Peccati di gioventu
Autres titres: Si douce si perverse / So young so lovely so vicious / Pecados de juventud
Real: Silvio Amadio
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Drame
Durée: 85mn
Acteurs: Gloria Guida, Dagmar Lassander, Fred Robsahm, Dana Ghia, Rita Orlando, Sandro Romagnoli, Silvano Tranquili, Flavio Sorrantino...
Résumé: Angela, une belle adolescente de 17 ans, ne supporte pas l'idée que son père dont elle est quelque peu amoureuse se remarie avec Irene, une belle femme ancien professeur. A l'arrivée d'Irene, Angela va tout faire pour éloigner cette belle-mère indésirable. Avec l'aide de son petit ami, un bellâtre douteux, elle va mettre au point un plan diabolique pour se débarrasser d'Irene. Après avoir découvert que Irene avait jadis eu une relation interdite avec une élève, elle va se servir de ce secret pour la détruire, impitoyable. Angela commence à séduire Irene qui a de plus en plus de mal à faire face à ses avances, rongée par la culpabilité...
Découverte l'année précédente par Mario Imperoli, Gloria Guida allait en l'espace de quelques mois seulement devenir la nouvelle lolita du cinéma de genre italien, personnifiant à jamais cette lycéenne celluloïd qui allait faire son succès mondial. C'est ainsi qu'elle allait incarner dans toute une série de comédies aigres-douces avec plus ou moins de bonheur une candide jeune fille en fleur en proie aux tourments de l'adolescence.
Peccati du gioventu devenu chez nous Si douce si perverse, à ne pas confondre avec le sexy giallo de Umberto Lenzi, n'est malheureusement pas le meilleur de toute cette longue série malgré un scénario alléchant à l'image même des grands thèmes que le cinéma d'exploitation transalpin aimait alors traiter. Très en vogue étaient en effet ces films à l'érotisme morbide qui sous couvert de comédies légères amères parlaient de sujets souvent graves tels que l'inceste, la prostitution et même la pédophilie. Spécialistes du genre, Salvatore Sampieri et plus que tout Mario Imperoli nous offrirent régulièrement de véritables petits joyaux comme Blue jeans ou La ragazzina / La lycéenne découvre l'amour dans lesquels Gloria, encore mineure, incendiait les écrans de sa beauté solaire.
Si Peccati di gioventu ne déroge pas à la règle, il faut pourtant reconnaitre une fois de plus que Silvio Amadio, autre spécialiste de cet érotisme si particulier à qui on doit notamment deux sexy gialli inégaux, Alla ricerca del piacere et Il sorriso della iena, n'a pas le savoir-faire de Imperoli. Si l'année précédente il avait déjà fait appel à Gloria pour La minorenne / Polissonnes excitées et fera de nouveau appel à elle pour Quell'eta maliziosa / La lycéenne a grandi, Amadio n'a jamais réellement eu le sens du drame et ses films ont pour regrettable dénominateur commun d'engendrer assez rapidement un léger ennui.
Angela, 17 ans, voue pour son père un amour morbide à la limite incestueux. Elle n'accepte pas qu'il puisse se remarier avec Irene, une femme mature au passé trouble. L'adolescente avec la complicité de son petit ami plutôt douteux va mettre au point un plan diabolique afin de se débarrasser de cette belle-mère indésirable. Après avoir découvert que jadis Irene a eu une relation interdite destructrice avec une de ses élèves, elle va tout faire pour la séduire et la piéger ne reculant devant aucun stratagème même les plus cruels. Très attirée par l'adolescente Irene doit faire face à ses pulsions et lutter contre ce passé qui la ronge. Malheureusement les choses iront trop loin et c'est vers un drame inéluctable que chacun des protagonistes plongeront.
Comme pour La lycéenne a grandi, Amadio tue tristement la poule dans l'oeuf par une mise en scène beaucoup trop pâle et surtout sans aucune saveur. Toute l'intensité dramatique qui aurait pu naitre de cette sulfureuse histoire est vite avortée par des dialogues peu convaincant récités par des comédiens peu convaincants dans leur rôle respectif et surtout par une réalisation sans aucun relief qui se contente dirait on de mettre en valeur les splendides paysages maritimes de Sardaigne et la beauté de Gloria. Peccati di gioventu en deviendrait ainsi presque ennuyant. Le seul véritable intérêt du film reste donc la perversité
de cette adolescente machiavélique et vicieuse dépourvue de tout scrupule, prête à tout pour détruire cette femme qu'elle hait. Gloria Guida ironiquement prénommée Angela autour duquel tout le film est construit est désormais du haut de ses 18 ans non seulement splendide mais aussi particulièrement diabolique. On appréciera son jeu de comédienne comme ce naturel et cette candeur féroce qui la caractérisaient alors. On regrettera juste ces gros plans sur ses aisselles poilues, années 70 obligent, et ses énormes auréoles de transpiration bien peu érotiques sous ses chemisiers en satin.
Dagmar Lassander incarne cette femme rongée par le remord qui cache ses profondes blessures et surtout le fameux péché de jeunesse du titre original, une relation interdite avec une élève dont elle était la professeur, sous une apparente force de caractère. Elle doit courageusement faire face aux avances vicieuses d'une adolescente instable et égoïste. Il est là encore dommage que leur affrontement soit si peu intense tant au niveau psychologique qu'au niveau humain. Subsiste tout de même l'excellente séquence qui se déroule sur les magnifiques et impressionnantes falaises de Capo Orso, grand moment d'angoisse où toute la perversité de Angela explose, et le final, assez réussi, qui conduira tous les protagonistes à leur propre destruction.
La bande originale est ici décevante et surtout médiocre, dénuée de toute émotion, souvent irritante si on excepte les quelques airs de guitare acoustique. Elle contribue bien malheureusement à gommer encore plus le peu d'intensité dramatique du film. On imagine alors à regret ce qu'un réalisateur de la trempe de Mario Imperoli aurait pu faire d'un tel scénario.
Les admirateurs de Gloria seront de leur coté ravis. Candide, vicieuse, désinhibée, elle rayonne d'un bout à l'autre du film, véritable soleil sous le soleil de Sardaigne. A ses cotés, on reconnaitra le norvégien Fred Robsahm plus habitué aux rôles en costumes dont celui de preux chevalier. On mentionnera également la présence de Dana Ghia.