Zelda
Autres titres:
Real: Alberto Cavallone
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Drame / Erotique
Durée: 77mn
Acteurs: Jane Avril, Franca Gonella, Debebe Eshetu, Margaret Rose Keil, Halina Kim, Giovanna Mainardi, Giuseppe Mattei...
Résumé: Les corps de deux amants sont retrouvés ensanglantés, gisant au sol, celui de Mark, cloué sur une chaise roulante suite à une tentative ratée de suicide, et Clarissa. Au cours de toute une série de flashes-back, cette mort va tenter de trouver une explication dans le passé de Mark. Ce dernier multipliait les conquêtes amoureuses toutes liées à son épouse, Zelda. Zelda, ange et démon, aussi innocente que putain, semble être au coeur du drame...
Zelda est le dernier film qu'Alberto Cavallone ait tourné avant d'entamer sa période surréaliste ouverte avec l'énigmatique Maldoror que suivirent Spell, Blow job et enfin Blue movie.
Avec Zelda le réalisateur plonge dans un univers alors fort à la mode, celui des films d'exploitation érotiques morbides tendance tout public. Comme il le fit précédemment pour Afrika, le film est construit autour d'un nombre impressionnant de flashes-back qui tentent d'expliquer la scène d'ouverture, la découverte des corps ensanglantés de deux amants,
Mark un ancien pilote de course paralysé depuis sa tentative ratée de suicide et la belle Clarissa. Le film tourne alors autour du passé amoureux de Mark jonché de conquêtes amoureuses aussi passagères que dangereuses qui elles mêmes ramènent toutes à une seule et unique personne, l'épouse de Mark, Zelda, sorte de mante décrite comme une colombe, un serpent et une putain. Reste alors à savoir quel rôle a joué Zelda, centre de toutes les perdition de son époux, dans la mort de celui ci et son ultime conquête, l'impétueuse Clarissa que Zelda à séduit et aimé également.
Le thème principal du film est le danger du risque quand celui ci devient le piment de la vie, ces jeux qui très vite peuvent faire franchir la fine limite qui sépare la vie de la mort. Malheureusement, Cavallone se perd ici dans un scénario incohérent et décousu qui rapidement devient ennuyeux. On suit avec une certaine passivité cette histoire qui se veut un clin d'oeil aux BD pour adultes très à la mode alors mais envahi par l'ennui qu'engendre cette série de flashes-back, il ne restera plus au spectateur que les scènes érotiques auxquelles se raccrocher afin d'éviter une douce somnolence.
Hormis son scénario décousu dans lequel on compte autant de trous que dans une tranche de gruyère, Zelda est desservi par les innombrables séquences d'archives qui à elles seules représentent facilement le quart du film relativement court au départ puisque la plus longue version connue dure 77 minutes. On notera tout de même l'intelligence de leur utilisation par instant donnant au film un ton surréaliste notamment lors de la magnifique séquence où des chevaux galopent en négatif reprise pour une cruelle partie de chasse ou celle tout aussi hypnotisante où Mark effectue un vol en planeur toutes deux bercées par une somptueuse partition musicale synthétique signée Marcello Giombini.
On reconnaitra aussi la patte du réalisateur lors des scènes érotiques qui par moments dégagent une réelle poésie notamment lors de la scène où Zelda séduit verbalement Clarissa, assise nue dans un fauteuil, tout en caressant une rose rouge, les images se fondant les unes aux autres tel un hypnotique kaléidoscope. Comme d'accoutumée, le sexe est pour Cavallone un instrument de pouvoir et de domination, dangereux, lugubre, funeste, agressif embrassant une certaine morbidité (la fille de Mark faisant l'amour à sa jeune amante sur une tombe).
Plutôt décevant malgré ses quelques atouts, Zelda ennuiera plus qu'il ne passionnera malheureusement. Pourtant le film fut un de ceux qui connut avec Le Salamandre le plus de succès en Italie lors de sa sortie en salles malgré le fait qu'il fut saisi par la censure et très vite interdit même si la copie italienne est dénuée de toute scènes indécentes. La version sortie en France fut quant à elle agrémentée de plans hardcore que Cavallone tourna lui même pour le marché étranger.
On notera aussi qu'il existe deux génériques de fin différents, un particulièrement troublant et superbe où on voit se dérouler une orgie en négatif, multicolore et psychédélique, alors que les crédits s'affichent et un autre des plus classiques cette fois où l'image se fige sur le visage de Zelda.
En tête d'affiche on retrouvera l'égérie et épouse du réalisateur Jane Avril alias Maria Pia Luzi dans le rôle titre, la sexy starlette Franca Gonella, Giuseppe Mattei dissimulé sous le pseudonyme de James Harris, Debebe Eshetu déjà repérée dans Afrika et la beauté d'ébène Halina Kim.