La ragazza del vagone letto
Autres titres: Terreur express / Terror express / Horror sex Im Nachtexpress
Real: Ferdinando Baldi
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Rape and revenge
Durée: 80mn
Acteurs: Silvia Dionisio, Zora Kerova, Carlo De Majo, Werner Pochath, Venantino Venantino, Gino Milli, Fiammetta Flamini, Gian Luigi Chirizzi, Roberto Caporali...
Résumé: Trois voyous s'introduisent dans un train de nuit. Ils vont terroriser les passagers tous plus haïssables les uns que les autres: de l'épouse adultère et nymphomane à la prostituée employée des chemins de fer en passant par un vieillard fétichiste, un père de famille pédophile, un repris de justice ou encore un policier violent. Une longue nuit de cauchemar va alors commencer pour eux où viols, humiliations et meurtres vont se succéder sans relâche jusqu'au moment où certains passagers vont se révolter et tenter d'éliminer les trois voyous...
Si six ans les séparent, La ragazza del vagone letto connu chez nous sous le titre Terreur express ressemble pourtant fort à L'ultimo treno della notte de Aldo Lado même s'il est loin d'en avoir la force et surtout la cohérence. Plus connu et surtout à l'aise dans le western dont il signa quelques fleurons ( Les pistoleros de l'Ave Maria, Blindman le justicier aveugle, Texas addio), Baldi réalise là un film de pure exploitation dont le principal et unique objectif est de satisfaire les instincts voyeurs et pervers du spectateur en accumulant de façon totalement gratuite les scènes de sexe et de violence.
Peu importe ici l'intrigue pourtant imaginée et écrite par Luigi Montefiori réduite à une peau de chagrin, trois voyous montent à bord d'un train et vont 80 minutes durant humilier, violer et tuer les passagers d'un wagon, ne compte que la manière dont ils vont le faire au détriment de toute cohérence ou logique.
Du rape and revenge Baldi bien peu inspiré ne garde que les viols et la violence et délaisse trop l'aspect revanche, qui dans ce type d'oeuvres doit tenir une place importante et être égale sinon supérieure aux viols eux mêmes subis par la ou les victimes. La vengeance est non seulement trop peu démonstrative puisque Baldi ne montre quasiment rien mais elle est également reléguée en toute fin de métrage lorsque le réalisateur ne sait plus quoi faire dire ou faire à ses protagonistes tous plus méprisables les uns que les autres. Car ici non seulement les trois malfrats sont odieux mais tous les passagers tous autant qu'ils sont apparaissent tout aussi haïssables. Du père pédophile et déviant au grand-père fétichiste, de la prostituée bas de gamme au repris de justice en passant par l'épouse vicieuse et adultère et le policier violent et obscène, Baldi rassemble dans un seul compartiment tout un ensemble de protagonistes particulièrement nauséeux. Dénués de toute psychologie, ce ne sont que de simples caricatures auxquelles il est assez difficile de croire encore moins s'attacher.
Dans un certain sens Baldi tente de démontrer que le vice et le mal se retrouvent chez tout le monde et pas seulement chez les voyous tout en voulant illustrer une fois de plus la décadence d'une certaine bourgeoisie. Mais plus que s'attarder à démontrer cela c'est essentiellement sur le sexe que Baldi semble se concentrer puisque La ragazza del vagone letto est avant tout un softcore qui frise par instant les limites du hardcore notamment dans la version intégrale, les scènes de sexe s'enchaînant les unes aux autres souvent de façon là encore peu inspirée.
Dans un sens, La ragazza del vagone letto est un film bâclé, raté qui en énervera plus d'un mais dans un autre sens il devrait réjouir tous les amateurs d'oeuvres malsaines et de violences gratuites qui à travers les méphitiques aventures nocturnes de ce train pourront amplement satisfaire leurs instincts les plus vils. Outre les innombrables plans de nus frontaux notamment de Silvia Dionisio, prostituée ferroviaire qui se transforme ici en une sorte d'enjeu charnel, on retiendra le long viol de Zora Kerowa prise en sandwich (SNCF?) par deux des bandits dans les toilettes du train et les scènes de sexe assez étonnantes et parfois dérangeantes où apparait la superbe et nubile Fiammetta Flamini aux prises non seulement d'un père déviant et pédophile mais également des attaques des voyous.
Au crédit du film un final sombre, très sombre presque surréaliste qui voit l'Express foncer dans la nuit, en sifflant, comme s'il menait ses passagers nulle part sinon vers l'enfer transformant le film en une sorte d'horrible rêve sans fin.
On comptera également une jolie brochette d'acteurs dont seule une partie malheureusement semble un brin investie. Parmi ceux ci les toujours très bonnes et superbes Silvia Dionisio et Zora Kerowa, Carlo De Mejo dont l'une des fonctions principales ici est de coucher avec la majeure partie des passagères et le toujours excellent Werner Pochath. Si on admirera la plastique de la troublante Fiammetta Flamini, jeune chanteuse transfuge de l'émission Domenica qui eut sa petite heure de gloire au début des années 80 dont ce fut l'unique film, on ne risque guère d'être subjugué par la prestation de Gian Luigi Chirizzi, acteur de théâtre remarqué dans une paire de sexy comédies qu'on put voir ensuite dans Le manoir de la terreur, ici en héros bien malgré lui, trop faux et maladroit, ni celle de Venantino Venantini, sympathiquement transparent ou celle de Roberto Caporali dans la peau d'un vengeur déchaîné mais peu crédible.
Pour l'anecdote, Zora Kerowa ne garde qu'un bien piètre souvenir du film qui fut surtout pour elle un cauchemar. Non seulement elle fut le plus souvent prise de nausées dans ce faux wagon que des techniciens secouaient dans tous les sens mais la scène du viol fut un calvaire. Même si dit elle elle fut doublée pour les plans les plus osés, cette séquence n'était pas prévue ainsi au départ. Ce qui devait être une simple scène d'agression sexuelle se transforma vite en un viol odieux et franchement pervers sous la direction de Baldi de plus en plus déchaîné.
Terreur express en l'état est sans aucun doute un des plus mauvais rape and revenge transalpin aux cotés de Midnight blue mais il devrait sans aucun doute ravir tous ceux qui trouvent leur plaisir dans la gratuité, la complaisance, le nauséabond et la perversion sexuelle. Dans ce sens, Terreur express a toute l'approbation du Maniaco!