Una virgen para Caligula
Autres titres: Une vierge pour Caligula / A virgin for Caligula
Réal: Jamie J. Puig
Année: 1982
Origine: Espagne
Genre: Péplum érotique
Durée: 82mn
Acteurs: Raquel Evans, Andrea Albani, Joaquin Gomez, Concha Valero, Carmen Serret, Jordi Batalla, Alicia Orozco, Conrado "Pipper" Tortosa, Ana Moreno Rufo, Olga Rodriguez, Patrizia Cauzard...
Résumé: Après avoir vaincu l'armée teutonne les légions romaines reviennent au palais de Caligula avec comme cadeau pour l'empereur une jolie vierge nommée Virguita. Très intrigué qu'une fille aussi belle soit encore vierge le peuple et tout le palais se posent des questions. Afin de savoir si elle est toujours pucelle la Grande prêtresse décide d'organiser une orgie durant laquelle Virguita devra prouver qu'elle est bel et bien vierge...
Le succès rencontré par le Caligula de Tinto Brass ne pouvait lasser indifférent les réalisateurs qui virent là un excellent filon à exploiter. Naquit ainsi dés le début des années 80 un nouveau sous genre du cinéma d'exploitation, le néo péplum érotique. Le célèbre empereur eut ainsi droit à de nombreuses autres versions, plus ou moins miséreuses dont les plus fameuses restent celles de Bruno Mattei (Les aventures érotiques de Néron et Poppée et Caligula et Messaline) et celle de Joe D'Amato, La véritable histoire de Caligula. L'Espagne, jamais lasse de copier ses confrères italiens, déclina également à sa façon sa
vision de Caligula, moins beaucoup moins prolifique il faut cependant avouer. On citera surtout Bacanales romanas / Messaline et Agrippine avec une Ajita Wilson visiblement stone et ce Una virgen para Caligula tous deux signés par Jaime J. Puig en 1982.
Les légions romaines reviennent victorieuses de la lointaine Germanie avec un cadeau très spécial pour Caligula, une jeune et très séduisante prisonnière, la princesse Virguita. Non seulement Virguita est très belle mais elle est surtout vierge. La nouvelle se répand très vite à Rome mais beaucoup sont perplexes et fort intrigués. Comment Virguita, une fille aussi belle, peut-elle être encore vierge? Caligula va se charger de vérifier par lui même. En fait
Virguita joue la comédie et est loin d'être pucelle. En plus d'être bonne comédienne elle s'avère être en outre une des femmes les plus capricieuses que Rome ait connu. La grande prêtresse du temple de Baco, les vestales et toutes les putains du palais avec l'aide du Vétéran autrement dit le plus vieux des centurions décident d'organiser une gigantesque bacchanale durant laquelle Virguita devra prouver qu'elle est vierge. Comment va t-elle se débrouiller pour tromper l'empereur et les participants de l'orgie?
Peut-on réellement parler de film lorsqu'on sait qu'une bonne partie du métrage est en fait des images, des scènes entières même, de récupération pris dans un quelconque péplum
non identifié afin de donner à l'ensemble une certaine consistance et surtout l'illusion que Jamie J. Puig a bénéficié d'un petit budget alors qu'en fait ce dernier devait avoisiner le néant absolu. Les séquences de bataille, de foule... sont ainsi collées ça et là et ne trompent guère tant l'image est différente et l'assemblage pas toujours réussi. Que penser de ce collage? Pas grand chose en fait. Le scénario est quasi inexistant et n'est au final qu'un prétexte pour enchainer des séquences érotiques au rabais, quelques rares scènes pornographiques qui se résument à de rapides fellations dans une ambiance foncièrement récréative. Puig joue en effet la carte de la comédie égrillarde en costumes foldingue (en
jupettes pourrions nous dire ici) anachronique mais l'ensemble est d'un tel ridicule, d'une telle pauvreté, qu'on sombre en quelques minutes seulement dans un grand n'importe quoi, d'autant plus absurde qu'il semble n'y avoir ni de réelle mise en scène ni de véritable direction d'acteur. Quant à rire à moins qu'on ne nous fasse subir le supplice de la chèvre (celle qui vous lèche les pieds enduits de sel) difficile d'esquisser ne serait-ce qu'un sourire tant ce délirant Caligula ibérique est bête. On est ici au degré zéro de ce que le cinéma Bis peut offrir. Les vestales et les putains (huit pauvres figurantes) dansent le twist, le charleston et valsent même au son de l'accordéon musette au cours de chorégraphies miséreuses
pendant que la distribution s'agite en tout sens (ou aboie, eh oui, certains ne parlent pas, ils aboient lorsqu'ils ne se déguisent pas en chatte pour se faire des bisous esquimaux), regarde la télévision, au rythme d'une bande son rock très années 80. Une vraie cour de récréation pour école maternelle où on trouve même un poste de télévision où se dessine une énorme bouche. Puig a réussi à battre l'indigence du Caligula de Lorenzo Onorati, Les orgies de Caligula, et la vulgarité putassière du Messaline impératrice et putain de Corbucci. Si seulement il se contentait d'être mauvais. Una virgen para Caligula est également d'une laideur visuelle à toute épreuve. Quant à l'orgie finale beaucoup seront
déçus. Point de lupanars où se déversent des litres de sperme mais une grande fête carnavalesque où tout le monde (soit dix figurants) mangent, se sautent dessus, rigolent avant de se rouler dans la chantilly au son d'une musique de cirque! On a tout de même droit à une fellation mais on soupçonne l'insert.
L'interprétation est à l'image du film, médiocre. Joaquin Gomez, un habitué des films dits "S" joue un Caligula efféminé tout en strass et paillettes. On se réjouira simplement de la présence de deux des stars de l'érotisme espagnol d'alors, la reine du genre Raquel Evans qui interprète la Grande prêtresse et Andrea Albani qui de son coté joue la fausse vierge
Virguita. On aurait aimé qu'elles nous en montrent bien plus cette fois, elles se limitent ici à des plans seins nus ou en petites culottes.
On ne peut pas dire que l'Espagne ait eu beaucoup de chance avec ses sous Caligula au vu de ce qu'elle nous a offert. Le célèbre empereur doit quelque peu avoir honte de la vision que Jaime J. Puig nous a offert de lui car après Bacanales romanas, bien plus regardable, et cette Vierge pour Caligula il a osé une troisième tentative en 1985 avec Bacanales romanas 2 composé d'une partie du second film. On ne change pas une méthode qui ne coute rien si ce n'est le désespoir du spectateur. A réserver à un public alcoolisé un soir de pizza / beuverie ou à ceux qui ont le rire très très très facile ou qui n'ont pas peur de prendre un bain de niaiserie Z.