L'osceno desiderio
Autres titres: Obscene desire / Le pene nel ventro / La profezia
Real: Giulio Petroni
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Marisa Mell, Lou Castel, Chris Avram, Laura Trotter, Xavier Escrivà, Victor Israel, Jack Taylor, Paola Maiolini...
Résumé: Amanda, une américaine, a récemment épousé un sexagénaire, Andrea, qui à son grand désespoir se refuse à elle. Ces refus éveillent en elle des soupçons. Elle se confie à un prêtre anthropologue, ami d'Andrea, qui tente de lui avouer qu'en fait la famille de son époux est frappé depuis des générations d'une terrible malédiction. Outre ses déboires sexuels, Amanda est victime des harcèlements de l'étrange majordome. Amanda commence à faire de mystérieux rêves et finit par tomber enceinte. Son futur fils est destiné à devenir le fils du Diable, neuvième enfant d'une descendance sataniste...
Demeuré inédit en salles en Italie, L'osceno desiderio fait partie des films qui profitèrent du succès de La malédiction, prenant donc pour thème l'Antéchrist. Malgré un titre et surtout un sous titre parfaitement racoleur, L'osceno desiderio risque fort de décevoir ceux qui en attendent une oeuvre sulfureuse dans tous les sens du terme.
Si la paternité du film est accréditée à Giulio Petroni à qui on doit quelques fleurons du western-spaghetti, ce dernier a toujours nié en être le réalisateur puisqu'il soutient être parti bien avant que le film soit terminé. Petroni avoue également que le film tel qu'on le connait n'a rien à voir avec ce qu'il devait être au départ. Ce qui devrait être son ultime film reste donc un mystère quant à savoir qui l'a réellement mis en scène. Au vu du résultat, peut être comprend on mieux Petroni.
Tourné en Espagne, L'osceno desiderio se contente de reprendre la bonne vieille recette du film démoniaque sans aucune originalité, sans la moindre once d'imagination. Mais ce qui est ici le plus frappant c'est la lenteur extrême du récit scindé en deux parties à la limite de l'ennui.
La première est entièrement consacrée à la mise en place du décor et à la relation qu'entretiennent Amanda et Andrea. Une vaste demeure bourgeoise où déambule un inquiétant domestique aux yeux de batraciens interprété par le Marty Feldman italien, Victor Israel, des pièces feutrées qui semblent vides à l'image de la vie d'Amanda, épouse délaissée et sexuellement frustrée, voilà pour le décor que la caméra lèche, inspecte. Mais à force d'inspecter et lécher, Petroni finit par très vite lasser. Il semble avoir confondu mise en place d'une atmosphère et narration soporifère. Si cela fonctionne l'espace de quelques minutes où un bruit, une ombre se font inquiétants, la paresse phénoménale de la mise en scène aura vite raison du spectateur. Indispensables à tout bon film démoniaque sont les supposés amis toujours de bons conseils et les belles nuits d'orage durant lesquelles la malheureuse héroïne se réveille seule dans le grand lit conjugal, prise de terribles douleurs abdominales.
Mais ce qui définit avant tout cette première partie qui semble s'éterniser ce sont les séquences de sexe qui ne dépassent jamais le stade du softcore. Ce ne sont pas ces dernières qui risquent de réveiller les instincts pervers du spectateur ou de le réveiller tout court tant Petroni demeure d'une sagesse exemplaire. On retiendra les très longs ébats de Amanda et de son mari, les masturbations de celle ci sous l'emprise du Démon et une orgie organisée par les amis d'Andrea que celui rejoindra vite sous l'oeil voyeur de son épouse.
Entre deux scènes érotiques et de longues palabres entre Amanda et le prêtre, ami de la famille, on aura vite compris le pourquoi du comment et il ne reste plus qu'à patiemment attendre la seconde partie du film, réduite à quelques vingt minutes, où les activités sataniques du mari et de ses amis, lointains descendants d'une génération de satanistes qui doivent permettre leur lignée, sont enfin mises au grand jour.
A croire que Petroni était plus intéressé par l'aspect érotique du film puisque cette deuxième partie se résume à une messe noire et quelques envoûtements furtifs tandis que les douleurs abdominales d'Amanda se font de plus en plus fortes. Tout s'enchaîne à la vitesse de l'éclair jusqu'à l'exorcisme final réduit à deux minutes. Ce dernier va là encore en décevoir beaucoup puisqu'il se résume à quelques rires diaboliques, quelques contorsions de la pauvre Amanda qui roulent des yeux de merlans frits et se pourlèche de façon obscène les lèvres avant de recracher l'hostie que lui tend le prêtre. Quelques mimiques, des yeux jaunes qui luisent dans la nuit, quelques grimaces et l'ecclésiastique se suicidera sans raison apparente. Frustrant!
Ce qui devait être le clou du film s'avère un parfait ratage, bâclé et raté. Petroni donne l'impression de vouloir très vite en finir tant il s'ennuie et pour cela il se débarrasse de tous ces personnages en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
On oubliera le final grotesque qui se veut pessimiste, le triomphe du Mal sur le Bien avec la montée de Satan à bord d'un avion, s'envolant vers de nouvelles aventures! Un final catastrophique à l'instar même du film lui même.
Dans cet ennui surnagent quelques scènes intéressantes notamment celle, presque onirique, où Amanda parcourt le parc uniquement vêtue d'une nuisette transparente par une nuit d'orage alors que le vent est déchaîné, les arbres semblant prendre d'étranges formes vaginales. On retiendra quelques rares meurtres tel que celui d'une prostituée qui pour amadouer son agresseur simule une fellation sur une bougie avant que le poignard ne transperce son ventre à grands jaillissements de sang avec lequel le bourreau signera le corps. Ni cela ni le décor certes joliment british ne suffira cependant à sauver L'osceno desiderio du naufrage.
En tête de distribution on retrouve la pauvre Marisa Mell alors en fin de carrière, pataude et totalement perdue au milieu de ces messes noires bon marché. Marisa dont le charme fait encore illusion malgré une coupe garçonne peu séduisante avait déjà oeuvré dans le genre l'année précédente avec Un'ombra nell'ombra / Les vierges damnées. A ses cotés, le grisonnant Chris Avram déjà présent dans La possédée et Le dieu noir, le malheureux Lou Castel qui ne mâche pas ses mots en évoquant ce film comme sur tout ce qu'il tourna à cette époque endosse la défroque du prêtre exorciste et Laura Trotter qui arbore une hallucinante coupe de cheveux très proche du gâteau posé sur la tête à qui le réalisateur a réservé la plupart des scènes érotiques!