Roma: l'antica schiave dei sensi
Autres titres: Les orgies de Caligula / Le schiave di Caligola / Caligula's slaves
Réal: Lorenzo Onorati / Bruno Gaburro
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Peplum érotique
Durée: 74 mn
Acteurs: Robert Gligorov, Sandra Venturi, Francesco Romei, Maurice Poli, Laura Colucci, Rodolfo Licari, Gianfranco Parolini...
Résumé: Durant les derniers jours de l'empire romain, Caligula passe son temps à forniquer. Durant un spectacle donné par deux belles esclaves, il est très attiré par Lysia, une des esclaves. Il se rapproche d'elle et en tombe amoureux mais il ignore qu'elle a pour mission de le tuer...
Dans le renouveau du péplum italien qui vit le jour au début des années 80 suite au film de Tinto Brass, ces Orgies de Caligula sonnent bien creuses et représentent ce que le genre a connu de moins bon même si on est loin de l'absolue médiocrité et du ridicule achevé de Messaline, impératrice et putain de Bruno Corbucci ou des Folles nuits de Caligula de Roberto Montero Bianchi.
Non pas réalisé par un des spécialistes du hardcore italien, Lorenzo Onorati, comme on peut facilement le croire Le schiave di Caligola fut en fait réalisé par Bruno Gaburro après que Onorati ait quitté le plateau trois jours seulement après le début des prises. Onorati était en effet incapable de mettre en scène un film seul, diriger des acteurs et même tenir une caméra. Gaburro vint à la rescousse et pris ces orgies en charge.
Les orgies de Caligula est une véritable série Z au scénario inexistant consacré aux folies de l'empereur. Loin du coté sérieux et faussement historique de Caligula et Messaline ou Les aventures sexuelles de Neron et Poppée, ce film est une ode à la pauvreté et à la médiocrité. Deux tentures et trois statues garnissent un coin de studio dénudé sensé représenter le palais impérial, une poignée de figurants figés forme la garde de Caligula alors qu'une clairière ensoleillée aux abords d'un champs sert de décors extérieurs. Ce coté ultra fauché est d'autant plus risible lorsque les inévitables stock-shots viennent s'insérer maladroitement dans le film. Changement de ton et de grain d'image, décor flamboyant et acteurs marqués années 60, le montage ultra bâclé accentue encore plus la ratage des inserts.
Onorati, spécialiste de la fesse facile et du hardcore peu classieux, joue là encore la carte de l'érotisme de bas étage. Les chairs sont flasques, les actrices plutôt quelconques, les comédiens insipides et inexpressifs récitent des dialogues indigents mais tellement drôles que le film en devient très rapidement hilarant.
La palme de l'insipidité reviendra à Robert Gligorov, ex-modèle d'origine croate qui incarne un Caligula fadasse bien peu crédible. Caligula sous les traits de Robert ressemble davantage à un jeune éphèbe blond et gracile qui semble plus attiré par ses gardes que par sa cour féminine. Voulue ou non, la frustration du spectateur en attente de désirs interdits est de mise. Alors que l'empereur passe en revue sa garde qui doit enflammer ses sens sous sa fine jupette, le désir brûlant dans le regard et le geste, voilà qu'une grassouillette vestale le ramène par le bras à la dure réalité! Tout le film est ainsi construit, engendrant frustration et soupirs de dépit! On l'aura compris, Les orgies de Caligula est un produit ultra fauché générant l'hilarité tant par la ringardise du propos que de la médiocrité de l'ensemble.
Si les poètes romains avaient dû chanter une ode contre la sinistrose, ils auraient mis en musique ces Orgies de Caligula qui en sont totalement dépourvues!