Porno holocaust
Autres titres:
Réal: Joe D'Amato
Année: 1981
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 113mn
Acteurs: Mark Shanon, Dirce Funari, George Eastman, Annj Goren, Lucia Ramirez...
Résumé: Un groupe de scientifiques débarquent sur une île afin d'y faire certaines expériences et découvrir le mystère qu'elle habite. Une étrange créature y vivrait tapie. Cette créature au sexe gigantesque est en fait un pauvre indigène défiguré par des radiations. Les scientifiques vont bientôt être les victimes de sa soif sexuelle...
Déjà coupable de toute une série de polissonneries exotiques toutes tournées à St Domingue en l'espace de seulement quelques mois, Joe D'Amato nous offrit en 1981 Porno Holocaust qui reste sans aucun doute un de ses films érotico-exotiques les plus connus à ce jour.
Porno Holocaust doit essentiellement sa renommée à son titre fort évocateur et surtout racoleur qui fait référence au film de Ruggero Deodato, Cannibal holocaust. Malheureusement, le spectateur désenchantera vite car le film de D'Amato n'est en rien un film d'horreur dans la lignée de la célèbre oeuvre mais une ennuyante bande hardcore qui s'étale sur presque deux heures.
Porno holocaust n'a d'agréable que ses paysages tropicaux enchanteurs, ceux là même qu'on put admirer dans Sesso nero, Orgasmo nero et Le notti erotiche dei morti viventi. L'amateur reconnaitra d'ailleurs la forêt de ce dernier ou la plage de Sesso nero lors des plans finaux.
D'histoire point il n'y a si ce n'est un semblant de fil conducteur aussi mince qu'une feuille de papier cigarette. Un groupe de personnes supposées être des scientifiques dont une comtesse, conduit par le capitaine d'un bateau, débarque sur une île habitée par un monstre fornicateur au sexe gigantesque mais que des radiations ont défiguré. Il faut avouer que ce phallus en latex est assez drôle mais qu'on se rassure, il est remplacé pour les scènes de pénétration par le véritable sexe de l'indigène très bien membré, avouons le.
Sur cette trame quasi inexistante, D'Amato parvient à tenir deux heures non pas par d'alertes séquences d'horreur ou de suspens ni même par l'intelligence des rebondissements puisqu'il n'y en a pas mais par de très longues scènes hardcore. Ainsi, durant les 70 premières minutes, il ne se passe rien. On discute beaucoup pour ne rien dire mais on s'adonne surtout aux plaisirs du sexe, à tout instant, à toute occasion même les plus incongrues.
Porno holocaust devient très vite un enchainement répétitif de séquences hard tant lesbiennes que hétérosexuelles, à l'hôtel, sur le bateau, sur la plage, dans la foret...
Une fois débarqué sur l'île, on pense que le film va enfin démarrer mais à notre grand regret, il piétine et nos héros pensent encore plus à faire l'amour sur le sable aussi chaud que leurs sens en ébullition.
Si une caméra suggestive et un souffle rauque témoignent de la présence du monstre qui les observe à travers les feuilles, c'est bel et bien là le seul signe que Porno holocaust est également un film d'horreur.
C'est uniquement dans les 30 dernières minutes que D'Amato tente de se défouler. Notre monstre, un indigène irradié au magnifique visage léprosé, se montre enfin et tue sans la moindre imagination nos pseudo scientifiques.
On a connu D'Amato plus inspiré à ce niveau. Un tronc d'arbre dans le visage, un rocher sur la tête... et le résultat est un amas de peinture rouge dégoulinante sur les victimes. Les femmes subiront bien entendu les derniers outrages, une étouffée par le phallus géant lors d'une fellation, l'autre, le vagin défoncé après que la créature lui ai fait rageusement l'amour alors qu'elle est inconsciente.
Seuls le capitaine et la belle métisse dont le monstre est tombé amoureux, un peu comme la créature de Frankenstein s'amourachait de l'enfant, pourront s'échapper sur leur barque et fêteront leur fuite en faisant fiévreusement l'amour.
C'est dans une incohérence totale que tout ces événements s'enchainent. On a bien du mal à croire ne serait ce qu'une seconde à cette histoire tant les personnages agissent de façon incompréhensible, ne pensant qu'à forniquer même en plein danger ou en plein drame, si toutefois drame et danger sont les termes adéquates ici. C'est donc essentiellement à un film X qu'on assiste, une belle débauche tropicale comme D'Amato s'en fit le spécialiste. Pourtant Porno holocaust est sans nul doute son porn horror le moins intéressant d'une part mais surtout le plus incroyablement soporifique. Si les précédents films de cette série tropicale présentaient ou contenaient un semblant de scénario si léger soit il ainsi qu'une certaine logique dans leur déroulement, c'est loin d'être le cas cette fois.
Reste ce charme si typique de ces oeuvres qui plaira aux amateurs et cette patte du réalisateur toujours appréciable et appréciée ainsi que les superbes décors naturels dominicains et la musique une fois de plus signée Nico Fidenco.
Une fois de plus, on retrouvera les acteurs fétiche de D'Amato dont l'indispensable George Eastman également auteur du scénario. A ses cotés, Dirce Funari, Annj Goren semblant particulièrement mal à l'aise dans ses séquences hardcore et la belle métisse Lucia Ramirez. C'est l'indispensable Mark Shanon, la moustache toujours aussi alerte et la langue agile, qui une fois de plus se chargera de faire passer d'agréables moments à ce voluptueux casting féminin. Le troisième protagoniste masculin quant à lui n'était pas comédien. Le rôle est simplement tenu par un ami de D'Amato venu sur place dépanner l'équipe.