Maniaco Deprebis

En pleine vague de films de zombis, Umberto Lenzi se décida à son tour de se lancer dés 1981 dans ce genre prolifique en mettant sur pied cet Avion de l'apocaypse qui au même titre que Virus cannibal de son confrère Bruno Mattei laissa un souvenir hilare dans l'esprit du bissophile.
A en croire le réalisateur lui même, L'avion de l'apocalypse serait le film de zombis le plus sérieux jamais tourné peut être à cause de l'aspect politique qu'il essaie de développer. Mais avec toute la bonne volonté du monde, on tente mais en vain de trouver ce fameux sérieux. Ce n'est malheureusement qu'hilarité que le film déclenche malgré les efforts désespérés du pauvre Mel Ferrer qui campe un général de l'armée fort concerné par le problème de ces zombis atomiques. Atomique, le mot est lancé! C'est en effet des radiations atomiques qui cette fois seraient à l'origine de cette macabre résurrection. Etres irradiés ou simples zombis, peu importe, l'important c'est qu'ils soient là et prêts à envahir la ville et décimer la population.
Le scénario n'est pas plus idiot qu'un autre film du genre mais là où le bât blesse, c'est au niveau de la mise en scène, de l'interprétation et des effets spéciaux. Rarement avait-on connu un Lenzi si inepte, la platitude de sa mise en scène et l'amateurisme de la réalisation est assez déconcertant pour qui se souvient de ses précédentes réalisations. Au final, le film fait penser à ce que Mattei a commis de plus mauvais ou pire Jean Rollin dans sa mauvaise période morts vivants. Guère flatteur pour Lenzi dont le jeu des acteurs ne viennent pas rattraper l'indigence de la réalisation. Hugo Stiglitz, l'acteur fétiche de René Cardona Jr, est plus monolithique et inexpressif que jamais aux cotés de la blonde Laura Trotter qui une bonne partie du film roule des yeux de merlans frits. Les dialogues relèvent du plus haut comique qu'un doublage français haut en couleurs rend encore plus ridicules. Ils frisent souvent le n'importe quoi déclenchant un fou rire salvateur entre deux séquences dignes d'une comédie burlesque. La scène du massacre sur le plateau de télévision où danse un groupe de starlettes restera à jamais dans les annales de ce que le cinéma Bis transalpin compte de plus farfelu. On ne se rattrape guère sur les maquillages et les effets spéciaux. Nos morts-vivants ont simplement droit cette fois à un grimage sommaire posé sur leur visage, soit une sorte de croûte boursoufflée soit une légère couche de maquillage verdâtre dans la lignée des zombis du Lac des morts vivants de Jean Rollin.
L'amateur de gore par contre pourra y trouver son bonheur, petit certes, mais bonheur tout de même, lors de quelques scènes sanglantes fort réjouissantes. Un sein arraché par ci, un scalp par là sans oublier la pauvre Laura Trotter qui sera déchiquetée par l'hélicoptère qui devait la sauver. Le comble du ridicule sera atteint avec l'image finale avec laquelle Lenzi conclut son film. Hugo Stiglitz se réveille dans son lit, tout ceci n'était qu'un cauchemar! Mais au même instant un avion atterrit... et un panneau nous met en garde, le rêve devint réalité!
Le cauchemar c'est plutôt ce film bâclé dans lequel s'est fourvoyé Lenzi mais il y a parfois de bons cauchemars... surtout lorsqu'ils provoquent autant l'hilarité entre deux scènes sanglantes!
A visionner avec Virus cannibal dont cet Avion pourrait être le petit frère!