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Morbosita

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Autres titres: Morbosidad en un extraño asunto de amor
Real: Luigi Russo
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Drame
Durée: 90mn
Acteurs: Jenny Tamburi, Gianni Macchia, Eva Czemerys, Aldo Bufi Landi, Enzo Liberti, Eolo Capritti, Luciana Scalise, Vittoria Capri, Fernando Cerulli, Paul Muller, Tom Felleghy, Barbara Lay, Lorenzo Piani, Maria Grazia Piani, Jill Pratt...

Résumé: Giulia, une femme arriviste, entretient une relation amoureuse avec son amant, un architecte tout aussi arriviste. L'arrivée de Anna la jeune soeur de Giulia va mettre en danger leur couple. Aguicheuse, la nymphette attise les sens de jusqu'au jour où, à la fin d'une soirée organisée par le couple, Anna est violée par deux des invités, deux notables haut placés sur qui le couple compte fortement pour sa réussite sociale. Giulia décide de ne pas les dénoncer...

Acteur, producteur, scénariste, metteur en scène on doit essentiellement à Luigi Russo quelques gentilles sexy comédies (Poupées sur canapé, Pension pour jeunes filles), une curiosité érotique à sketches inspirée de La bête de Walerian Borowczyk, La bella e bestia, et surtout cet OVNI qu'est Adamo ed Eva la prima storia d'amore dans lequel, l'irremplaçable Mark Gregory, le guerrier du Bronx devenu le Rambo italien le plus prometteur du Bis transalpin, interprétait Adam aux prises avec une tribu d'hommes préhistoriques cannibales après avoir découvert les joies de la sexualité avec Eve. Réalisé en 1974 Morbosita diffère
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quelque peu du reste de la filmographie du cinéaste de par la noirceur de son thème et la présence d'Eva Czemerys, l'actrice fétiche de Nello Rossati pour qui elle tourna Prostituée le jour épouse la nuit et La gatta in calore, deux films qui se rapprochent justement de Morbosita de par leur atmosphère.
Giulia, une séduisante femme, est amoureuse de Alessandro, son bel amant architecte. Tout deux ont un point commun: ils n'ont aucun scrupule pour réussir professionnellement. Alessandro choisit ses amis pour l'argent et l'appui qu'ils peuvent lui donner. Giulia n'hésite pas à coucher avec les notables de la ville notamment son médecin et son avocat pour
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parvenir à ses fins. C'est alors que débarque à l'improviste sa jeune soeur, Anna, 17 ans, une étudiante heureuse d'avoir réussi ses examens et de pouvoir enfin profiter de son retour chez Giulia. Celle ci ne semble pas partager sa joie, guère satisfaite de ne plus pouvoir vivre librement sa relation avec Alessandro. Le soir même de son arrivée Anna surprend sa soeur faire rageusement l'amour à son amant sur le fauteuil du salon. A la fois troublée et jalouse l'étudiante va subrepticement tenter de séduire Alessandro en l'aguichant. un jeu d'autant plus dangereux que Anna ne laisse pas vraiment indifférent Alessandro, attiré par sa candeur. Si Giulia n'est pas dupe elle préfère cependant se taire voyant avant tout ses
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intérêts. Lors d'une réception que les deux amants donnent à leur domicile les choses vont dégénérer en fin de soirée. Alors que Giulia et Alessandro quittent le salon pour raccompagner leurs invités l'avocat grisé par l'alcool viole sauvagement Anna encore vierge. Elle est abusée une seconde fois par le médecin. Anna se réfugie dans sa chambre. A leur retour Alessandro et Giulia comprennent vite ce qui s'est passé. Giulia refuse de les dénoncer et insiste pour que Alessandro fasse de même. Peu soucieuse du traumatisme subi par sa soeur elle préfère le silence plutôt que d'être au coeur d'un scandale et ainsi compromettre ses plans professionnels et voir se tarir ses principales sources d'argent.
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Dénoncer ce double viol pourrait être également fatal pour Alessandro dont le cabinet est financée par ces notables. Anna décide de se venger en ruinant la réputation de ses agresseurs. Mais Giulia, imperturbable, veille malgré les réticences de Alessandro. Elle compte bien profiter du viol pour grimper encore plus vite l'échelle sociale et venger sa soeur d'une manière qui leur sera profitable à elle et son amant. C'est sans compter sur Anna qui au final se montrera plus pernicieuse que son ainée. Elle exploitera la situation et la retournera à son profit.
La perversité, la perversion, la corruption de la bourgeoisie ne sont plus à démontrer.
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Morbosità en reprenant un des thèmes fétiche du cinéma italien en est une nouvelle preuve. A travers les personnages de ces deux soeurs, l'une plus soumise que l'autre mais cependant tout aussi déterminées à réussir socialement, Russo dépeint la lâcheté, l'opportunisme, la cruauté dont la classe bourgeoise peut faire preuve pour arriver au sommet de l'échelle sociale le plus vite possible. Le fond de l'histoire est bel et bien là mais la forme y est elle? Malheureusement pas vraiment. Morbosita est en fait un modeste film érotique à l'atmosphère morbide comme l'Italie en produisait alors à la chaine en ce milieu de décennie. Rien ne distingue vraiment cette petite pellicule et ses protagonistes de bien d'autres.
