Una Libélula para cada muerto
Autres titres: Red killer / A dragonfly for each corpse
Réal: Leon Klimovssky
Année: 1974
Origine: Espagne
Genre: Giallo
Durée: 85mn
Acteurs: Paul Naschy, Erika Blanc, Angel Aranda, Maria Kosty, Ricardo Merino, Susana Mayo, Eduardo carvo, Eamon Centonero, Mariano Vidal Moreno, Maria Vidal...
Résumé:
Un tueur sème la panique en ville. Les cadavres de prostituées et autres drogués sont retrouvés, une libellule posée sur le corps. Un inspecteur va mener l'enquête...
Alors que le giallo brillamment défini par Dario Argento et Mario Bava battait son plein en Italie, l'Espagne mit elle aussi la main à la pâte en proposant toute une série de gialli copiés sur le modèle italien le plus souvent coproduits par l'Italie.
Ecrit par Jacinto Molina et réalisé en 1974 par Leon Klimovsky, dentiste de formation devenu par la suite metteur en scène, Una Libélula para cada muerto qu'on pourrait traduire par Une libellule pour chaque mort fait partie de ceux ci.
Si on y retrouve tous les ingrédients du genre à savoir le tueur ganté et masqué hanté par un traumatisme passé et les meurtres à l'arme blanche, Red killer s'éloigne des modèles définis par Argento, Bava et Sergio Martino. S'il a bien sûr recours à quelques effets récurrents dont cette vue subjective qui nous glisse dans la peau du tueur lors des séquences d'épouvante, Klimovsky préfére la simplicité à la complexité d'un scénario alambiqué pour séduire le spectateur. Red Killer semble donc appartenir à l’ère de ces gialli teintés de films noirs légèrement horrifiques des années 60 transférés dans les années 70 avec cette touche de psychédélisme véhiculée par certains décors et personnages notamment ces artistes "branchés".
La partition musicale de Rustichelli, condensé de plusieurs bandes originales dont celle de Sei donne per l'assassino et La Baie sanglante, renforce cette impression. Il émane donc de Una Libélula para cada muerto un petit parfum rétro des plus agréables qui séduira l'amateur mais pourra décevoir par son manque d'inspiration.
Quant à l’intrigue, Klimovsky ne donne guère dans l'originalité non plus. On retrouve l'inévitable tueur masqué mû par une folie meurtrière engendrée par un traumatisme passé. En tuant prostituées, drogués et autres marginaux, il débarrasse ainsi la ville de cette vermine indésirable. Le brin d'originalité provient surtout ici du personnage de l'assassin. Exit les traditionnels manteau noir et cagoule, il est revêtu d'un pantalon rouge et d'une redingote noire du plus bel effet. Les armes utilisées sont tout aussi originales puisqu'il opère à la hachette, à l'épée ou avec l'aide d'un parapluie muni d'une lame.
Klimovsky s'en donne à coeur joie lors des scènes sanglantes ici fort nombreuses et plutôt violentes, de quoi satisfaire l'amateur donc. C'est d'une libellule qu'il recouvre ensuite chacune de ses victimes, insecte symbole de justice dans les civilisations caldéennes.
L'intrigue policière sans grosse surprise comporte son lot de rebondissements et de faux suspects, incluant une fausse fin. On regrettera que Klimovsky s'attarde si longuement sur la vie privée de l'inspecteur joué par un Paul Naschy alias Jacinto Molina nonchalant. Cela donne lieu à des séquences d'un intérêt discutable mais c'est là un moyen pour s'intéresser de prés à sa jeune épouse interprétée par une des sexy stars d'alors Erika Blanc.
Au final, Una libelula para cada muerto comme la plupart de ces gialli ibériques ne fait que copier paresseusement les modèles italiens mais parmi tout ce qui se fit, le film de Klimovsky est un agréable petit giallo aux accents rétro qui se laisse voir sans déplaisir.