Confessioni segrete di un convento di clausura
Autres titres: Secret confessions in a cloistered convent
Real: Luigi Batzella
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Décamérotique
Durée: 93mn
Acteurs: Mark Damon, Rosalba Neri, Angelo Bassi, Leo Valeriano, Ivana Novak, Nino Musco, Renato Lupi, Angela Bo, Gino Turini, Mirella Rossi, Alfredo Rizzo, Giancarlo Badessi, Giuseppe Mattei, Luigi Antonio Guerra, Paola Maiolini
Résumé: Domenico, un jeune frivole déguisé en prêtre, ne pense qu'à séduire les jeunes femmes mais il a la malchance de ne tomber que sur des femmes mariées ce qui lui vaut bien des ennuis. Son physique de séducteur et ses moeurs dissolues les attirent malgré sa bure. Insatiable il aime en jouer...
Acteur mais aussi monteur,Luigi Batzella signa également en tant que metteur en scène une douzaine de films le plus souvent sous son pseudonyme Paolo Solvay dont le plus connu reste son nazisploitation aujourd'hui culte, le féroce Holocauste nazi. Le point commun entre ses films était outre leur budget le plus souvent misérable le fait que chacun d'eux reprenait des séquences de l'autre afin d'en faire un nouveau au coût le plus bas possible. Holocauste nazi n'échappait pas à la règle puisqu'il était en majeure partie constitué de scènes remontées de La dernière grenade auxquelles Batzella, génial bricoleur-monteur, avait
rajouté quelques scènes additionnelles avec Macha Magall et Salvatore Baccaro. Seule incursion du cinéaste dans l'univers de la décamérotique, Confessioni segrete di un convento di clausura fait figure d'exception dans cette filmographie faite de bric et de broc puisqu'il s'agit là d'un véritable film à proprement parler, un film à part entière malheureusement tourné par un Batzella intentionné mais peu inspiré.
Pour son entrée dans ce sous genre du cinéma érotique, Batzella a voulu jouer la carte de l'originalité en ayant en aucun cas recours ni aux écrits de Boccace ni au schéma traditionnel de ces films composés le plus souvent de différents petits segments reliés entre eux par un
fil conducteur. L'intrigue de Confessioni segrete di un convento di clausura s'étire donc péniblement sur 90 minutes et tente de divertir le spectateur en lui faisant partager les aventures coquines d'un insatiable coureur de jupons, Domenico, qui bien malgré lui ne séduit que des femmes mariées. Déguisé en prêtre, il parvient cependant toujours à ses fins, les jouvencelles se laissant facilement charmer par son agréable physique et ses moeurs dissolues. Cela n'est évidemment pas du goût ni des maris ni des autres frères qui se lancent à ses trousses afin de venger leur honneur.
S'il a voulu être original en brisant les règles de la décamérotique, Batzella a également
voulu privilégier l'humour à l'érotisme. Force est de constater que ses efforts, aussi louables soient ils, sont vains. Confessioni segrete... ne décolle jamais vraiment et surtout ne parvient que très rarement à faire rire voire sourire. Les gags vus et revus ne fonctionnent pas ici, le film n'est jamais drôle bien au contraire, il est tout simplement ennuyant et semble par instant ne plus vouloir finir. Avoir fait réciter en rimes ses dialogues à Domenico n'est pas l'idée la plus lumineuse qu'ait eu le cinéaste d'autant plus que ses répliques sont le plus souvent fades et peu percutantes. Cela ne fait que renforcer l'ennui que distille le film, un ennui que l'érotisme quasi absent ne parviendra pas à faire oublier. Désespérément prude,
Confessioni segrete... n'est en rien érotique, un comble pour une décamerotique, malgré la présence une affiche féminine de choix dont on était en droit d'espérer beaucoup plus. Tourné de manière particulièrement chaste, les scènes érotiques sont tout particulièrement frustrantes. Pas une seule scène de nu, pas l'ombre d'un sein ou d'un fessier. Fort heureusement on aura droit à quelques plans fugaces d'un jeune moine nu pris en flagrant délit, et d'un très rapide plan sur un sein de Rosalba Neri qui n'a jamais été aussi pudique semble t-il. Ses admirateurs seront amèrement déçus d'autant plus qu'elle n'apparait que dans l'ultime partie du film. On appréciera un petit nu intégral de Christa Linder prenant son
bain pour le plus grand bonheur d'un jeune moine frétillant mais on regrettera que Batzella ait gâché une belle scène de sexe à trois entre Mark Damon, Angela Bo et Ivana Novak filmée de façon bien laide de surcroit en accéléré afin d'en accentuer le coté comique. Qui a dit que Benny Hill était érotique? On notera la tentative de viol de Mark Damon par deux nonnes, on reconnaitra au passage la future polsinienne Mirella Rossi, puis celle avortée du batracien Leo Valeriano, mais ceci ne suffit pas à rehausser le niveau général du film ni à tirer le spectateur de sa douce torpeur.
Dans la défroque de Domenico, Mark Damon, consciencieux, fait ce qu'il peut pour être
sympathique et avenant bien inutilement malheureusement. On sera simplement séduit comme d'accoutumée par sa beauté et son regard toujours aussi foudroyant. Ces mini bribes de plaisir disséminées ça et là ne suffisent pas à sauver Confessioni segrete di un convento di clausura de l'insipidité. Le film de Batzella reste une des décamérotiques les moins intéressantes qui ait été tourné, une des plus fades également. Le mélange humour-érotisme aurait pu être détonnant, il fait ici office de pétard mouillé. L'originalité n'a pas payé. A réserver essentiellement aux inconditionnels du genre et autres collectionneurs.
A signaler que le producteur de Confessioni segrete..., Remo Angioli, produira l'année suivante le nouveau film de Batzella, le mythique Nuda per Satana.