Bello di mamma
Autres titres:
Real: Rino Di Silvestro
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 87mn
Acteurs: Carole André, Gianni Creati, William Grosso, Caterina Intelisano, Guia Jelo, Anna Kanakis, Philippe Leroy, Fioretta Mari, Tuccio Musumeci, Giuseppe Pattavina, Vincenzo Samà, Mimi Scalia, Turi Scalia, Carmen Scarpitta, Jenny Tamburi...
Résumé: Un médecin sicilien de noble descendance cause bien des soucis à sa mère. Mère poule dévouée à son fils, elle aimerait qu'il lui prouve cette virilité dont les siciliens sont si fiers. Elle engage donc une très attrayante domestique mais rien ne se passe à l'exemple des autres jeunes filles qu'elle tente de lui présenter. Il va donc consulter une psychanalyste afin de découvrir quelle est l'origine de son problème. Ensemble ils fouillent son passé. Il devient assez vite évident que son souci provient de sa mère à laquelle il associe la gent féminine de façon générale. Le charme de sa thérapeute ne le laisse pas indifférent...
Le nom de Rino Di Silvestro restera à jamais attaché à un cinéma d'exploitation transalpin particulièrement malsain puisqu'il fut dans les années 70 un des grands spécialistes de l'euro-trash en offrant au spectateur friand de pellicules malsaines quelques unes de ses oeuvres les plus perverses, du WIP (Vie sexuelle dans une prison de femmes) au nazisploitation (Les déportées de la section spéciale SS) en passant par le porn giallo (Les carnets roses de la prostitution), l'horreur (la très érotique Louve sanguinaire) sans oublier
son drug-movie (A 16 ans dans l'enfer d'Amsterdam). En 1979, Di Silvestro semble faire une pause douceur et s'attaque à un genre tout à fait inattendu dans son parcours cinématographique, la sexy comédie, un cinéma populaire alors à l'agonie dont ce film sera un des derniers représentants.
Bello di mamma ne réinvente pas le genre, il ne fait que reprendre le schéma traditionnel des comédies siciliennes qui mettent en avant la virilité des protagonistes dans un pays particulièrement machiste. De noble descendance, Mimi, un jeune médecin sicilien, fait le désespoir de sa mère, une femme possessive qui voue à son fils un amour inconsidéré, car
jusqu'à présent il n'a encore jamais pu prouver sa virilité. Chacune de ses relations féminines se solde par un échec, incapable de les satisfaire sexuellement. Dépité, harcelé par sa mère qui lui jette dans les bras quelques unes de ses recrues dont la pulpeuse domestique, Mimi décide d'aller consulter une psychanalyste afin de trouver l'origine de son problème. Notre pauvre bougre raconte donc sa vie à sa jolie thérapeute dont le charme ne le laisse pas insensible. La cause de son infortune semble être sa mère, le malheureux associant ses conquêtes à cette femme hystérique et envahissante. Mimi tombe lentement amoureux de la psychanalyste à qui elle aimerait que toutes les femmes ressemblent.
Ce petit chéri à sa maman, traduction littérale du titre original, outre le peu d'originalité de son scénario souffre essentiellement de l'absence totale d'érotisme et d'éléments comiques, deux des principales composantes de la sexy comédie. Quoi de plus ennuyeux en effet qu'une comédie légère dénuée de toute nudité et plans coquins, cette égrillardise qui définit le genre en lui même et en fait tout l'intérêt, puisque cette fois pas l'ombre d'un fessier ni même d'un sein aussi petit fut il ne se profile à l'horizon. Voilà qui est étonnant de la part de Di Silvestro, cinéaste particulièrement voyeur, maitre de la complaisance, qui ici reste d'une sagesse aussi extrême que frustrante. Si la sexy comédie s'était beaucoup assagie dans les
années 80, époque oblige, un telle abstinence est ici comparable à un voeu de chasteté monastique!
On ne se rattrapera guère sur l'humour. Bello di mamma parvient difficilement à faire rire un spectateur qui se contentera de sourire de temps à autre las face à un film aussi convenu sauf si pour lui hystérie rime avec comédie. Sur ce plan, Bello di mamma réussit son pari, celui d'être un des films dit comiques les plus hystériques de cette nouvelle décennie. A trouver quelques qualités au film, admettons donc que cette folie en soit une et représente un des rares intérêts de ce Bello di mamma mené par la frénésie de ses interprètes principaux Tuccio Musumeci, Mimi, et sa folle dingue de mère, une Carmen Scarpitta déchainée,
survoltée. Le duo est peut être le seul élément positif du film dans lequel on retrouve également Philippe Leroy, le père fripon et lubrique de Mimi, sautillant, pétillant, aussi déchainé qu'un diable dans un bénitier, toujours aussi professionnel même dans les pires catastrophes. Si Carole André est une appétissante psychanalyste les amoureux de Jenny Tamburi seront quant à eux plutôt déçus puisque Jenny n'a ici qu'un rôle secondaire. On notera la brève apparition de la pornocrate Françoise Perrot en début de film.
Rythmé par une musique très envolée signée des frères De Angelis Bello di mamma est une sexy comédie tardive fort représentative d'un genre usé jusqu'à la corde alors en pleine
agonie qui n'en finissait plus de rendre son dernier souffle. Si on appréciera de jolis décors fort bien mis en valeur par une très belle photographie, si on se délectera de la présence de quelques noms du cinéma de genre et de quelques scènes intéressantes (l'envol de Mimi lors d'un songe nocturne droit sorti des Mille et une nuits) cette comédie de Di Silvestro n'a aucun réel intérêt, sa stupidité n'ayant d'égale que le ronron d'un scénario vu et revu. A découvrir par simple curiosité ou pour amateurs d'hystérie collective. Ni plus ni moins!