The barbarians
Autres titres: Les barbarians / The barbarians and C°
Real: Ruggero Deodato
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Heroic fantasy / Fantastique
Durée: 88mn
Acteurs: Peter et David Paul, Richard Lynch, Eva Le Rue, Sheeba Alahani, Michael Berryman, Virginia Bryant, Franco Pistoni, Raffaella Baracchi, Wilma Marzilli, Pasquale Bellazzeca, Luigi Bellazzeca,Giovanni Cianfriglia, Angelo Ragusa, George Eastman...
Résumé: A une ère indéterminée où sur Terre régnait encore la magie vit un peuple pacifique, les Ragniks, heureux possesseur d'un rubis magique gardé par leur reine Canary. qui a le pouvoir d'agir sur les rêves. Un jour, le tyrannique Kadar parvient à lui dérober le rubis et ses pouvoirs. Elle est faite prisonnière ainsi que ses deux fils adoptifs, deux jeunes jumeaux nommés Gore et Kutchek dont il fait ses esclaves. Dix longues années plus tard, les jumeaux devenus adultes s'évadent et vont tout faire pour récupérer le rubis magique...
Voici très certainement un des films les plus sujet à débat de Ruggero Deodato tout simplement parce que ses détracteurs sont aussi nombreux que ses défenseurs. Point de juste milieu pour cette production Cannon, on aime ou on déteste. The barbarians devait à l'origine être réalisé par Slobodan Sijan alors installé aux USA. Il abandonna le projet au bout d'un mois et c'est entre les mains de Deodato qui en remania totalement le scénario qu'il échoua finalement. Alors que l'Heroic fantasy à l'italienne, sous genre né du succès de Conan le barbare, était déjà moribond, The barbarians nous plonge au coeur de temps immémoriaux, une ère où sur Terre régnaient la magie, les démons et les ténèbres.
Sur un no man's land vivait un peuple paisible, les Ragniks, aimé de tous, puisqu'il possédait un rubis magique qui leur apportait divertissement, sagesse et amour. C'est alors que le diabolique Kadar leur déroba, fit prisonnière sa gardienne, la reine des Ragniks, ainsi que ses deux enfants adoptifs, deux jumeaux dont il fit des esclaves. Devenus adultes, les deux frères s'évadent, bien décidés à retrouver le rubis et ainsi accomplir leur destin.
Véritable délire cinématographique tourné dans les Abbruzzes, The barbarians est une sorte de longue bande dessinée loufoque principalement axé sur ses deux principaux interprètes, les jumeaux Peter et David Paul, deux culturistes gonflés aux stéroïdes particulièrement crétins qui durant 90 minutes cabotinent, multiplient les facéties infantiles, en font des tonnes en essayant d'aller toujours plus en avant dans la débilité jusqu'à dépasser parfois les limites de la bêtise. Très mauvais acteurs de surcroit, ils deviennent très vite insupportables si bien sûr on est hermétique à la lourdeur de leur humour doublement proportionnel à leur masse musculaire.
Cette aventure fantastique épique dont l'intrigue a bien peu d'importance puisque c'est avant tout LE show des frères Paul, n'a donc rien d'exceptionnelle si on excepte une chose, seul point positif de cette farce franchement stupide, la richesse visuelle de l'ensemble. Malgré un budget fort réduit, Deodato est tout de même parvenu à créer tout un univers foisonnant, flamboyant, totalement délirant tant au niveau des costumes, splendides que des décors et des personnages eux mêmes. Le réalisateur de Cannibal holocaust a réuni une panoplie de "gueules" (Richard Lynch, Michael Berryman, George Eastman) et de sexy bombes propres au fantasme (Virginia Bryant, Eva LaRue) au milieu desquelles gravitent bon nombre de créatures aussi folles qu'amusantes dont quelques nains. Le rythme est des plus alertes, ne laissant place à aucun temps mort, l'atmosphère est ludique. Deodato s'est amusé et s'est fait plaisir. Si ce n'était les frères Paul, bien conscients de leur handicap dont ils usent et abusent, The barbarians aurait pu être une réussite du genre. En l'état, The barbarians est d'une irritante monstruosité à l'image même de ses deux protagonistes dont le vide crânien n'a d'égal que la vacuité de leurs pitreries. Le drame est de savoir que dans la vie ils sont identiques à ce qu'ils sont à l'écran. Vu les avis partagés, le débat sera encore longtemps ouvert entre pro et anti barbarians. On laisse le lecteur se faire lui même une idée. Nous on déteste purement et simplement.