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On y retrouve la plupart des ingrédients propre au genre dont un couple dont les amours intéressés vont être perturbés par l'arrivée d'une adolescente troublante, une nymphette aguicheuse qui va attirer l'attention de l'homme et jeter une ombre sur la relation des deux amants. Autour d'eux gravitent quelques personnages libidineux, corrompus, qui ne manquent pas de remarquer la jeune fille ce qui mènera inéluctablement au drame et dévoilera au grand jour la personnalité repoussante de chacun. Si l'originalité n'est pas réellement au rendez-vous de cette histoire vue et revue c'est la noirceur du récit et des protagonistes tous plus antipathiques les uns que les autres qui donne à Morbosita tout son
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intérêt. Difficile en effet d'éprouver la moindre sympathie pour ces êtres vénaux, cupides, intéressés, arrivistes, sans morale ni scrupule par qui les liens humains passent obligatoirement par ceux de l'argent. Et lorsque l'innocence semble pointer son nez sous les traits de l'angélique Anna elle se révèle tout aussi méprisable. Aussi odieux que soit son double viol, quelque soit le traumatisme subi difficile de la prendre en pitié ou ressentir une pointe de compassion. Elle est finalement à l'image de sa soeur. Toutes deux ne sont que des putains, l'une mondaine qui couche pour réussir, l'autre, une petite délurée qui à sa façon profite de l'argent de ses ainés qu'elle manipule. Lorsque Giulia, trahie, lance à son
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amant "Tu es une merde" cette réplique qualifie finalement très bien l'ensemble des protagonistes.
Si Russo révèle lentement leur vrai visage, leurs motivations, ménageant une esquisse de suspens, il est par contre regrettable qu'il soit resté au stade de l'esquisse. L'ensemble manque de profondeur, demeure superficiel donnant l'étrange impression d'assister à une ébauche de film, un sentiment confirmé par une mise en scène plutôt anodine tant et si bien qu'au clap final on demeure quelque peu sur sa faim, content dans un certain sens mais légèrement frustré. Morbosita perd ainsi de sa force, de son venin qui glisse comme des
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gouttes d'eau sur un imperméable malgré quelques scènes érotiques passionnées, chaudes, intenses, de jolis plans de nudité et surtout la séquence clé qui à elle seule donne au film une formidable raison d'être visionné, celle du viol, fabuleux, de Anna, par l'avocat chauve, libidineux, dont l'âge pourrait avoisiner celui du père ou du grand-père de la malheureuse. Si jusque là Russo s'était tenu assez loin de toute vulgarité et obscénité, ce qui n'est en aucun cas un reproche ici, il se rattrape en l'espace de quelques minutes de cette retenue. Tournée à grands renforts de zooms déformants et autres gros plans cette scène vient épicer une pellicule routinière un peu fade qui rappelle par bien des points La seduzione de Fernando Di Leo réalisé l'année précédente.
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Autre atout de Morbosita son interprétation qui sans être exceptionnelle n'en est pas moins convaincante l'androgyne Eva Czemerys en tête, version coupe garçonne, à la fois sensuelle et froide, intransigeante, sans coeur, antipathique dont on gardera à l'esprit les ébats volcaniques, son chemisier transparent et ses regards glacials. A ses cotés on retrouve une toute jeune Jenny Tamburi fraichement sortie de La seduzione qui reprend son rôle de nymphette allumeuse dont on retiendra le viol. C'est le play-boy alors idole des jeunes et des moins jeunes Gianni Macchia qui campe un Alessandro mono expressionniste. Figé dans son personnage il ne parvient à aucun moment à lui donner une quelconque dimension, peu
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concerné par une histoire qui ne semble guère le passionner. On attribuera une mention toute spéciale aux trois notables joués par Aldo Bufi Landi, Enzo Liberti et surtout l'avocat Eolo Capritti.
Rythmé par les envolées d'une magnifique partition musicale signée Berto Pisano Morbosita est un drame érotique qui pointe férocement du doigt la déliquescence de la bourgeoisie, l'appât du gain, le profit et l'opportunisme. Même si le genre a connu plus professionnel, plus original aussi, la noirceur jubilatoire du récit et le caractère odieux des protagonistes font assez vite oublier qu'on est en terrain archi connu. Très certainement le
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film le plus abouti de son auteur avec le futur Porca societa, Morbosita qui porte parfaitement bien son titre se laisse regarder avec grand plaisir et une excitation non dissimulée pour ceux qui frémissent face au coté obscur de l'âme humaine.
Particulièrement méconnu, difficilement visionnable aujourd'hui, tristement oublié des éditeurs Morbosita mérite sa place sur les étagères de tout amateur d'érotisme morbide à l'italienne. A découvrir!
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  • Par Éric Draven | jeudi, 1 mars 2018 | 21h17
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