La moglie vergine
Autres titres: Marche pas sur ma virginité / Valentina the virgin wife / At last at last
Real: Marino Girolami
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 91mn
Acteurs: Edwige Fenech, Renzo Montagnani, Ray Lovelock, Carroll Baker, Michele Gammino, Gabriella Giorgelli, Gastone Pescucci, Anna Rosaria Riuzzi, Rosanna Marchi, Dino Mattieli, Florence Barnes, Antonio Guidi...
Résumé: Fraichement mariés Valentina et Giovanino ne peuvent consommer leur union. Giovanino est impuissant. Toutes ses tentatives restent vaines. Lors d'un séjour chez son oncle Giovanino va suivre ses conseils afin de recouvrer sa virilité. Mais absolument rien n'y fait. Par amour pour son bel époux Valentina, toujours vierge, résiste à la tentation de se laisser aller entre les bras d'autres hommes. Une dispute familiale va radicalement changer les choses...
Durant sa longue et prolifique carrière Marino Girolami s'essaya à beaucoup de styles cinématographiques avec plus ou moins de bonheur dont la sexy comédie. Après le désespérant 4 zizis au garde à vous, film de bidasses sans intérêt d'une niaiserie et d'une lourdeur étonnante, et un plus agréable mais peu inspiré Grazie nonna / Ah... mon petit puceau qui reprenait le thème alors très à la mode des amours interdites entre une opulente et peu farouche adulte et un adolescent en quête de déniaisage, Girolami signe La moglie vergine / Marche pas sur ma virginité, une sexy comédie traditionnelle là encore sans grande inspiration qui assez vite s'effondre.
L'affriolante Valentina et Giovanino sont jeunes mariés. Malheureusement leur couple connait un gros problème. Giovanino est impuissant. Quelques soient les efforts qu'il fait toutes ses tentatives pour satisfaire sa femme, par conséquent toujours vierge, sont vaines. Accompagnés de Lucia la mère de Valentina, les époux séjournent chez Federico, l'oncle de Giovanino, un homme très porté sur le sexe qui espèrent-ils trouvera un moyen pour guérir le jeune homme. Au grand désespoir de Valentina, de plus en plus frustrée mais toujours aussi amoureuse de son mari, rien n'y fait. Aucune des suggestions de Federico ne fonctionne. Très attrayante Valentina attire les regards des hommes, celui de l'insatiable oncle bien sur
mais aussi celui de l'avocat de la famille. Mais elle résiste jusqu'au jour où Federico, après avoir tout tenté, décide d'envoyer Giovanino dans un sanatorium en Allemagne. Cette décision radicale provoque une terrible dispute familiale. Valentina s'enfuit. Pris sous l'orage elle refuge sous la tente d'un jeune campeur français avec qui elle finit par faire l'amour. Partis à sa recherche Giovanino et Lucia également surpris par la pluie, s'abritent dans une cabane. Ils font également l'amour. A sa grande surprise Giovavino réussit sans problème à la satisfaire. Le garçon n'a jamais été aussi performant, il aime simplement les femmes matures. Le lendemain matin tout le monde se retrouve et se réconcilie. Lucia annonce que
désormais Valentina et Giovanino habiteront chez elle. Giovavino pourra ainsi s'occuper tant de la mère que de la fille, cette dernière ignorant bien entendu les véritables raisons qui ont poussé sa chère mère à prendre cette décision mesquine. Tout le monde peut donc faire la fête.
L'histoire n'est pas très originale. L'impuissance du mari (ou la frigidité de l'épouse) a souvent été au coeur de bien des intrigues de comédies égrillardes. Le film de Girolami n'apporte strictement rien au thème bien au contraire. Force est de constater que le metteur en scène bien peu inspiré, piétine, fait du sur place, tourne en rond. Très vite le scénario s'enlise faute d'idée, se fait répétitif. Girolami comble le vide de son scénario par quelques
historiettes parallèles, les frasques amoureuses du fils de Federico avec sa femme, les incartades sexuelles de Federico qui espionne et saute sur tout ce qui porte jupons.... En fait La moglie vergine souffre des mêmes symptômes que son précédent film de Girolami, Ah mon petit puceau.
