Sette orchidee macchiate di rosso
Autres titres: Le tueur à l'orchidée / Sept orchidées tachées de sang / Seven bloodstained orchids
Real: Umberto Lenzi
Année: 1972
Origine: Italie / Allemagne
Genre: Giallo
Durée: 88mn
Acteurs: Antonio Sabato, Uschi Glas, Pier Paolo Capponi, Marisa Mell, Claudio Gora, Marina Malfatti, Rossana Falk, Renato Romano, Nello Pazzafini, Linda Sini, Carla Mancini, Franco Fantasia, Bruno Corazzari, Fulvio Mingozzi, Tom Felleghy, Luca Sportelli, Lucretia Love, Enzo Tarascio...
Résumé: Un dangereux psychopathe tue trois femmes avant de déposer au creux de leur main un étrange talisman en forme de demi-lune. La quatrième victime, Giulia, échappe de justesse à l'assassin. La police la fait alors passer pour morte afin de ne pas éveiller les soupçons du meurtrier. Avec l'aide de son mari, elle va prendre les choses en main. Ils découvrent rapidement que le point commun des victimes est d'avoir séjourné le même jour dans l'hôtel que Giulia gérait quelques années auparavant. Elles étaient en tout sept. Quatre sont mortes. Malgré la surveillance de la police, l'assassin parvient à les tuer. Il ne reste plus que Giulia. Afin de le coincer, l'inspecteur chargé de l'enquête décide de faire sortir la jeune femme de l'ombre et d'avertir les média qu'elle n'est pas morte...
Après une poignée de sexy gialli dont il fut un des principaux investigateurs, le désormais fameux triptyque Si douce si perverse, Orgasmo / Une folle envie d'aimer, Paranoia, et quelques années avant l'étrange et singulier Spasmo, Umberto Lenzi réalisa son premier véritable giallo, Sette orchidee macchiate di rosso, coproduction italo-germanique plus connue chez nous sous le titre Le tueur à l'orchidée ou Sept orchidées tachées de sang, traduction littérale du titre original.
Pour cette première incursion dans l'univers du giallo horrifique tel que Dario Argento et Sergio Martino l'avaient précédemment défini, Lenzi rate quelque peu son objectif faute à un scénario quelconque et un rythme particulièrement bancal peu aidé par l'absurdité de certaines séquences. Toute l'intrigue tourne autour d'une série de meurtres dont sont victimes sept femmes dont le point commun est d'avoir quelques années auparavant séjourné le même jour dans l'hôtel que gérait alors Giulia, l'héroïne principale. Sur chacune de ses victimes l'assassin, la traditionnelle ombre toute de noir vêtue, portant gants et chapeau, laisse un étrange fétiche en forme de demi lune. Après avoir échappé de justesse au meurtrier, Giulia avec l'aide de son époux va mener l'enquête tandis que la police piétine.
L'ouverture du film pouvait laisser augurer du meilleur puisque Lenzi enchaine pas moins de trois meurtres en l'espace de quinze minutes, tous plus sanglants les uns que les autres. Mais l'espoir d'un puissant giallo horrifique s'évanouit assez vite puisque après ce départ fulgurant, le rythme va très vite ralentir tandis que le scénario s'égare dans une improbable enquête tachetée d'incohérences et d'énormités (comment imaginer par exemple que le tueur si apparemment doué puisse confondre sa victime avec sa soeur jumelle?) qui conduira à un final bâclé et surtout hautement décevant. L'histoire en fait s'essouffle assez vite et Lenzi tente désespérément semble t-il de lui redonner un semblant de tonus mais de façon si maladroite et peu imaginative qu'elle ne parvient jamais à être vraiment crédible. Il se contente d'user des principales composantes du genre, d'appliquer la recette en espérant
que la sauce prenne, en vain, Le tueur à l'orchidée reste un exercice de style clinquant à première vue mais creux dés qu'on en gratte quelque peu le joli vernis. On ne retrouvera plus cette ambiance pesante, inquiétante du premier quart d'heure même si Lenzi nous réserve encore ça et là quelques meurtres rondement menés voire sadiques (la longue agonie de la jeune internée paranoïaque) qui dynamisent un peu le coté ronflant du film.
Si le motus operandi est ici bien fade, il est finalement à l'image de la conclusion, navrant. La découverte de l'identité du tueur décevra d'autant plus que le personnage ne bénéficie d'aucune étude psychologique. Sa figure ne surprendra pas et laissera parfaitement indifférent si toutefois elle ne fait pas sourire. On pourrait en dire autant des autres protagonistes bien peu fouillés ou trop délaissés. Ainsi la figure emblématique du prêtre si
cher au genre perd beaucoup de son aura tant Lenzi semble l'oublier pour finalement le faire resurgir en fin de bande. On regrettera également une interprétation plutôt insipide notamment de la part de Antonio Sabato, bien peu investi et une partition musicale quelconque pourtant signée Riz Ortolani qu'on a connu plus inspiré.
Le tueur à l'orchidée n'est pas réellement un mauvais film. Il parvient à distraire et retenir l'attention notamment grâce à cette atmosphère horrifique qu'il distille par moment, ses meurtres tous très graphiques et parfois gore, quelques scènes étranges parfaitement psychédéliques, dans l'air du temps (le repère des hippies) et son savoureux cocktail d'érotisme et de violence plutôt réussi qui ravira l'amateur et fait de tout film aussi terne soit il un toujours aussi plaisant breuvage. Il en faut souvent si peu!
Plus objectivement Sette orchidee macchiate di rosso n'est guère convaincant et ne pourra malheureusement que décevoir les férus du genre. Soyons magnanimes tout de même, le thriller à l'italienne a vu bien plus pire.
Aux cotés de Antonio Sabato, on se régalera de la présence de l'allemande Uschi Glas, Marina Malfatti, une spécialiste du genre, future Deborah de Un fiocco nero per Deborah, Gabriella Giorgelli trop vite tuée et l'apparition express de Marisa Mell en fin de bande.