Classe mista
Autres titres: La prof et les farceurs de l'école mixte
Real: Mariano Laurenti
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 87mn
Acteurs: Alfredo Pea, Dagmar Lassander, Alvaro Vitali, Gianfranco D'Angelo, Mario Carotenuto, Fiammetta Baralla, Femi Benussi, Gabriele Di Giulio, Giusi Raspani Dandolo, Patrizia Webley, Michele Gammino, Daniela Doria, Gino Barzacchi, Sofia Lombardo, Anna Melita, Elvira Di Silverio, Gino Pagnani, Rita De Angelis, Daniele Di Giulio, Valeria D'Obici...
Résumé: Au lycée de Trani, petite ville du sud de l'Italie, débarque une nouvelle et ravissante professeur de littérature, Carla Moretti. Le jeune Tonino, adolescent timide et puceau, en tombe éperdument amoureux et ne rêve plus que de se faire dépuceler par cette étourdissante rousse qui ne laisse personne indifférent surtout pas ses deux amis Salvatore et Angelino. C'est aussi à ce moment que Tecla, la tante ensorceleuse et peu farouche de Tonino, décide de venir passer quelques jours chez lui. Ignorant que Tecla a finalement déniaisé Tonino, son père, malheureux de voir son fils toujours vierge, organise le kidnapping de Carla puis celui de Tonino afin qu'ils se retrouvent dans la même maison et puisse enfin faire l'amour...
Grand spécialiste de la comédie sexy à l'italienne Mariano Laurenti a donné vie aux aventures coquines de toute une armada de profs, lycéennes, collégiennes et autres toubibs et infirmières tout au long des années 70 et 80. Difficile parfois de faire la différence entre un film et un autre, les scénarri se répètent, les gags sont téléphonés et souvent prévisibles, les dialogues et jeux de mots inexorablement égrillards et vaseux, la distribution ne se renouvelle guère puisqu'elle a ses icônes mais il faut reconnaitre que les bandes de Laurenti font partie des plus intéressantes ou plus exactement des moins pires d'un genre
populaire éculé jusqu'à la corde. Si Gloria Guida, Edwige Fenech, Femi Benussi, Lilli Carati, Anna Maria Rizzoli incarnèrent la plupart du temps l'héroïne du titre jusqu'à devenir indissociable de ces rôles d'enseignantes et de lycéennes étourdissantes certaines comédiennes se sont également le temps d'un film glissées dans la peau de ces héroïnes affriolantes comme la flamboyante rousse Dagmar Lassander pour Classe mista tardivement sorti chez nous sous le titre La prof et les farceurs de l'école mixte.
L'histoire n'est pas innovatrice et le titre français résume à lui seul le contenu du film. On retrouve donc pour la énième fois une jeune et très belle professeur de littérature, Carla, qui
débarque dans un lycée d'une petite ville du sud de l'Italie. Elle est vite confrontée à des élèves indisciplinés, chahuteurs jamais à mal de nouvelles farces et plus précisément trois d'entre eux, trois copains inséparables, Angelino le blagueur de service, petit, gros et laid, Salvatore le dragueur invétéré séduisant et cynique et Tonino le puceau à lunettes amoureux fou de la jeune prof qui n'a qu'un seul et unique désir, perdre enfin sa virginité dans ses bras. Notre puceau dont le père refuse de faire l'amour à sa femme depuis des années mais cependant bel et bien obsédé sexuel est un garçon timide et pas très entreprenant. Difficile pour lui d'avouer sa flamme à la belle Carla qui est assidument convoitée par Salvatore. De
quoi fortement chagriner le pauvre Tonino. Son père désespère de voir un jour son fils être enfin déniaisé. Lorsque sa jeune et belle tante Tecla vient habiter chez eux après qu'elle se soit séparée de son mari Tonino tombe sous son charme et rêve de lui faire l'amour ignorant que son père la courtise aussi. C'est avec Tecla qui a fini par dépuceler son neveu que ce dernier va alors mettre au point un machiavélique stratagème. Ils vont kidnapper Carla puis Tonino et s'arranger pour que le garçon la retrouve dans une maison isolée. Le soir même le plan fonctionne et Tonino vole à la rescousse de la jolie prof qui lui fait l'amour. Son rêve enfin réalisé le jeune garçon est fou de joie. Le lendemain matin Carla apprend qu'elle est mutée
dans une autre ville et fait ses adieux à Tonino après lui avoir conseillé d'être désormais plus entreprenant avec les femmes. Presque aussitôt il rencontre une séduisante blonde à la gare qui refuse ses avances. Quelques heures plus tard il découvre que c'est sa nouvelle professeur de littérature. L'histoire recommence!
