviani qu'on ne manquera pas de remarquer dans la peau de Serenella, la machiavélique petite nièce. Après quelques furtives apparitions dans Lucia et les gouapes, Obsessions charnelles et Bacchanales infernales , il s'agissait
là du premier grand rôle de Sonia, alors tout juste 17 ans, qui allait le temps de quelques films, rejoindre la file des lolita transalpines. Si Brescia ne loupe aucune occasion de filmer ses petites culottes et ses courbes un peu trop opulentes, il faut reconnaitre que Sonia a déjà tout d'une véritable femme ce qui brise un peu le propos du film. On est là encore loin du charme équivoque et troublant, de la perversité d'une Eleonora Fani ou de Gloria Guida.
A leurs cotés, Malisa Longo dont les admirateurs regretteront certainement la rapidité de l'apparition et la flamboyante Dagmar Lassander complètent une jolie distribution féminine. Le filiforme Tuccio Musumeci, un futur habitué du genre, interprète le malheureux Vito, véritable diable dans un bénitier, tandis qu'on appréciera son tumultueux tête à tête en slip avec un Aldo Giuffré nu mais toujours aussi sympathique lors du final ébouriffé. A noter la présence de Franca Scagnetti, la mégère gironde, épouse de Giuffré, qui le temps de quelques séquences marque de son visage sévère cette gentille pellicule. Vouée aux rôles de personnages secondaires souvent antipathiques, le novice se souviendra surtout de Franca dans le rôle de la diabolique cuisinière de Suspiria.
Comédie plutôt anodine, L'adolescente qui se rapproche beaucoup de La figliastra, outre son érotisme bon enfant, reste surtout comme bon nombre d'autres films du même acabit le témoignage d'une époque aujourd'hui bien révolue où le cinéma italien ne se donnait aucune limite, se permettait de nombreuses audaces qui aujourd'hui seraient totalement impensables. Pour ces deux bonnes et simples raisons, le film de Brescia mérite l'attention de l'amateur. Le réalisateur récidivera l'année suivante avec Amori letti e tradimenti toujours avec Sonia Viviani.