Pronto ad uccidere
Autres titres: Meet him and die / Tote pflastern seinen Weg
Real: Franco Prosperi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Polar
Durée: 90mn
Acteurs: Ray Lovelock, Martin Balsam, Elke Sommer, Heinz Domez, Ettore Manni, Peter Berling, Riccardo Cucciolla, Ernesto Colli, Dante Cleri, Massimo Ciprari, Philip Dallas, Gilberto Galimperti, Franco Galizi...
Résumé: Massimo Torlani arrêté et condamné à purger une peine de prison suite au braquage d'une banque. Torlani est en fait un jeune flic dont la mission est d'infiltrer une bande de mafieux. En prison il va ainsi pouvoir se rapprocher de deux gangsters dont il gagne la confiance et fait évader. Il devient alors le bras droit de Giulianelli, un important boss de la drogue. Torlani va tout mettre en oeuvre pour démanteler son réseau et le faire arrêter mais également pour retrouver les hommes responsables de la paralysie de sa mère sur laquelle ils ont tiré quelques années plus tôt lors d'un hold-up...
Levons de suite le doute qui s'est peut être emparé de l'esprit du novice, cette erreur qui aujourd'hui encore continue a jeter trouble et confusion quant à la réelle identité de Francesco Prosperi régulièrement assimilée à Franco Prosperi. Ce dernier, réalisateur romain père du mondo movie avec Gualtiero Jacopetti, auteurs des désormais célébrissimes Mondo cane, Addio zio Tom et autres Ultime grida della savana, n'a en effet
aucun lien avec Francesco Prosperi qui durant toute sa carrière s'est fait appelé Franco Prosperi d'où une confusion récurrente entre les oeuvres signées respectivement par l'un et par l'autre. Francesco Prosperi, ex-assistant de Mario Bava, a débuté de son coté sa carrière en 1961 en tournant quelques peplum avant de se diversifier et toucher un peu à tous les genres, du rape and revenge (le brutal La settima donna) en passant par l'heroic fantasy (Gunan, Il trono di fuoco), le film de guerre (Deux trouillards en vadrouille) et bien entendu le polar avec notamment Pronto ad uccidere, une sympathique petite série à mi-chemin entre le film de gangsters et le pur polar.
Pronto ad uccidere, totalement inédit en France, suit les aventures de son jeune héros, un flic nommé Massimo Torlani, qui, suite à une ruse, le faux braquage d'une banque, se fait arrêté et emprisonné. Ainsi infiltré, il va pouvoir aisément se rapprocher d'une bande de criminels eux aussi incarcérés. Une fois leur confiance gagnée, il les fait s'évader et gagne ainsi la confiance du Parrain sont il devient le bras droit. Tout cela n'est qu'une ingénieuse façon de mettre à jour et stopper le trafic de drogue dont le chef mafieux est coupable mais également de retrouver et tuer ses hommes de main qui quelques années plus tôt ont grièvement blessé sa mère lors d'un violent hold-up.
Ecrit notamment par l'infatigable Claudio Fragasso et le grand acteur et scénariste allemand Peter Berling, Pronto ad uccidere est un solide petit film policier à l'italienne typique des productions d'alors dont l'objectif principal semble de mettre le plus en avant possible son principal protagoniste vaillamment interprété par un Ray Lovelock en parfaite forme toujours aussi séduisant. Aussi calibré soit il le scénario pourra faire sourire par sa facilité et ses improbabilités mais la véracité du sujet ne semble pas être le souci majeur de Prosperi qui est simplement de divertir son spectateur. Objectif atteint puis que Pronto ad uccidere est non seulement ludique mais son rythme effréné, ses incessants rebondissements, son
dynamisme tiennent le spectateur en éveil d'autant plus que Prosperi multiplie les scènes d'action, de poursuites et de cascades parfois étonnantes. On retiendra notamment la longue et palpitante séquence durant laquelle Ray Lovelock se transforme en une sorte de Jean-Paul Belmondo, poursuivant en moto le camion qu'on lui a dérobé avant de multiplier les acrobaties pour pouvoir enfin le récupérer, un passage mené de main de maitre particulièrement remarquable puisque Lovelock ne fut en aucun cas doublé. Voilà peut être bien le clou du film qui devrait ravir de bonheur tous les inconditionnels de pirouettes routières. On mentionnera aussi le combat à mains nues dans la cour déserte de la prison
entre Lovelock et son très musclé compagnon de cellule que certains pourront voir comme un petit clin d'oeil aux combats de gladiateurs d'antan, référence à l'époque où Prosperi officiait dans le péplum. L'humour, jamais lourd, tout en finesse, est omniprésent apportant à l'ensemble cette petite touche de légèreté bienvenue appuyée par le personnage de ce jeune flic aussi efficace que sympathique. Qu'importe si tout est lumineux au niveau de l'intrigue, maintes fois vue, la réflexion n'est pas au menu, seule l'action compte sans jamais alourdir l'histoire de complications scénaristiques.
L'interprétation sans être exceptionnelle est tout à fait acceptable et convaincante. Aux cotés d'un intrépide et toujours aussi solaire Ray Lovelock à qui on doit également la très belle
chanson du générique, on aura le plaisir de retrouver le solide et renfrogné Martin Balsam dans la peau d'un parrain de la drogue, Ettore Mani, Riccardo Cucciola endosse le rôle du commissaire de police sans oublier Peter Berling l'acteur fétiche de Werner Rainer Fassbinder. On regrettera seulement la présence fantomatique de Elke Sommer, totalement oubliée, réduite à un rôle décoration, celui de la secrétaire espionne. Resté à l'état d'embryon, son personnage ne semble exister que pour apporter le temps d'une scène d'amour le zeste d'érotisme indispensable à cette histoire somme toute très virile.
Pronto ad uccidere est un très bon petit polar mafieux, simple, efficace, divertissant, un petit plaisir visuel à découvrir avec délectation qui surpasse Flic à abattre / Commissario Verrazzano avec Luc Merenda, le second polizesco que Prosperi réalisa deux ans plus tard.