Auretta Gay: une jolie brune à croquer
Pour beaucoup son nom restera à jamais associé au film de Lucio Fulci, L'enfer des zombis, dans lequel sa mort reste un des grands moments du cinéma d'horreur. Un seul et unique film qui aujourd'hui encore nous fait se souvenir de cette jolie brunette longtemps demeurée une énigme. Pourtant L'enfer des zombis ne fut pas la seule pellicule qu'elle tourna durant sa courte carrière de comédienne qui s'étala de 1979 à 1980. On a tendance à oublier qu'elle fut à l'affiche de quatre autres films dont trois, certes, inédits en France. Afin de remédier à cet oubli le Maniaco vous propose aujourd'hui de mieux faire connaissance avec cette très sexy jeune romaine aux longs cheveux frisés, celle dont le regard pétrifié nous terrifiera encore longtemps à la vision du Zombie de Fulci, la fort séduisante Auretta Gay.
Née le 6 octobre 1946 à Rome Auretta Gay de son véritable nom Auretta Giannone n'était pas à proprement parler une comédienne. Rien ne la prédestinait un jour à faire du cinéma puisque avant tout la jolie brune était danseuse. C'est en exerçant son art de prédilection qu'elle est repérée en 1978 par Michele Massimo Tarantini alors en quête d'acteurs pour le film qu'il est entrain de préparer, Brillantina rock, un des quelques films italiens qui tentèrent de surfer sur le succès de La fièvre du cinéma soir. Auretta y fait ses grands débuts à l'écran dans le rôle de Cindy, une jeune étudiante américaine qui justement adore danser et dont Robbie, le bel héros séduisant pilier des night-clubs milanais, tombe amoureux. Tout deux
s'inscrivent à un concours disco qu'ils remporteront. Fort bien mise en valeur par Tarantini Auretta, ultra sexy dans ses tenues léopard, très à l'aise dans son milieu, nous y offre de fabuleux numéros de danse endiablés sous les sunlights des dance-floors. Sorti uniquement en Italie le film obtient un succès tout relatif mais cela est suffisant pour lancer la carrière d'Auretta qui en 1979, une année riche pour elle puisqu'elle tournera pas moins de trois films, apparait au générique du mondialement célèbre L'enfer des zombis de Lucio Fulci. Cette bobine d'horreur pure sera celle pour laquelle on se souvient encore d'elle aujourd'hui, celle qui bien ironiquement lui apportera la célébrité. Débarrassée à cette
occasion de sa longue chevelure au profit d'une coupe courte toute bouclée elle y interprète Susan, une des principales protagonistes féminines, la compagne de Al Cliver dont la mort fait aujourd'hui partie des moments d'anthologie de cet ersatz transalpin du Zombie de Romero. Après la désormais séquence culte du requin puis du zombi qui l'attaquent alors qu'elle fait de la plongée sous-marine la pauvre Auretta, tétanisée de peur, est purement et simplement tuée par un mort vivant putride sorti de terre qui lui déchire la gorge, une image désormais iconique du film. Si Fulci a souvent confié que Auretta n'était pas une actrice professionnelle il a surtout avoué que la malheureuse jeune femme avait beaucoup souffert
durant le tournage notamment pour la fameuse scène des requins. En effet Auretta ne savait pas nager mais elle avait également peur de l'eau. Un comble pour quelqu'un qui doit tourner des scènes sous marines. Elle dut s'entrainer dans la piscine d'un hôtel en compagnie d'un soi-disant coach qui nageait presque aussi bien qu'un fer à repasser. Le jour du tournage Auretta était purement et simplement morte de peur et la scène fut extrêmement difficile à mettre en boite tant elle paniquait.
Remise de ses frayeurs la belle romaine au jeu sobre se retrouve ensuite en tête de générique d'un téléfilm signé Aldo Lado Delitto in via Teulada. Dans ce giallo de facture
assez courante elle est Lia, une jeune actrice mal voyante qui avec son frère va enquêter sur une série de meurtres qui frappe les coulisses d'un tournage et d'un studio d'émissions musicales. Puis elle fait une apparition assez brève mais très sexy dans Il ladrone / Le larron, une comédie signée de Pasquale Festa-Campanile dans la peau d'une amie peu vêtue de Jésus. Ainsi se termine l'année 1979. Début 1980 Auretta obtient un rôle dans Ombre, un petit film d'horreur atmosphérique assez étrange et méconnu signé Giorgio Cavedon dans lequel elle est Elena, un rôle de second plan, celui d'une étudiante qui nous
offre là encore une séquence de danse avec un Lou Castel déchainé sur la piste. Ce sera son ultime rôle à l'écran après deux petites années à jouer la comédie. Auretta met un terme à sa très courte carrière d'actrice pour retourner à sa passion première: la danse. Elle se fait oublier des caméras et retourne à l'anonymat le plus complet afin de profiter de sa vie de femme jusqu'à sa disparition prématurée le 26 novembre 1996 à tout juste 48 ans.