Sex wish

Autres titres: Love wish
Réal: Zebedy Colt
Année: 1976
Origine: USA
Genre: Rape and revenge / X
Durée: 80mn
Acteurs: Harry Reems, Zebedy Colt, Terri hall, C.J Laing, Deanna Darby, Toni Roam, Richard Bolla, Alexis Blassini, Joaquin La Habana...
Résumé: Faye et Kenneth s'aiment. Alors que Kenneth part au bureau, un étrange individu vêtu d'une redingote et d'un haut de forme pénètre chez lui, viole sa femme et la tue après l'avoir humilié. Fou de douleur, Kenneth décide de retrouver l'abject psychopathe tandis que ce dernier continue ses abominables forfaits...
Dans les années, le cinéma X a souvent été associé à d'autres genres dont l'horreur et le fantastique. Ces mélanges donnèrent naissance à un courant particulièrement osé dont les limites étaient sans cesse repoussées grâce notamment à des réalisateurs tels que Shaun Costello. Sex wish peut se ranger dans la catégorie dans le genre du rape and revenge.
Réalisé par Zebedy Colt sous le pseudo de Victor Milt, Sex wish répond aux règles traditionnelles du genre en y mêlant bien entendu de longues scènes pornographiques.
Colt ne cherche guère à être cohérent ou logique, l'histoire est simple, guère originale et le réalisateur suit le schéma classique du rape and revenge: le viol et la mort d'une femme, la poursuite du tueur par son mari qui souhaite venger son épouse et enfin sa vengeance.
Plus intéressant ici est le personnage du tueur d'une part et d'autre part l'aspect plutôt sanguinolent des meurtres. Voilà un psychopathe original. Colt nous présente une sorte de magicien qui avant chaque viol revêt une queue de pie, un haut de forme et s'arme d'une canne à pommeau sans jamais oublier d'emmener avec lui sa mallette où il range ses instruments de mort. Il prétend alors être un enfant de 6 ans aimant jouer à la maman qui punit son enfant. Il suit ensuite toujours le même rituel: il viole sa victime, l'humilie et la punit avant de la tuer.
Ses motivations? La femme est hypocrite, désobéissante et ingrate. Trois vices impardonnables pour lesquels elle doit être punie. On en saura guère plus malheureusement. Il aurait été intéressant d'approfondir un peu plus ce personnage, mieux définir ses motivations et sa névrose homicide causée sûrement par un traumatisme survenu durant l'enfance. Un tel sujet agrémenté d'un arrière-plan psychologique ou social aurait fait gagner le film en force.
L'enquête policière se résume quant à elle à quelques apparitions d'un inspecteur mollasson posant trois questions stupides quand Colt ne semble totalement l'oublier.
Si les viols ne sont pas spectaculaires, les punitions et mises à mort le sont davantage. Les victimes sont fouettées, battues au martinet ou fessées après avoir été violées avant d'être exécutées. Parmi les exécutions les plus marquantes on retiendra celle d'une malheureuse victime, le vagin tranché au sabre, et l'émasculation de son mari.
Si on retrouve une fois de plus le cadre d'un New York sordide propice à toutes les déviances, contrairement à Forced entry ou Waterpower Sex Wish est beaucoup plus kitch et surtout plus pauvre. Le décor se limite cette fois à un fond de studio quelconque aux couleurs flashy où se mélangent les jaunes, les oranges, rouges et vert guère mis en valeur par une photographie hideuse tandis que notre psychopathe se ballade au son d'une partition musicale très funky.
Dans le rôle du mari éploré, on retrouve Harry Reems qui trouvera la force de venger la mort de sa femme après une nuit d'ivresse et de débauche avec deux catins d'une repoussante laideur. Cela donne l'occasion à Colt de nous offrir une séquence aussi étrange que psychédélique, un des moments forts du film.
Le psychopathe est incarné par Zebedy Colt lui même. A ses cotés, on retrouve son égérie Terri Hall.
Le bissophile reconnaitra Richard Bolla plus connu sous le nom de Richard Kerman qui abandonnera le X en 79 pour s'adonner au cinéma de genre. Il est en effet un des héros de Cannibal Holocaust et La secte des cannibales.
Beaucoup moins malsain que Water Power et Forced entry, Sex wish est un rape and revenge X plutôt drôle de par son coté un rien amateur et ses personnages peu convaincants et convaincus. Notre psychopathe magicien à la voix de canard et au jock-strap demeure indubitablement le véritable intérêt de ce film.