La vergine il toro il capricorno
Autres titres: Lâche moi les jarretelles / The virgin, the taurus, the capricorn
Réal: Luciano Martino
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 92mn
Acteurs: Edwige Fenech, Alberto Lionello, Aldo Maccione, Olga Bisera, Alvaro Vitali, Erna Schurer, Michele Gammino, Mario Carotenuto, Giacomo Rizzo, Fiammetta Baralla, Gianfranco Barra, Lars Bloch, Sabina De Guida, Ria De Simone, Adriana Facchetti, Riccardo Garrone, Cesarina Gheraldi, Ray Lovelock, Lia Tanzi, Tiberio Murgia, Patrizia Webely, Dante Cleri...
Résumé: Gianni est un riche architecte milanais qui a tout pour être heureux mais il a un gros défaut, il ne peut s'empêcher de draguer toutes les femmes qui croisent son chemin. Son épouse, la ravissante Goia, lasse de son comportement, le quitte et s'installe à Naples où elle lui annonce que pour se venger elle va prendre une quarantaine d'amants. Ce n'est qu'un stratagème mais au fil des jours Gianni, fou de jalousie, accumule les bourdes au travail et dans sa vie...
Après avoir un peu touché à tous les styles cinématographiques en début de carrière puis avoir été la tête d'affiche de trois gialli aujourd'hui cultes, la fameuse trilogie du vice de Sergio Martino, la plantureuse Edwige Fenech allait dés le milieu des années 70 devenir une des reines de la comédie égrillarde italienne. Elle allait en effet incarner tour à tour la Flic ou La toubib, l'héroïne fantasmatique des séries du même nom dont on allait suivre les aventures jusqu'à l'aube des années 80, mais aussi la belle-mère de ces comédies aigres douces sulfureuses avec laquelle tous les petits puceaux rêvaient de perdre leur virginité, un
désir qu'elle se faisait un plaisir d'exaucer. Edwige fut aussi la protagoniste de nombreuses autres comédies salaces, pas toujours subtiles, dont fait partie La vergine, il toro, il capricorno connu chez nous sous le titre fort léger Lâche moi les jarretelles, un film écrit et réalisé par le producteur Luciano Martino, le frère de Sergio Martino et surtout l'époux d'alors d'Edwige.
Gianni Feretti a tout dans la vie pour être un homme comblé. Architecte milanais réputé il est aussi un champion de tennis et a épousé une femme magnifique, Gioia. Il ne peut cependant pas s'empêcher de la tromper avec toutes les femmes non seulement de son
entourage mais également toutes celles qui croisent sa route. Fatiguée des infidélités de son époux, Gioia finit par le quitter et part pour Naples sur l'ile d'Ischia, bien décidée à se venger. Afin de le rendre fou de jalousie elle lui fait croire qu'elle va prendre une quarantaine d'amants. Elle loue une chambre dans un hôtel de luxe où elle devient rapidement la cible de tous les hommes notamment du Baron Felice Spezzaferri mais elle est surtout très attirée par un bellâtre malheureusement mariée à une femme peu sympathique, Patrizio Marchi. Toutes les situations sont bonnes pour fantasmer sur lui. Pendant ce temps Gianni, incapable d'assumer les prétendues tromperies de sa femme, multiplie les bourdes. Il finit
par la rejoindre à Ischia. Le couple se retrouve, l'atmosphère est plus calme entre eux mais Goia pense détenir la solution à leur problème. Elle demande à son mari d'embaucher Patrizio. De son coté il embauchera une nouvelle et séduisante secrétaire. Chacun a un amant, ils continuent de s'aimer, tout le monde y trouve ainsi son compte.
Le titre français très aguicheur n'a rien à voir avec le titre original bien plus astrologique, La vierge, le taureau et le capricorne, qui résume la manière de faire de Gioia en matière de drague, se fier au signe astrologique des hommes qu'elle souhaite rencontrer. Cela de toutes façon, ne change pas grand chose puisque Lâche moi les jarretelles fait surement
partie des comédies les plus faibles qu'ait tourné Edwige. Le scénario aussi mince qu'une feuille de papier à cigarette n'est qu'une belle excuse pour enchainer des scènes de cocufiage plus vulgaires que drôles. Voilà bien le gros problème de cette comédie pour cocus, on rit très peu. On sourit simplement de temps à autre. Luciano Martino donne dans la vulgarité, la lourdeur, parfois même la trivialité, du début à la fin tant et si bien que cette gaudriole salace devient vite affligeante.
En fait les deux seuls et uniques intérêts de Lâche moi les jarretelles est d'une part son étonnante distribution puisque se succèdent à l'écran une file d'acteurs et d'actrices tous
récurrents du genre mais qu'on prend toujours plaisir à voir et revoir même si leur temps d'écran est parfois limitée à quelques minutes. On retrouve ainsi au générique outre Edwige Fenech Lia Tanzi, Erna Schurer, l'extravagante Ria De Simone, Olga Bisera, Laura Trotter, Patrizia Webley pour la gente féminine, Aldo Maccione (plutôt sage cette fois, pas très incisif mais bourré de tics et toujours aussi dragueur), Riccardo Garrone, Mario Carotenuto, Alvaro Vitali égal à lui même en garçon serveur, Lars Bloch, Giacomo Rizzo, Tiberio Murgia et un splendide Ray Lovelock qui enflamme les sens d'Edwige et nourrit ses fantasmes les plus chauds (et les nôtres également moulé dans son mini slip de bain) pour la gente masculine.
Voilà le deuxième et dernier intérêt du film, ses scènes érotiques par moment étonnantes tant elles peuvent paraitre osées. Pour n'en retenir qu'une on citera celle entre Ray et Edwige (qui avaient déjà joué ensemble l'année précédente dans La moglie vergine / Marche pas sur ma virginité), le long et goulu baiser qu'ils échangent suivi d'une stupéfiante fellation certes suggérée mais franchement spectaculaire. A se demander comment Edwige a pu accepter une telle scène qui résume à elle seule cette pellicule. Point surprenant qu'elle n'aime pas forcément revenir sur sa période "sexy comédie"! Lâche moi les jarretelles est un parfait exemple justement de ces gaudrioles huileuses qui misent tout sur l'érotisme pour retenir le public.
Si on fait fi de tout le contenu érotique et graveleux ne subsiste hormis la présence d'Edwige bien sûr que la prestation de Alberto Lionello, un acteur principalement de théâtre qui connut une jolie carrière au cinéma notamment dans la comédie. Il s'en donne à coeur de joie et sa verve, son énergie, deviennent vite le centre du film. Enlevons le couple que forment Edwige et Lionello il ne reste pas grand chose de ce Lâche moi les jarretelles, pochade bourgeoise plus vulgaire que marrante où l'on s'agite beaucoup pour pas grand chose, sans parler du final tout à fait convenu. Le genre a connu bien mieux, Edwige également. A réserver essentiellement à ses fans.