Maniaco Deprebis

Sesso nero fait partie de la longue série des polissoneries exotiques que tourna Joe D'Amato à St Domingue et ce n'est pas là le pire. Premier de la série, Sesso nero est un petit hardcore tropical soft tourné avec une certaine élégance dont l'intrigue à vague connotation fantastique sert de base à une suite de séquences érotiques et pornographiques peu originales.
Palmiers, plages de sable blanc et océan azur servent de décor au film où se promènent gentiment les acteurs fétiches de D'Amato à savoir l'irremplaçable Mark Shanon, la douce et si indolente autochtone Lucia Ramirez et Annj Goren qui incarne ici un fantôme bien vivant à qui on doit les scènes les plus chaudes.
D'Amato comme d'accoutumée y mêle un zeste de vaudou et de mystère exotique et on y retrouve surtout cette obsession récurrente pour la castration. En effet, Mark s'émasculera lui même après avoir fait l'amour une dernière fois avec le fantôme de Maria. "A travers cette course éperdue contre son passé et cette quête de l'impossible, c'est sa propre mort qu'il cherchait." conclura son meilleur ami sur l'ultime image qui fleure bon les embruns marins.
Sesso nero fut le premier film hardcore à sortir sur les écrans italiens d'alors. En ce sens, on peut dire que le film remis dans son contexte d'hier a marqué l'histoire du pays en étant enfin librement distribué dans une société sexophobe en pleine révolution politique et principalement régie par l'Eglise. 
Sesso nero fait partie des plus plaisants exotico-porno de D'Amato surtout si on le compare au monument d'ennui que peut être entre autre Porno holocaust.
Sesso nero contient également quelques séquences O combien amusantes comme la longue scène de strip-tease sur un air disco particulièrement ringard entre une danseuse flasque et très laide et un pauvre figurant tout aussi rebutant semblant tout droit sortir de La cage aux folles. Quand le rire se mélange à l'érotisme débridée, pourquoi bouder son plaisir surtout si à cet instant précis apparait quelques minutes seulement Georges Eastman qui comme la plupart des autres films de la série travailla sur le scénario.