Amore libero - Free love
Autres titres:
Real: Pier Ludovico Pavoni
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 86mn
Acteurs: Laura Gemser, Enzo Bottesini, Venantino Venantini, Olga Bisera, Ugo Cardea, Ogilvy Chiffon, Rocky Laurence...
Résumé: Un jeune ingénieur débarque sur l'île d'Esmeraldo afin d'y creuser une mine. Il se heurte vite à la difficulté du terrain mais également aux réticences des indigènes. Un aventurier trafiquant installé sur l'île ne lui facilite pas les choses. De plus, il n'avait pas prévu qu'une jolie autochtone, Jeanine, lui fasse tourner la tête en lui faisant découvrir les plaisirs de l'amour libre. Il en tombe amoureux...
Pier Ludovico Pavoni, spécialiste de l'érotisme auquel il dédia quasiment toute sa carrière avec notamment Un modo di essere donna et La peccatrice réalise en 1974 Amore libero-Free love, un petit film érotico-exotique comme il en sortait énormément alors.
Amore libero se voulait au départ une sorte de belle fable onirique mais le film sombre malheureusement assez vite dans le ridicule involontaire jusqu'à devenir ennuyant. Construit comme une de ses bandes dessinées coquines de second choix, Amore libero tente de traiter certains sujets parfois délicats comme la traite des blanches mais également des sujets plus légers tels que l'amour libre et le désir sexuel que l'être humain ne peut refréner. Il est dommage que sous la houlette de Pavoni, tout ne semble être prétexte qu'à atteindre les 90 minutes de métrage réglementaires.
On suit donc les aventures d'un ingénieur venu sur l'ile de Smeraldo afin d'y construire une mine. Il va vite se heurter aux réticences des autochtones mais aussi aux difficultés de l'entreprise ainsi qu'aux turpitudes d'un trafiquant installé sur l'île. A cela s'ajoute les avances d'une belle indigène qui va faire brûler en lui le désir sexuel.
Tous les ingrédients sont donc là pour une belle histoire aux parfums tropicaux mais malgré cela la sauce ne prend malheureusement pas cette fois. On est ici loin des oeuvres exotiques de D'Amato auxquelles on pense inéluctablement. Il manque cette fois cette magie propre à ces oeuvres, cette part de rêve qui entraine le spectateur dans ces contrées ensoleillées où naissent fantasmes et désirs ardents. Partir aux Seychelles, plus exactement sur l'île de Praslin, ne suffit pas à créer le rêve d'autant plus que Pavoni ne parvient à aucun moment à capter ni l'essence locale ni son charme. Le film devient donc vite fastidieux et se laisse regarder passivement, n'arrivant à aucun moment à faire décoller le spectateur de son divan.
La présence de Laura Gemser créditée ici sous le nom d'Emanuelle dont c'était le premier long métrage avant d'entrer dans sa glorieuse ère des Black Emanuelle est certainement le seul véritable atout d'Amore libero même si Pavoni ne l'a pas une seule fois mise en valeur. Laura, magnifique et angélique, se perd donc parmi la distribution, transparente, devenant, un comble, une simple actrice à la peau de corail. On est donc loin, trés loin, du savoir-faire de Joe D'Amato qui à chaque film a si bien su capter l'aura de la Divine et la faire rayonner à l'écran.
Les dialogues souvent très naïfs, frôlent par instant le ridicule, involontaire ou non tandis que certaines scènes deviennent comiques de par le ton léger et le manque de sérieux avec lequel le réalisateur les traite. Ceci est d'autant plus dommage que Amore libero possédait quelques qualités dont cette aura fantastique presque surréaliste dans laquelle il baigne. Que ce soit par la voix de la mère du héros qui sans cesse lui rappelle ses leçons de vertu ou les séquences de rêves proche du délire ( Francesco revivant toutes les expériences érotiques qu'il a vécu ou qu'il vivra dans l'avenir alors qu'il dort sur la plage, certainement une des séquences les plus réussies où une sorte d'ombre dessinée apparait par transparence sur un défilé d'images psychédéliques sur lesquelles elle danse frénétiquement). La présence d'un zeste de vaudou renforce cet aspect à coté duquel Pavoni est passé.
On ne se rattrapera guère sur l'érotisme puisque malgré son titre, il reste ici très sage et cet amour libre ne dépasse jamais le simple stade de l'amourette à l'eau de rose. Hormis admirer sa beauté, les fans de Laura risquent d'être quelque peu déçus.
Restent au crédit du film, outre la présence de Laura et celle éclair d'Olga Bisera, montant nue un cheval, une très belle partition musicale.
Passionné de sports aquatiques, Enzo Bottesini qui incarne Francesco s'était fait remarqué, ridiculisé (?), à la télévision italienne lors d'une célèbre émission, Richiatutto, où il tenta de battre un record sportif, celui de Enzo Majorca. On sourira face à la prestation de Venantino Venantini qui se glisse dans la peau d'un aventurier crapuleux et farfelu.