Lo stallone
Autres titres: L'étalon / The stallion / Perversion familiar
Real: Tiziano Longo
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Drame érotique
Durée: 83mn
Acteurs: Gianni Macchia, Dagmar Lassander, Annarita Grapputo, George Ardisson, Valeria Pescatore, Giuseppe Terranova, Paola D'Egidio, Stefano Amato, Domenico Palma...
Résumé: Daniela, une lycéenne, éprouve pour son père plus que de l'affection. Elle este n amoureuse, un amour qu'elle ne peut exprimer. Lorsqu'elle rencontre Valerio, un séducteur réputé comme étant un très bon amant, elle met en place un plan machiavélique. Elle sort avec lui pour mieux le jeter dans les bras de sa mère afin que ses parents en pleine crise conjugale se séparent. Sa mère s'éprend de Valerio, trouve en lui ce que son mari ne peut plus lui apporter sexuellement mais Daniela n'avait pas prévu que son père retrouve sa libido en, découvrant l'adultère encore moins qu'il meuure d'une crise cardiaque. La jeune fille sombre alors dans la folie...
Parmi les huit films qu'a réalisé le méconnu metteur en scène et producteur Tiziano Longo durant sa courte carrière on trouve en majeure partie une série de drames érotiques morbides comme l'Italie aimait alors en produire. Parmi eux Lo stallone / L'étalon écrit par Piero Regnoli un des spécialistes du genre à qui une toute jeune Gloria Guida doit ses premiers et plus sulfureux succès.
Daniela, 17 ans, une belle lycéenne, fait un jour la connaissance de Valerio, un séduisant play-boy dont la réputation quant à ses prouesses sexuelles n'est plus à faire. Cette
rencontre inattendue va pousser la jeune fille à échafauder un plan machiavélique afin de jeter Valerio dans les bras de sa mère Francesca, une femme de plus en plus frustrée sexuellement. Guido, le père de Daniela, un universitaire, n'a plus aucun désir pour sa femme qu'il délaisse. Cette profonde crise conjugale qui lentement détruit Francesca n'est pas pour déplaire à leur fille puisqu'elle est éprouve pour son père bien plus que de l'affection. Elle est en follement amoureuse, un amour incestueux qu'elle aimerait enfin exprimer. Eloigner sa mère en la poussant dans le lit de Valerio qui parallèlement continue à multiplier les liaisons d'une nuit pourrait lui donner champ libre. Malheureusement pour elle
les choses ne se passent pas réellement comme prévu. Guido découvre la relation adultère de sa femme, commence à épier ses ébats amoureux avec son amant. Cette découverte fait renaitre en lui la flamme du désir alors que Valerio est de son coté de moins en moins satisfait de sa relation avec Francesca. Elle retombe dans les bras de son mari et reprend une vie conjugale quasi normale jusqu'au jour où Guido meurt d'une crise cardiaque alors qu'il lui fait l'amour. Inconsolable Daniela s'effondre et sombre lentement dans la folie lorsqu'elle apprend que Valerio et sa mère ont décidé de partir à Bangkok ensemble alors qu'elle avait expressément demandé au jeune homme qui quitté la ville. La lycéenne va commettre l'irréparable.
