Lucia Ramirez: l'apathie des îles
Voici une de ces étoiles filantes, ces starlettes d'un jour qui firent un petit tour et disparurent presque aussitôt, poussières d'étoiles qu'elles furent, laissant leur trace dans une petite poignée d'oeuvrettes qui aujourd'hui font le délice des bissophiles. Lucia Ramirez fait partie de ces starlettes d'un jour, d'une heure, belle égérie de Joe D'Amato qu'elle fut, apparaissant dans une partie des films exotico-érotiques qu'il tourna au début des années 80.
C'est lors des casting qu'effectuèrent les responsables chargés de trouver de jeunes actrices dominicaines pour les futurs films érotico-exotiques de D'Amato que la jeune Lucia Ramirez fuit repérée. Ses origines sont aujourd'hui encore assez floues puisque Lucia dont le véritable prénom serait selon Mark Shannon Lorenza aurait été contactée dit on dans l'agence de modèles dont elle faisait alors partie. Luigi Cozzi a de son coté une autre version puisque selon lui Lucia dans ses souvenirs n'était qu'une pauvre jeune fille locale qui errait ça et là afin de trouver un travail. Quoiqu'il en soit, Lucia fait partie des élues et c'est en 1980 que cette cette jeune haïtienne alors âgée d'une petite vingtaine d'années fit ses débuts devant la caméra dans Paradisio blu dans le rôle d'Ines aux cotés de Dan Monahan et Anna Bergman.
Lucia y est déjà cette beauté d'ébène dont les charmes et sa facilité à se mettre nue à de bien coquines fins enchantent et séduisent d'emblée. Elle va enchaîner cette même année avec trois autres polissoneries de D'Amato. C'est tout d'abord Sesso nero avec le pornophile Mark Shannon alias Manlio Cersosimo et Annj Goren, deuxième égérie du réalisateur, qui deviendront ses fidèles partenaires par la suite. Mark shannon a d'elle un souvenir amusé. Lucia était folle amoureuse de lui et voulait l'épouser. Il ne le quittait pas et cherchait toujours à dormir avec lui. Un vraie tragédie plaisante l'acteur!
Suivra Orgasmo nero aux cotés de Susan Scott alors en pleine déchéance professionnelle avec qui elle partage de torrides scènes d'amour, sa lascivité et son apathie tranchant avec le jeu enflammé de Susan. On retrouve quelque peu la même trame que pour Sesso nero dont D'Amato reprend une scène afin de l'inclure dans ce nouveau métrage. Il s'agit d'une scène de rêve où Lucia se revoit sur une plage entrain de faire une fellation à Mark Shannon, absent du film.Cette troisième polissonnerie exotique sera suivie par un Rape and revenge tout aussi exotique, Hard sensations, où Lucia est à la tête d'une équipe de sportives prises en otages dans une villa au bord de la plage. Lucia y retrouve certes Mark Shannon et Annj Goren mais inaugure deux nouveaux partenaires en la personne de l'incontournable Dirce Funari et George Eastman. Lucia y a cette fois des scènes hardcore aussi bien saphiques que hétérosexuelles parfois torrides. Ce sera également le cas dans son film suivant toujours signé D'Amato, le célèbre Notti erotiche dei morti viventi / La nuit fantastique des morts-vivants dans sa version intégrale. Elle enchaine avec le soporifique Porno Holocaust avec toujours la même distribution, s'en donnant toujours à coeur joie dans les séquences hard, gourmande et insatiable.
Porno Holocaust sera son dernier vrai film puisque si l'observateur la repérera furtivement dans Horrible, c'est par le biais d'un écran de télévision où passe un de ses films.
En 1983, elle est au crédit de Déchainement pervers de manuela mais là encore il s'agit d'un montage de séquences prises dans divers films du réalisateur dont Sesso nero entre autres, un puzzle qui au bout du compte forme ce film.
Contrairement à ses consoeurs et plus particulièrement Annj Goren et Dirce Funari, ce qu'on retient de la belle Lucia, c'est ce petit minois de jeune fille sage ses traits fins, son regard innocent mais avant tout sa lascivité proche de la passivité la plus totale. Voilà qui fait tout le charme de cette jeune dominicaine, la rendant encore plus désirable tout en faisant oublier ses piètres talents de comédienne.
Après ces quelques petites années passées sous l'objectif malicieux de Joe D'Amato, Lucia disparut et ne laissa aucune trace si ce n'est celle de ces quelques oeuvrettes où elle étala sans pudeur ses charmes les plus intimes sous le soleil et le sable blanc dominicain.
Le nom de Lucia Ramirez a donc bel et bien sa place dans la petite liste des beautés d'ébène qui ensoleillèrent le cinéma Bis érotique et polisson.