Rien de très neuf sous le toit des lycées italiens et de leurs charmantes enseignantes mais il faut reconnaitre que La prof et les farceurs de l'école mixte est un gentil divertissement qui évite une certaine vulgarité trop souvent inhérente à ce type de productions. Certes, le niveau se situe au dessous de la ceinture comme la plupart des facéties de nos cancres
mais son ton par instant enlevé en fait une petite comédie salace d'une agréable fraicheur et surtout d'une surprenante sagesse agrémentée d'un zeste de romantisme dans sa première partie. Là où beaucoup d'autres films de ce type jouent sur l'abondance de nudité Classe mista se contente quant à lui d'une belle scène de douche et de quelques rapides plans coquins. Le spectateur voyeur risque donc d'être assez frustré. Laurenti préfère largement plus faire se promener ses héroïnes en lingerie fine, déshabillés et nuisettes que d'étaler leur nudité face à la caméra.
La première partie du film est certainement la meilleure, la plus fraiche. Elle met en avant
Tonino, étudiant timide et romantique qui fond comme neige au soleil face à la beauté de sa nouvelle prof. C'est un tout jeune Alfredo Pea qui se glisse dans la peau de Tonino et lui donne cette sensibilité qu'il avait déjà su donner dans les comédies dont il avait déjà été le héros auprès de son amie Edwige Fenech, La prof donne des leçons particulières et La toubib du régiment. Le film lui doit beaucoup et confirme l'immense talent de ce comédien qui aujourd'hui ne regrette e rien tous ces films alimentaires qui l'a tourné au début de sa carrière. Il adoucit quelque peu l'omniprésence d'Alvaro Vitali, égal à lui même, que ses admirateurs seront heureux de revoir une fois de plus ici dans son éternel rôle de cancre
débile et obsédé mais un peu moins déchainé que d'habitude cependant. Ouf!
La seconde partie du métrage est peut être la moins intéressante puisqu'elle s'intéresse avant tout aux amours échevelées du concierge joué par l'inévitable Gianfranco d'Angelo et la prof de géographie ingrate et obèse mais si gentille interprétée par l'imposante Fiammella Baralla, figure du théâtre avant-gardiste avant de devenir un nom incontournable de la comédie dû en partie à son impressionnante stature. Si Fiammella rend elle aussi son personnage attachant, symbole satirique d'un certain féminisme (elle est à la tête d'un mouvement nommé "Non à l'homme" mais succombe très rapidement aux charmes du
concierge), on ne peut pas en dire autant de Gianfranco D'Angelo qui se contente de faire du Gianfranco d'Angelo soit une série de situations et de gags ultra convenus, faciles, farfelus et plus que prévisibles qui fera surtout rire les plus fervents amateurs du genre. Exit la fraicheur et le romantisme à deux sous, on retombe dans le plus traditionnel des schémas de la comédie populaire.
Ce clivage entre les deux parties est très certainement son principal défaut avec peut être le choix de son interprète principale, l'incendiaire Dagmar Lassander, certes très sexy malgré une coupe de cheveux qui ne lui sied guère mais plus rigide, plus stricte qu'une Edwige Fenech dont elle n'a ni l'aura ni le naturel. Dagmar est éclipsée par
l'indétrônable Femi Benussi en version perruque blonde bouclée qui endosse les tenues légères de Tecla la tante peu farouche qui en étourdira plus d'un lorsque, lascive, elle joue avec un vibromasseur phallique qu'elle passe délicatement sur ses lèvres puis sur son corps.
Si ce changement de ton rend le film quelque peu inégal, La prof et les farceurs de l'école mixte est une petite sexy comédie scolaire allègre, bon enfant qui parvient à remplir sa fonction, celle de divertir. Pas la meilleure de la longue série des Profs mais tout simplement sympathique d'autant plus qu'on y retrouve en outre Mario Carotenuto en pleine forme et
quelques curiosités de distribution dont la future fulcienne Daniele Doria, une toute jeune Valeria D'Obici, déjà bien ingrate, la désinhibée Patrizia Webley pour une courte apparition en toute fin de bande et surtout dans la peau de Salvatore le dragueur de ces dames le regretté Gabriele Di Giulio dont on se souviendra essentiellement du rôle d'un des otages de La maison au fond du parc, mort en 1984 d'une overdose. Ne serait ce que pour Gabriele découvrir ces trublions farceurs en vaut la chandelle... même si comme d'accoutumée c'est Alvaro Vitali qui la tient tout au long de l'histoire.