Discrètement sorti en France durant l'hiver 79 soit quatre ans après sa réalisation Lo stallone n'est jamais qu'une nouvelle illustration de l"ennui et la débauche d'une certaine bourgeoisie italienne, un des thèmes privilégiés du cinéma de cette époque. La base de l'intrigue est on ne peut plus classique, celle d'un couple en pleine crise conjugale suite au désintérêt d'un mari quinquagénaire pour sa splendide épouse de plus en plus frustrée. L'arrivée dans la vie du couple d'un Dom Juan, petit ami de leur fille, va donc vite semer le trouble au sein de cette famille à la dérive. Ne manquait plus qu'un bel inceste pour consolider une histoire un peu légère et un zeste de folie pour pimenter le tout et le tour était
joué. Si Lo stallone ne se démarque guère de la production d'alors le film de Tiziano Longo n'en est pas moins dépourvu d'intérêt. Même si l'aspect psychologique reste survolé Longo grâce à une mise en scène sans temps mort, des personnages plutôt bien dessinés et des dialogues convaincants qui mettent en avant leurs frustrations, leurs doutes, l'hypocrisie bourgeoise et ses valeurs qui finissent par former une occlusion mentale. L'histoire reste sans cesse crédible, les situations dans lesquelles se retrouvent plongés les protagonistes tout à fait plausibles, des personnages que Longo fait évoluer avec tact et sensibilité vers une destinée tragique. Le rythme est certes assez lent mais le cinéaste prend le temps de
s'y attacher, de leur donner une certaine consistance de la même façon qu'il justifie toujours leurs actes notamment les écarts voyeuristes du père. Le voyeurisme n'est pas ici un vice ni même la conséquence d'un esprit frivole mais une manière de se libérer d'idées rétrogrades néfastes, d'obsessions nuisibles qui se transforme en thérapie bienfaitrice. Enfin débarrassé de ces poids le père retrouvera sa libido. Ce retournement de situation que n'avait pas prévu l'adolescente en mettant au point son plan va faire basculer le film vers un drame inexorable où la mort une fois de plus apparait comme une tragique libération.
Un des grands atouts du film est son érotisme omniprésent d'un bout à l'autre du métrage.
Longo multiplie les plans de nu et les scènes de sexe souvent brulantes toujours filmées avec soin, sensualité et malice, avec une pointe d'audace. Longo sait éveiller le désir tant chez ses protagonistes que chez le spectateur comme il sait suggérer, provoquer, aguicher en évitant la vulgarité. Rarement la rousse incendiaire Dagmar Lassander (Francesca) n'avait eu autant de scènes déshabillées à l'instar d'un des sex symbol d'alors, le regretté Gianni Macchia (Valerio), qui offre son corps de latin lover à la caméra inquisitrice du cinéaste qui explore de façon effrontée l'anatomie de ses deux principaux personnages. De quoi ébranler autant leurs sens que ceux du public. Outre leurs nombreux ébats comment
rester de glace face à l'objectif qui détaille et fixe le mini slip de bain de Gianni sous lequel se dessine parfaitement son sexe, celle où Dagmar promène son pied le long de la cuisse de Gianni pour venir caresser sa virilité ou devant les petites culottes transparentes de Dagmar.
A leurs cotés Annarita Grapputo, éphémère starlette du cinéma de genre, interprète avec conviction Daniela. Annarita trouvait là son seul et unique rôle en tant que protagoniste principale si on excepte La villa delle anime maledette, pellicule d'horreur fauchée et brouillon totalement oubliée. Georges Ardisson qui lui aussi n'a pas peur de se dévêtir joue avec justesse et pudeur ce mari impuissant dont les liaisons adultères de son épouse vont
raviver la flamme. Dans le rôle d'un des camarades de classe de Daniela, un intermède inutile dont on aurait pu se passer, on reconnaitra le rouquin obèse de la sexy comédie Stefano Amato, le petit bémol à cette distribution qui donne à ce film une de ses étoiles. Tourné à Rome et le long du littoral aux abords de la capitale ces jolis décors naturels sont un autre de ses atouts qui lui donne un petit coté maritime ensoleillé très agréable.
Si l'étalon du titre est loin d'être une montagne de muscles, stéréotype même de ce type d'hommes, mais juste un play-boy aux moeurs libérées simplement réputé performant au lit, une petite originalité que se permet Longo, Lo stallone, souligné par une belle partition
musicale signée à deux mains par Stefano Liberati et Elio Maestosi, n'en est pas moins une oeuvre érotique morbide gentiment sulfureuse, charnelle, moite. Certes discrète cette petite pellicule méconnue difficilement visible aujourd'hui comme la plupart des films de son auteur reste néanmoins une jolie bande à l'atmosphère maladive qui sans aucun doute saura émoustiller les sens de l'amateur. Lo stallone est surement un des meilleurs films du cinéaste, un de ses plus intéressants et surtout fouillé.
Pour information à l'occasion de sa sortie française le film fut agrémenté de vilains inserts porno assez mal venus et surtout très mal intégrés qui gâchent le travail initial de Longo désormais interdit aux moins de 18 ans.