Laura Trotter: Le grand 8 du cinéma
Son nom restera pour les amateurs de cinéma de genre attaché à une poignée de films d'exploitation qui entre 1979 et 1982 firent le bonheur des bissophiles. Mais ils ne représentent qu'un petite partie de la jolie carrière de cette toute aussi jolie blonde aux yeux bleus que le Maniaco se propose de vous faire découvrir sans plus tarder.
Née le 9 juin 1950, Laura Trotter s'intéressa très jeune au théâtre. Après avoir suivi des cours, elle fait ses débuts sur scène en jouant des oeuvres classiques. Du théâtre au cinéma il n'y a souvent qu'un pas qu'elle franchit à 26 ans lorsque Dino Risi lui offre un rôle dans Carrière d'une femme de chambre. Laura se contentera jusqu'en 1978 de seconds rôles notamment dans La presidentessa de Luciano Salce, Il vergine il toro e il capricorno de Luciano Martino, Io ho paura de Damiano Damiani , Pane buro e marmelata de Giorgio Capitani, Gégé Bellavita de Pasquale Festa-Campanile. Elle obtient un rôle plus conséquent dans Eutanasia di un amore de Enrico Salerno puisqu'elle est elle est la partenaire Tony Musante aux cotés de Ornella Muti et Monica Guerritore.
A partir de 1978, la belle Laura va faire son entrée dans le cinéma de genre transalpin qu'elle ne quittera plus jusqu'en 1985 tout en alternant fort heureusement avec un cinéma plus traditionnel auprès de grands réalisateurs. Elle se fourvoiera alors régulièrement dans des oeuvres de piètre qualité.
La settima donna de Franco Prosperi restera son film le plus intéressant de cette période, un rape and revenge brutal dont elle partage l'affiche avec Florinda Bolkan, Ray Lovelock et quelques sexy starlettes comme Sherry Buchanan et Karine Verlier.
Elle enchaine avec L'osceno desiderio de Giulio Petrini, un film de possession démoniaque avec une Marisa Mell sur le déclin et Lou Castel.
Elle fait un aparté chez Damiani pour le très bon polizesco L'avvertimento où elle est une jeune commissaire musclée, un autre chez Romolo Guerrieri pour L'importante e di non farsi notare et surtout avoir gagné ses galons de comédienne avec Il Bali di Greffensee de
Wilfried Boliger où elle est nominée meilleure actrice au festival de Taormina. Elle est ensuite la partenaire de Hugo Stiglitz dans le fort comique L'avion de l'apocalypse de Umberto Lenzi qui restera sans nul doute son plus mauvais film dans lequel elle est pourchassée par de piètres zombis irradiés.
Elle s'essaye alors au post nuke sous la direction de Tonino Ricci avec Rush et Rush 2 aux cotés cette fois du monolithique Bruno Minniti. Ces deux films ne relèvent guère le niveau de sa carrière et ce n'est pas Miami Golem de Alberto De Martino qui y changera quelque chose malheureusement.
Par chance, elle fait un détour chez Ferreri en apparaissant dans Histoire de Piera avec Marcello Mastroianni, Isabelle Huppert et Hanna Schygulla.
Par la suite, Laura n'apparaitra plus que furtivement dans quelques films dont Tutti dentro de Alberto Sordi, Massimente folle, Le amiche del cuore de Michele Placido ou encore Albergo Roma de Umberto Chiti pour lequel Laura obtient un ciak d'or pour sa prestation.
C'est Tinto Brass qui lui offrira son dernier vrai rôle en 1998 dans Monella avant une ultime apparition pour le grand écran cette même année dans Frigidaire-il film.
Si la belle blonde quitte alors définitivement le cinéma, c'est à la télévision qu'elle va poursuivre sa carrière. Elle va beaucoup tourner pour la RAI. On citera parmi ses plus
connus Verso l'ora zero, La figlia inventata, L'enigma delle due sorelle, Patto con la morte, Cameriera ammobiliata ou Dottoressa gio. Elle est aussi la protagoniste principale de quelques séries telles que La vedova e i piedi piatti, Innamorarsi a 50 anni et Scarpette di gomma. Pour la télévision suisse elle tourne Sulla via maestra.
Laura est aussi depuis quelques années présentatrice à la RAI où elle anime quelques émissions dont Happy magic, Superstar, Piccola ribalta ou Te la do io l'America. Elle eut aussi sa propre rubrique deux ans durant dans l'émission Linea verde.
A 59 ans, Laura est toujours aussi rayonnante et son sourire en dit long sur son bonheur.. ce bonheur qu'elle nous offrit durant cette carrière en dents de scie parsemée de petites perles de cinéma Bis aujourd'hui cultes pour l'afficionados.