Eva nera
Autres titres: Voluptueuse Laura / Emmanuelle à Hong Kong / Erotic Eva / Eva Negra / Black cobra
Réal: Joe D'Amato
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 90mn
Acteurs: Laura Gemser, Gabriele Tinti, Jack Palance, Michele Starck, Dirce Funari, Ely Galleani, Zigi Zanger...
Résumé: Eva est une strip-teaseuse dont les charmes envoûtent Jules, le frère d'un milliardaire reclus collectionneur de serpents venimeux. Ce dernier l'invite chez lui à la demande de Jules afin de la séduire mais Eva lui préfère les amours saphiques. Jaloux, Jules va alors se débarrasser des amantes de Eva avant que cette dernière ne se venge de la plus cruelle des manières...
Après Black Emanuelle en Amérique et Black Emanuelle en Asie, Joe D'Amato retrouve les charmes de Hong Kong pour cette troisième aventure dont Laura Gemser est l'héroïne, à l'exception de Black Emanuelle en Afrique réalisé par Bitto Albertini, non pas en tant que Emanuelle cette fois mais Eva, danseuse nue hypnotisant les serpents pour mieux hypnotiser son public et par la même le spectateur.
Tourné à la suite de Black Emanuelle en Asie, un des plus oubliables opus de la série, Eva nera nous offre un travelogue ayant pour cadre Hong Kong, ville qui ne semble guère inspiré D'Amato puisqu'on y retrouve les mêmes défauts que ceux de Black emanuelle en Asie dont ce scénario étriqué prétexte à voir Laura Gemser danser avec des serpents et se déshabiller.
Laura / Eva est ici une strip-teaseuse dont les charmes envoûtent Jules, le frère d'un milliardaire reclus collectionneur de serpents venimeux. Ce dernier l'invite chez lui à la demande de Jules afin de la séduire mais Eva lui préfère les amours saphiques. Fou de jalousie, Jules va alors se débarrasser des amantes de Eva avant que cette dernière ne se venge de la plus cruelle des façons.
Voilà une histoire classique pour un film tout aussi classique et plutôt ennuyant. Il ne se passe quasiment rien hormis les incessants strip-tease de Eva dansant dans de petits clubs entre deux séances de douche, de massages asiatiques et d'ébats saphiques dans de luxueux hôtels ou appartements.
Pourtant Eva nera n'indifférera pas totalement le spectateur à l'instar de toutes ces érotico-coquineries où la Divine étale ses charmes puisqu'une fois de plus il se laissera envoûter par la beauté de Laura se mouvant au son d'une sirupeuse partition musicale signée Piero Umiliani dans ces décors exotiques où se glissent d'autres héros: Les serpents. Ils font en effet partie intégrante de cette histoire de passion vénéneuse. Mambas, crotales apportent un charme empoisonné à cette bande érotique. Ce sont ici des instruments de séduction mais aussi de mort puisque c'est par eux que Jules élimine ses rivales qui entravent sa route vers Eva. Instruments de vengeance puisque c'est par eux que Jules périra de la plus abominable façon qui soit. Après l'avoir ligoté et défroqué, Eva lui introduira un serpent dans l'anus afin que celui ci ronge le Mal qui est en lui. Elle sera à son tour mordue par un mamba vert, hypnotisée par l'attrait du reptile avec qui elle a voulu danser, communiant ainsi avec Dieu. Lors de ces séquences trop rares on reconnaît toute la perversion des oeuvres italiennes et notamment celles de D'Amato.
Eva nera est également intéressant sur un point: il s'agit d'un des rares films où Laura Gemser meurt, victime ici de sa passion.
Une autre curiosité est la présence de Jack Palance incarnant un milliardaire reclus du monde qui vit entouré de ses serpents mortels qu'il garde en terrarium. Malheureusement, pas assez étoffé, trop survolé, ce rôle perd une bonne partie de son aura trouble et de sa force.
On regrettera que D'Amato n'ait pas su insuffler à son histoire ce venin indispensable à ce type de scénario, ce coté hypnotisant propre à ce récit de serpents. On regrettera aussi qu'il n'ait pas su profiter une fois de plus des magnifiques décors de Hong Kong qu'il délaisse comme il les avait délaissé pour Black Emanuelle en Asie. Hormis quelques plans de la ville, on se borne à quelques rues tristes ou d'îles bien peu féeriques. On a tout de même droit aux charmes de rites locaux si cher au cinéma d'exploitation d'alors notamment ces massacres de serpents dépecés vivants puis tronçonnés et cuits en poêlée pour mieux être dégustés par Laura.
Outre Jack Palance et Laura Gemser, on retrouvera l'incontournable Gabriele Tinti dans la peau de Jules entouré de Ely Galleani, Dirce Funari et la blonde tchèque aux yeux bleu acier Michele Starck, découverte dans Salon Kitty, l'héroïne libérée de Laure où elle envoûtait Annie Belle et Emmanuelle Arsan.