Emanuelle nera: orient reportage
Autres titres: La possédée du vice / Black Emanuelle en orient / Black Emanuelle en Asie / Black Emanuelle goes to East / Emanuelle in Bangkok
Real: Joe D'Amato
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 88mn
Acteurs: Laura Gemser, Gabriele Tinti, Ivan Rassimov, Venantino Venantini, Chris Avram, Ely Galleani, Giacomo Rossi-Stuart, Fausto Di Bella, Koike Mahoco, Attilio Duse, Gaby Bourgois...
Résumé: Emanuelle, la célèbre journaliste-reporter, part pour Bangkok afin de faire une série de clichés de son roi. Afin de l'approcher, elle se rapproche de son cousin qui va lui faire découvrir à elle et ses amis les mille et un plaisirs touristiques mais surtout sexuels qu'offre la Thaïlande. Emanuelle va y goûter avec joie avant de s'envoler pour le Maroc pour quelques fouilles archéologiques. D'autres délices l'y attendent notamment une relation saphique avec une jeune européenne...
Black Emanuelle en Orient connu sous de multiples titres chez nous dont La possédée du vice est la première des aventures de Black Emanuelle, la célèbre journaliste-reporter imaginée un an auparavant par Bitto Albertini pour Emanuelle nera / Black Emanuelle en Afrique, que réalisa Joe D'Amato.
Tourné en Thailande en 1976, on y retrouve donc celle qui à jamais incarnera ce personnage aujourd'hui légendaire, la somptueuse Laura Gemser, même si malheureusement Emanuelle nera: Orient reportage s'avère vite être un des opus les plus anodins de la série.
Joe D'Amato nous livre cette fois un film au scénario particulièrement faible dont le principal objectif semble être de nous offrir une gentille visite touristique guidée de la Thaïlande à travers les tentatives d'approche de la jeune femme afin d'en photographier le roi tandis que le cousin du souverain va lui faire découvrir à elle et ses hôtes la beauté du pays mais surtout les plaisirs du sexe asiatique auxquels Emanuelle et ses amis sauront goûter en y mêlant leur propre savoir-faire.
Black Emanuelle en Orient est un joli travelogue certes mais qui s'étire en longueur et finit par assez vite ennuyer faute d'un scénario inspiré et construit. On se rattrapera donc sur la beauté de l'Orient et de cette magie qui lui est propre. D'Amato nous offre très beau voyage à travers Bangkok digne d'une brochure touristique et quelques escapades aux senteurs exotiques qu'une excellente photographie rend particulièrement agréables. Il nous balade de somptueux temples en rivières pour finir au Maroc où le périple de Emanuelle s'arrêtera sur un terrain de fouilles archéologiques.
L'érotisme est ici assez peu transcendant. Emanuelle nera: Orient reportage reste un des plus soft de la série. Entre de longues séances de massages, Thailandais oblige, des scènes de douche, de strip-tease et de danse, D'amato se permet juste quelques séquences audacieuses telle cette étonnante scène de viol collectif à laquelle Emanuelle semble prendre plaisir puisqu'elle remerciera ses violeurs (tandis que le spectateur remerciera D'Amato de nous offrir de tels plaisirs ludiques), une orgie sous drogue sans oublier la célèbre séquence des balles de ping-pong.
Il tente également un zeste d'humour lorsqu'il alterne les ébats d'Emanuelle avec le va-et-vient des pistons d'un navire qui rappelle la séquence de la pompe à essence de Black Emanuelle en Afrique. Mode oblige, on retrouvera les indispensables mises à mort d'animaux, ici un combat de coqs et la lutte acharnée entre une mangouste et un cobra.
En fait Emanuelle nera: Orient reportage n'est qu'un simple et peu inspiré démarquage de Black Emanuelle en Afrique, seul le paysage change. On y trouvera de nombreux parallèles dont la reprise de certaines scènes et la relation qu'entretient Emanuelle avec Debra Berger, variation saphique de celle qu'elle entretenait avec Angelo Infanti dans le film de Albertini.
Malheureusement le film de D'Amato n'a pas le charme de son prédécesseur encore moins son insouciance, cette joie de vivre qu'il l'animait. Il est regrettable que Joe D'Amato n'est pas su profiter des possibilités que lui offrait Bangkok pour livrer une oeuvre digne de sa magnifique et si libertine héroïne.
Restent au crédit du film quelques jolies scènes mais surtout la présence irradiante de Laura Gemser qui sauve de l'ennui le film par sa beauté. On soulignera également la toujours très belle partition musicale aux sonorités assez disco entrecoupée de jolies mélodies sirupeuses cette fois signée toujours et encore Nico Fidenco.
Aux cotés de Laura, on retrouvera hormis Gabriele Tinti avec qui elle a de très jolies scènes d'amour, Ely Galleani qui traverse le film trop rapidement et Debra Berger, toutes deux offertes aux plaisirs saphiques, Ivan Rassimov dans la peau du prince, Chris Avram, Venantino Venantini et Giacomo Rossi-Stuart.
Si on a connu Joe D'Amato plus inspiré, Emanuelle nera: Orient reportage malgré son rythme lent et son manque d'imagination reste un joli plaisir coupable que l'amateur appréciera à sa juste valeur... à travers Laura d'une part et d'autre part à travers ce vent d'exotisme ici trop léger qui souffle de manière générale sur ce type d'oeuvre.
D'Amato enchaînera la même année avec le célèbre Black Emanuelle en Amérique durant lequel Laura se fiancera et épousera Gabriele Tinti, l'unique homme de sa vie, rencontré sur le tournage de Emanuelle nera.
Il est important de noter qu'il ne faut pas confondre Emanuelle nera: orient reportage avec le film de Piero Vivarelli, Il dio serpente, également retitré lors de sa sortie en salles en France La possédée du vice.