Concorde affaire 79
Autres titres: SOS concorde / Concorde affair
Real: Ruggero Deodato
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Action
Durée: 106mn
Acteurs: James Franciscus, Mimsy Farmer, Joseph Cotten, Venantino Venantini, Van Johnson, Edmund Purdom, Mario Maranzana, Francesco Carnelutti, Aldo Barberito, Ottaviano Dell'Acqua, Fiamma Maglione, Robert Kerman, Marie-Claude Joseph...
Résumé: Persuadé que le Concorde qui vient de s'écraser dans l'océan a été saboté, le journaliste Moses Brody mène l'enquête après que son ex-femme, Nicole, ait été tuée pour avoir été témoin de l'accident. Il va tenter de retrouver la jeune hôtesse, unique survivante du crash, détenue par les malfrats et dévoiler les agissements d'une organisation sans scrupules décidée à stopper à tout prix le développement de l'avion...
Avec SOS concorde Ruggero Deodato tentait de poursuivre dans un cinéma grand public ouvert l'année précédente avec l'inédit Last feelings en mélangeant cette fois le film d'action et le film catastrophe, en l'occurrence le crash aérien, un thème alors à la mode d'autant plus que Universal venait de terminer Airport 80 avec Alain Delon et Sylvia Kristel. SOS concorde devait être le concurrent direct au film de David Lowell Rich qui se révéla un cuisant échec. S'il est assez fier du résultat, Deodato avoue aujourd'hui qu'avec quelques millions de lires en plus, il aurait pu faire un film magistral. En l'état SOS concorde est une gentille série B plutôt agréable à suivre et assez bien ficelée à la différence de pas mal de films de ce genre d'autant plus que son scénario tient la route et s'avère plus travaillé que d'accoutumée.
SOS concorde peut se scinder en deux parties. La première comme le final s'apparente au pur film catastrophe avec le sabotage et la chute du célèbre avion en pleine mer tandis que la seconde relève beaucoup plus du film d'action et de truands mâtiné de thriller avec son lot de poursuites, de meurtres, d'enlèvements et d'enquête menée ici par un journaliste à la recherche de la jeune hôtesse, survivante du crash. Les deux genres se marient assez bien et parviennent même à garder une certaine cohérence scénaristique. C'est donc avec un certain plaisir qu'on suit les péripéties de notre journaliste quelque part au large des cotes de la Martinique ce qui donne de surcroit à l'ensemble un coté exotique fort bienvenu. Ce très plaisant mélange est un des atouts majeurs du film dont le plus gros défaut serait peut être
bien son rythme assez inégal. La mise en scène toute correcte soit elle n'est pas toujours à la hauteur des ambitions du scénario. On regrettera donc certaines lenteurs et quelques baisses de régime régulières mais la beauté des prises sous marines que l'on doit au spécialiste transalpin Gianlorenzo Battaglia font vite oublier ces quelques désagréments et on se laisse gentiment porter par les aventures de Moses Brody rejoint dans la deuxième moitié du métrage par la jeune hôtesse enfin délivrée des griffes des truands. On appréciera également la qualité des effets spéciaux notamment les maquettes du Concorde plutôt réalistes et la réussite des scènes catastrophe, d'autant plus surprenant que l'Italie n'était guère spécialisée dans ce type de trucage.
On appréciera également une distribution fort sympathique puisqu'en tête d'affiche on retrouve James Franciscus et Mimsy Farmer, amnésique, une fois de plus parfaite dans la peau d'un personnage sous l'emprise de la peur. A leurs cotés on reconnaitra Venantino Venantini, l'éternel second rôle et cascadeur Ottaviano Dell'Acqua, tout deux dans la peau de vilains malfrats, la regrettée Fiamma Maglione ainsi que Edmund Purdom et Joseph Cotten en guest stars. Les plus attentifs reconnaitront Richard Bolla plus connu sous le nom de Robert Kerman, l'ex-pornocrate américain qui l'année suivante trouvera le rôle de sa vie dans
Cannibal holocaust. Signalons la présence plus que furtive du modèle Marie-Claude Joseph, la future victime de couleur au crâne chauve de La maison au fond du parc, offrant ici à boire à Venantino Venantini sur le marché local.
Sans être parfait, SOS concorde, rythmée par une intéressante partition musicale signée Stelvio Cipriani, est une divertissante série B menée avec un certain entrain qui réussit l'amalgame parfois difficile du film catastrophe et du film d'action. Cette incursion dans le genre de Deodato est une jolie surprise qui s'avère être un des meilleures tentatives de mettre en scène le Concorde et autres avions en cette fin de décennie.