Maniaco Deprebis

Longtemps demeuré une sorte d'énigme pour l'amateur de films exotico-érotiques, Porn esotic love n'en est plus réellement une aujourd'hui, si tant soit qu'il en fut une un jour. Si le film fait partie de la longue série des oeuvres exotiques que tourna Joe D'Amato à St Domingue il s'agit en fait d'une sorte de remontage agrémenté de nouvelles scènes de Eva nera qu'il réalisa quelques années auparavant à Hong-Kong. En y incluant de nouvelles séquences tournées cette fois à St Domingue et en changeant les dialogues par un habile redoublage, il crée ainsi sans mal un nouveau film qu'il se fait se dérouler... à Hong Kong!
On retrouve donc notre éternelle Emanuelle / Eva toujours interprétée par la divine Laura Gemser qui suite à la mort de son amie Iris, une strip-teaseuse, se rend à Hong Kong afin de découvrir les raisons qui l'ont poussé à se suicider par overdose s'il ne s'agit pas d'un meurtre déguisé en suicide.
Sur ce pseudo scénario, il y greffe quelques incidents divers qui n'ont guère de relations entre eux mais entretiennent un semblant d'intrigue tout en parsemant le tout de séquences érotiques où Laura revoit son amie faire l'amour sur le sable blanc. Ceci lui permet d'insérer les plans tournés à St Domingue avec l'insatiable Annj Goren dans le rôle d'Iris. Cela crée d'ailleurs un effet décalé assez curieux notamment lorsque Laura accompagnée de Dirce Funari font du shopping, St Domingue ne ressemblant guère à Hong-Kong! D'amato assaisonne le tout de plans où Laura fait l'amour ou s'adonne aux plaisirs solitaires tout en pensant à son amie.
On retrouve donc la plupart des scènes de Eva nera y compris celles de la danse des serpents et la fin brutale de Tinti, un serpent glissé dans son anus comme châtiment ultime pour ses crimes odieux. L'ensemble est joliment agencé avec les décors de Porno holocaust et autres La nuit érotique des morts-vivants. Si tout ce bric à brac s'insèrent de façon plutôt correcte, il ne faut guère chercher de cohérence à l'ensemble mais le film se laisse regarder avec ce même plaisir coupable que pour les autres exotico-polissoneries de D'Amato c'est à dire pour la beauté de Laura toujours aussi sensuelle. A ses cotés une partie de la distribution de Eva Nera bien entendu dont la blonde Michelle Starck à laquelle s'ajoute l'indispensable Dirce Funari et Gabriele Tinti. C'est à Mark Shanon qui endosse le rôle d'un gérant de sauna bien peu orthodoxe et Annj Goren que reviennent les séquences hardcore, Annj qui semble être au bord de la nausée lors des plans de fellation. Comme pour Porno Holocaust, elle fait plus pitié qu'envie une fois de plus. Heureusement pour elle et pour nous, elle semble plus à l'aise dans les scènes lesbiennes avec Laura et parvient à de trop rares instants à être un tant soit peu sensuelle. On y reconnaitra aussi certains des autochtones des films précédemment cités dont Chantal Kubel qui sut si bien nous étonné en ouvrant avec son vagin une bouteille de champagne dans La nuit érotique des morts-vivants.
Si certains considéreront Porn esotic love comme une gentille escroquerie, le film n'en est pas moins un bel exemple de recette de cuisine ou comment faire du nouveau avec de l'ancien. Et pourquoi bouder son plaisir lorsqu'en plus le produit final est plutôt aphrodisiaque?