Marie-Claude Joseph: Le modèle venu des îles
Marie-Claude Joseph! Voilà bien un nom qui ne doit guère évoquer de choses chez le lecteur. Pourtant, impossible que l'amateur de cinéma de genre italien ne l'ait pas remarqué. Rappelez vous cette sculpturale beauté d'ébène qui ondulait dans le salon de La maison au fond du parc de Ruggero Deodato. Marie-Claude Joseph, c'était elle. Un corps parfait, d'interminables jambes fuselées, un regard envoûtant, un crâne rasé qui appuyait encore plus la beauté de son visage, Marie-Claude Joseph, d'origine martiniquaise, fait partie de ces météorites qui traversèrent le cinéma de genre transalpin avant de disparaitre à tout jamais sans laisser de traces si ce n'est celle de leur grâce. Le Maniaco se devait de faire revivre Marie-Claude et lever enfin le voile de mystère qui l'entoure.
C'est donc tout droit de Martinique que la belle Marie-Claude nous venait. Elle fut repérée par Ruggero Deodato lors du tournage de SOS concorde qui ne put s'empêcher de lui donner un rôle de figuration à la limite du cameo dans son film. L'observateur la remarquera en effet lors de la scène du marché local. Elle est la belle autochtone qui s'approche de Venantino Venantini puis de James Franciscus. Ces quelques trente secondes d'apparition à l'image auront suffi pour qu'elle éblouisse le cinéaste qui, après s'être pris d'affection pour elle, vivra une courte aventure avec elle. C'est tout naturellement qu'il lui propose alors un rôle plus conséquent dans La maison au fond du parc. Elle devient Glenda, une des protagonistes du film où cette fois sa présence ne passe pas inaperçue. Si elle n'a quasiment aucune réplique ni de scène propre à son personnage, elle ne dénote cependant pas aux cotés de ses partenaires féminines Lorraine De Selle, Annie Belle et Brigitte Petronio, toutes plus resplendissantes et sexy les unes que les autres. Elégante, altière, Marie-Claude séduisit le réalisateur qui ne se prive pas encore aujourd'hui de vanter ses talents de comédienne.
Malheureusement, la carrière de la jolie martiniquaise s'arrêtera là. Elle ne tournera plus d'autres films. Deodato la prendra alors sous son aile, la fera monter à Paris et l'introduira dans le milieu artistique. Elle embrassera alors une nouvelle profession pour laquelle elle avait tous les critères désirés, celle de mannequin. Marie-Claude Joseph disparut par la suite et retourna à l'anonymat pour se consacrer à sa vie privée.
Ses admirateurs restent pourtant nombreux et personne n'oubliera Glenda, cette étrange beauté noire au crâne rasé qui le temps d'un film éblouit le cinéma de genre.