Durant les trois quart du métrage on suit donc d'un oeil quelque peu distrait les vaines tentatives de Giovanino pour satisfaire sa femme ou celles suggérées par son oncle pour tenter de le guérir. Un strip-tease par ci, un essai de séduction de la bonne très peu farouche par là, on reste dans un classicisme navrant qui rapidement ennuie d'autant plus que Girolami ne ménage aucun suspens. On sait que de toutes manières Giovanino ne parviendra pas à ses fins sinon il n'y aurait plus de film. Reste donc à sagement attendre
comment le jeune époux recouvrera sa virilité. Grosse déception là encore d'autant plus que le final est plutôt abrupt et peu convaincant. En fait Giovanino aussi attiré soit-il par les jeunes femmes ne peut faire l'amour qu'à des cougars pour utiliser une expression d'aujourd'hui. Attendre 90 minutes pour une telle révélation rend l'ensemble encore plus médiocre si on excepte cette conclusion tout à fait amorale. Le fringant jeune homme pourra désormais en toute impunité faire autant l'amour à sa femme qu'à sa mère!
Le capital sympathie de La moglie vergine dont le point de départ est déjà bien improbable (peut on imaginer qu'une femme comme Valentina soit toujours vierge) réside en fait ailleurs
que dans son scénario bateau. D'une il doit beaucoup à sa photographie qui met en valeur les jolis paysages naturels lombards, le lac d'Iseo et de ses environs et certaines séquences telle celle à référence biblique où assis sous pommier dans un magnifique jardin le couple est dérangé par un serpent, symbole des désirs de sexe de l'épouse frustrée. De deux il brille par sa distribution puisqu'en tête d'affiche on retrouve Edwige Fenech version cheveux courts qui après un premier volet des aventures de "La flic" et après avoir été la tante du petit puceau de Girolami tournait sa troisième comédie. Edwige a ses fans qui seront ravis de la revoir, c'est une évidence, même si le cinéaste tout comme dans Ah! mon petit puceau ne sait guère la mettre en valeur,
la transformant par instant en pachyderme. Pas très convaincante en épouse vierge Edwige n'oublie cependant pas de se déshabiller même si l'érotisme, jamais vulgaire pour une fois, reste assez sage, évitant tout plan de nu frontal. A ses cotés Renzo Montagnani, le Galabru italien, fait du Montagnani. Déchainé il saute sur tout ce qui porte jupons et court en tout sens, le verbe haut. On ne peut que répéter une fois de plus combien il est dommage qu'un aussi talentueux comédien ait passé les trois quart de sa carrière à jouer ce type de rôle. Bien plus intéressant et inattendu est la témérité de Ray Lovelock qui interprète Giovanino le jeune mari impuissant. Rarement avait-on vu Ray aussi souvent en petit slip (bleu pour la
précision) voire même nu nous permettant ainsi d'admirer fébrilement sa virilité qu'il a trop souvent caché. Girolami ose même le transformer en Superman lors d'un rêve d'Edwige (la plus belle scène du film) juste avant qu'il n'apparaisse en pyjama au pied de son lit, le coquin cinéaste ayant pris soin de mettre en valeur ses attributs sous son pantalon de nuit! Un must. Abandonnée par Lenzi, en chute libre professionnellement parlant, l'ex-victime des sexy gialli Carroll Baker, alors quadragénaire, entamait son tournant dans la comédie et l'érotisme. Incarnation de la parfaite bourgeoise dans ce qu'elle peut avoir de plus irritant, de plus guindée, elle est ici l'improbable mère d'Edwige! On peine à y croire. Enervante au
possible on a jamais autant aimé Carroll que lorsqu'elle se fait violentée, humiliée ou tondre aisselles et pubis dans quelques productions érotiques telle Lezione privati. Tourbillonnent autour d'eux les désinvoltes Maria Rosaria Riuzzi et Gabriella Giorgelli.
Entrainé par une jolie partition musicale signée Armando Trovajoli et la chanson phare très hippie chantée par Ray lui même La moglie vergine est une petite sexy comédie anecdotique dans la production d'alors trop peu inspirée pour réellement faire mouche. La présence de Edwige et d'une affiche plaisante lui donnent une grande part de sa saveur. Là est tout son intérêt.