Annarita Grapputo: La philosophie d'une comète.
Dans le large univers univers du 7ème art il est des stars et des starlettes mais il existe également des étoiles filantes. Si cette charmante brunette n'est jamais parvenue à accéder au statut de star pas même à celui de starlette elle fait néanmoins partie de ces nombreuses météorites qui auront traversé le ciel du cinéma Bis italien. En huit petits films étalés sur quelques huit années tournés pour la plupart en début de carrière elle n'a jamais eu la chance de pouvoir s'imposer... ou peut être ne lui donna t-on pas tout simplement la chance de s'imposer.
Faisons sans plus tarder un petit tour dans la vie de cette jeune actrice aujourd'hui oubliée, celle de Annarita Grapputo.
Née à Turin en 1954, Annarita est issue d'une classe sociale moyenne. Fille de professeurs, ses parents enseignent le grec et le latin. C'est à l'âge de huit ans qu'elle pour Carmagnola, une petite bourgade pleine de charme selon les aveux de la future belle comédienne. C'est là qu'elle fera ses études et suivra un parcours scolaire des plus classique. La mort prématurée de son père va alors bouleverser son destin. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, Annarita doit travailler. Elle sera entre autre modèle pour une petite maison de couture.
En aout 1974 elle se présente à la sélection italienne pour le concours de Miss monde qui se déroulera le mois suivant. Elle se retrouve en finale avec une consoeur, Isabelle Petraglia, qui fait chavirer les coeurs du jury mené par Silva koscina. Annarita qui avait été également pressentie pour le concours de Miss Univers ne sera malheureusement pas retenue.
C'est à cette occasion que la directrice de la célèbre revue Playmen, Adelina Tattilo, la remarque et la présente au réalisateur Carlo Lizzani. C'est ainsi que va commencer sa brève incursion dans le monde du cinéma.
Nous sommes en 1975, Anna Rita a 21 ans. elle se voit proposer un rôle dans le nouveau film du réalisateur, Storie di vita e malavita. Un début fracassant pour la jeune fille qui interprète le rôle d'une mineure de la haute société italienne qui va se prostituer, passant de mains en mains y compris celles de son propre père. Vision implacable sur la prostitution et la traite des mineures, Storie di vita e malavita est un film dur à la limite du documentaire dans lequel Annarita y démontre ses talents d'actrice.
Elle poursuit sur cette lancée en 1976 avec le violent Roma drogata: la polizia non puo intervenire de Lucio Marcaccini où cette fois elle tombe dans le cercle infernal de la drogue. Massi va lui offrir à nouveau l'occasion de tourner sous sa direction dans Poliziotto senza paura même si cette fois elle n'y fait qu'une brève apparition dans le rôle de la jeune fille kidnappée qui s'offre nue à Maurizio Merli.
On la remarque toujours la même année dans le brutal polar de Mario Imperoli Come cani arrabbiati dont elle partage l'affiche avec Paola Senatore. Elle y interprète une aussi sexy que redoutable tueuse aux cotés de Cesare Barro et Luis La Torre.
Elle est également au générique d'un drame érotique morbide signé Tiziano Longo Lo stallone avec Dagmar Lassander dont elle joue la fille. Pour son premier véritable grand rôle en tant que jeune protagonistes principale elle incarne une adolescente jalouse et obsédée de façon quasi maladive par son père à qui elle voue un amour incestueux. Avec l'aide de son petit ami (Gianni Macchia, l'étalon du titre) elle monte alors un plan machiavélique pour éloigner sa mère de lui. Explicitement érotique Lo stallone / L'étalon lui donne une certaine renommée dans l'univers cinématographique, une occasion qui ne se reproduira malheureusement pas. Annarita, prévoyante, n'en délaisse pas pour autant ses études. Elle reprend le chemin des écoles et s'inscrit en faculté de philosophie avec option psychologie. Elle en profite pour retourner à Turin, sa ville natale, et y tourne deux films pour Carlo Ausino: l'insipide polar Torino violenta / Le justicier défie la ville en 1977 dans lequel son temps de présence à l'écran ne doit guère excéder cinq minutes, elle est la petite amie de Emanuele Cannarsa, et un film d'horreur tout aussi insipide en 1982 La villa delle anime maledette, son ultime pellicule qui sera descendue par la critique italienne. On notera tout de même en 1978 une petite participation au film de Sergio Tau La lunga strada senza polvere suivie d"apparitions dans diverses petites séries télévisées italiennes.
Annarita abandonna donc le cinéma en 1982, profondément déçue de l'insuccès de La villa delle anime maledette, sans grand regret, puisqu'elle n'a jamais vraiment su s'imposer dans cet univers. Elle s'en est retournée à ses études de psychologie avant de totalement disparaitre et de commencer une nouvelle vie.