Orgasmo nero

Autres titres: Les plaisirs d'Hélène / Voodoo baby / Black orgasm / Sex and black magic / Orgasmo negro
Réal: Joe D'Amato
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 90mn
Acteurs: Nieves Navarro, Richard Harrison, Lucia Ramirez, Mark Shannon...
Résumé:
Helen et Paul sont un couple où le désir semble être mort depuis longtemps. Paul est impuissant et sa femme ne parvient plus à l'exciter. Elle se jette alors dans les bras d'une belle et virginale métisse afin qu'elle lui apporte ce que son mari ne lui donne plus. Elle découvre le saphisme mais ce qu'elle ignore c'est qu'elle appartient désormais à la belle jeune fille qui pratique le vaudou...
Nouvel opus de la série des films érotico-exotiques que tourna au début des années 80 Joe D'Amato, Orgasmo nero s'inscrit dans la lignée de Porno holocaust, Papaya dei Caraibi mais surtout de Sesso nero / Le sexe noir.
D'Amato retrouve les splendides décors naturels des Caraïbes, ses plages, ses palmiers et ses flots bleus pour cette histoire de femme frustrée qui se jette dans les bras d'une belle et virginale indigène afin de trouver ce que son mari ne lui donne plus, le tout sur fond de vaudou et magie noire.
Le scénario n'a une fois de plus aucune importance, il n'est qu'un prétexte à aligner des scènes de sexe tant hétérosexuelles que saphiques, interraciales ou non puisque les orgasmes sont ici à la fois noirs, blancs ou mélangés.
Si Sesso nero tentait une esquisse d'histoire, il n'en est rien ici. On se laisse juste aller à rêver sur ces magnifiques décors tropicaux, ses plages de sable blanc où s'ébattent Helen et la jeune Haini au son de la partition musicale signée Stelvio Cipriani qui mêle tam-tam et musique sirupeuse.
On reconnaitra comme d'habitude la griffe de D'Amato dans les rares séquences gore lors des rites vaudou notamment celle qui ouvre le film: un sacrifice humain où on extirpe à pleines mains un coeur d'une poitrine avant de le dévorer. Cette même scène clôturera également le film juste avant que l'image ne se fige sur le visage horrifiée d'Helen.
Pour le reste, Orgasmo nero est de la même veine que les autres films de la série, ceux ci se suivent et se ressemblent tous.
La véritable curiosité du film provient de sa distribution assez étonnante. Aux cotés de la toujours aussi indolente mulâtresse Lucia Ramirez, Richard Harrison, une des gueules du cinéma d'action italien qui incarne ici ce sexagénaire impuissant, et surtout Nieves Navarro alias Susan Scott alors sur le déclin. Nieves nous offre des scènes parfois aux limites du hard dont une longue masturbation frontale, totalement désinhibée. Etonnant certes mais avouons qu'elle parvient au détour de quelques plans à faire illusion et même dégager un certain sex-appeal malgré une chirurgie esthétique bien visible qui à l'époque fit les choux gras de la presse italienne. Sa vivacité et son engouement tranchent étrangement avec l'indolence de Lucia Ramirez plus passive que jamais. Ce contraste est bizarrement un des atouts du film.
L'amateur reconnaitra l'apparition de Mark Shanon dans une séquence de rêve empruntée à Sesso nero.
Si Orgasmo nero ne provoquera guère d'orgasme chez le pornophile bissophile, il fera naitre tout de même quelques gentils frissons aux plus fripons qui se laisseront aller à fantasmer sous les palmiers.