Maniaco Deprebis

La vague de zombis battant son plein, Joe d'Amato voulut à son tour en 1980 mettre à profit le succès de ce mythe en le mélangeant à un genre dont il était friand, le cinéma érotique. Le mélange des deux genres donna ce film qui avouons le n'a rien de fantastique dans le sens premier du terme et s'avère vite fastidieux si ce n'est ennuyeux.
Le film s'ouvre sur une scène où enfermé dans un asile, le toujours loyal Georges Eastman erre à la recherche de chair fraîche pour satisfaire ses envies lubriques. Le film se poursuivra en un long flash-back qui nous montrera comment il est arrivé à être interné.
Et ce long flash-back va prendre la forme d'un beau voyage touristique sur une île tropicale où un promoteur immobilier, sa fiancée et un guide local vont débarquer malgré sa réputation maudite. Sur fond de cartes postales touristiques, on se perd entre deux visites de cette île paradisiaque en bavardages assommants et en scènes érotiques voire pornographiques interminables, fidèles aux précédentes exotico-coquineries que D'Amato avait tourné à St Domingue.
D'Amato ne se soucie guère du scénario, par ailleurs écrit par George Eastman lui même, réduit à son minimum et ne s'embarrasse pas non plus d'explications. Ainsi ne saurons nous jamais qui est réellement le fantomatique personnage incarnée par Laura Gemser et son rôle exact ni quelle est cette étrange malédiction qui règne sur l'endroit.
Les fameux morts-vivants du titre, quelques figurants évoquant les templiers encapuchonnés de Armando De Ossorio, font illusion le temps de trop courtes séquences. Dommage car les rares scènes où ils surgissent sont empreintes d'une réelle beauté quasi onirique, ombres spectrales avançant tout en ralenti le long des plages au son d'une lancinante et inquiétant mélopée. Malheureusement, la photographie est d'une totale médiocrité, Joe D'Amato semblant avoir éclairé son film à la lampe de poche quand il ne filme pas à contre jour, masquant ainsi la pauvreté des effets spéciaux et des maquillages. Dommage car il aurait pu avec plus d'ingéniosité reproduire voire égaler la saga de De Ossorio dont le film fait irrésistiblement penser parfois.
Le film dont le gore est quasiment exclu si on excepte quelques plans lors du final se clôturera par l'attaque des zombis sortant de toute part qui conduira au massacre final dont seul Eastman et sa compagne réchapperont. Mais l'aventure leur aura fait perdre la raison.
Rien de bien neuf donc sous le ciel du mythe du zombi mais on se réjouira de la présence de l'indispensable Laura Gemser qui ravira ses fans et celle de Dirce Funari qui après la fellation du vétéran du X Mark Shanon exécutera une étonnante masturbation frontale face à un Georges Eastman décontenancé. On notera l'étonnante séquence aujourd'hui devenue culte où une belle autochtone jouée par Chantal kubel et non pas Lucia Ramirez comme il est trop souvent écrit ouvre une bouteille de champagne avec son vagin. Lucia est tout de même présente et séduira George sur son bateau.
Le Notti erotiche dei morti viventi, tourné à la suite de Porno Holocaust dont il reprend le décor intégral, s'il n'en a pas le coté soporifique et absurde, n'en demeure pas moins une oeuvre mineure dans la filmographie du réalisateur mais s'inscrit en droite ligne dans la veine de ses films érotiques tropicaux tournés en ce début d'années 80 dans les décors tropicaux de ce beau pays.